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  • 4 conseils pour faire du vélo en hiver en toute sécurité

    4 conseils pour faire du vélo en hiver en toute sécurité

    Se déplacer à vélo pour aller au travail ou pour effectuer les trajets du quotidien… c’est agréable ! Une alternative efficace aux transports en commun et aux difficultés pour stationner sa voiture. Mais pour circuler à vélo en toute sécurité en hiver, il convient d’adopter les bons gestes.


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    Préparez votre vélo pour l’hiver

    Pensez à entretenir votre vélo en le nettoyant régulièrement. Cela permettra de prolonger sa durée de vie et de maintenir son bon fonctionnement. Mouillez-le avec un tuyau d’arrosage, le jet pression d’une station-service (avec la pression la plus faible) ou avec une bassine d’eau. Puis, vaporisez dessus un produit nettoyant et frottez avec une brosse spéciale vélo (vendue en magasin de sport) ou une éponge pour éliminer les saletés. Rincez votre vélo et séchez-le avec un chiffon.

    Une fois propre, veillez à lubrifier les différents composants de votre vélo avec un produit spécifique pour les conditions extrêmes et humides. La chaîne, les gaines de freins, la tige de la selle… Cela permettra de préserver ses performances, de le protéger de la rouille et du gel afin de vous assurer une meilleure sécurité. Vous utilisez votre vélo tous les jours ? Renouvelez la lubrification tous les quinze jours.

    Pensez également à équiper votre vélo d’un garde-boue, au-dessus des roues, pour le protéger de l’eau, de la pluie et de la neige. En cas de grand froid, gardez toujours à portée de main un liquide pour dégivrer la serrure de votre cadenas ou antivol.


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    Installez un éclairage puissant

    Installer un bon éclairage sur votre vélo est primordial ! Plus encore en hiver où la luminosité est faible et où la nuit tombe vite. C’est d’ailleurs un équipement de sécurité obligatoire. Le Code de la Route impose aux cyclistes qui roulent la nuit d’être équipés d’un phare avant (blanc ou jaune) et d’un phare arrière rouge. Ils doivent également installer des catadioptres (un blanc à l’avant, un rouge à l’arrière), très utiles pour refléter les phares des véhicules, ainsi que des réflecteurs sous les pédales et sur les roues.

    Préférez des lumières puissantes comme les phares à LED blanches (3 W), plus efficaces. Pour être encore plus visible, équipez-vous également d’accessoires réfléchissants (gilet, brassard…)


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    Contrôlez régulièrement la pression et l’usure de vos pneus

    Des pneus usés perdent en adhérence, peuvent crever et augmentent le risque de chute. Pensez donc à contrôler régulièrement la pression de vos pneus (elle correspond en général à 10 % du poids du cycliste), mais aussi le niveau d’usure de la bande de roulement, cette partie qui vient contre le sol, et le flanc du pneu. En hiver, optez pour des pneus adaptés aux intempéries, avec une gomme offrant plus d’accroche sous la pluie.


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    Adaptez votre conduite aux routes glissantes

    Pour pédaler en hiver en toute sécurité, roulez plus lentement que le reste de l’année. Côté freinage, préférez mettre un pied à terre en cas de freinage brusque et privilégiez le freinage arrière, qui est plus sûr. Enfin, évitez les sorties longues de plus d’une heure par grand froid, et compensez par des sorties plus fréquentes.

    Le saviez-vous ?

    Vélo électrique et froid ne font pas bon ménage !

    La batterie d’un vélo électrique se décharge environ 20 à 30 % plus vite que d’habitude lorsqu’il fait moins de 0 °C. Pensez donc à la rentrer chez vous ou protégez-la d’une housse de protection.

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    L’Essentiel de l’article

    • Lubrifiez les différents composants de votre vélo pour le protéger du gel.
    • Équipez-vous de phares à LED blanches puissantes pour voir et être vu.
    • Surveillez l’état de vos pneus afin d’éviter la chute.
    • Modérez votre allure et privilégiez les sorties courtes pour vous préserver du froid.
  • 3 astuces écologiques pour bien choisir ses appareils électroménagers

    3 astuces écologiques pour bien choisir ses appareils électroménagers

    S’ils vous rendent la vie plus facile, les appareils électroménagers peuvent aussi plomber votre porte-monnaie et polluer la planète. Alors comment acheter malin pour rendre votre maison plus « verte » ?


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    Référez-vous à l’étiquette énergie des appareils électroménagers

    L’étiquette énergie est une fiche que vous trouverez apposée sur les appareils électroménagers neufs, qui renseigne leurs performances énergétiques. Elle est obligatoire sur les réfrigérateurs, les lave-linges, les téléviseurs et les climatiseurs, par exemple.

    Depuis le 1er mars 2021, l’étiquette énergie de certains appareils a évolué pour améliorer sa compréhension par les consommateurs. Ainsi, figurent dessus des informations comme la classe d’efficacité énergétique pouvant aller des lettres A (la plus optimale) à G (gourmande en énergie), anciennement représentée par les lettres A+++ à D, la consommation d’énergie annuelle en kWh, la consommation annuelle d’eau pour les lave-linges ou encore l’émission acoustique pour les réfrigérateurs.

    3 astuces écologiques pour bien choisir ses appareils électroménagers

    3 astuces écologiques pour bien choisir ses appareils électroménagers

     

     

     

     

     

     

     

     

    L’ancienne et la nouvelle étiquette énergie 2021.

    Bon à savoir

    Choisir des appareils électroménagers moins gourmands en énergie pourrait vous permettre d’économiser 150 euros(1) en moyenne par an, selon l’Ademe(1). Ce n’est pas tout, cela permettrait une économie d’énergie de 38 TWh/an à l’échelle européenne d’ici 2030.


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    Jetez un œil à l’indice de réparabilité

    L’indice de réparabilité est un dispositif obligatoire depuis le 1er janvier 2021 pour les produits électriques et électroniques. En affichant une note de 1 à 10, il vous indique le caractère plus ou moins réparable de votre appareil. Plus l’indice est proche de 10, plus c’est facile à réparer ! L’idée est d’inciter à recourir davantage à la réparation en cas de panne pour donner une seconde vie à ses appareils et préserver les ressources naturelles nécessaires à leur production.


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    Privilégiez les labels écologiques

    Les écolabels sont attribués aux produits qui ont un impact réduit sur l’environnement pendant leur cycle de vie, de leur conception à leur utilisation. Parmi eux, vous pouvez vous référer aux écolabels NF environnement et Écolabel européen, qui permettent d’identifier les appareils électroménagers à la fois performants et respectueux de l’environnement. N’hésitez pas à vous renseigner auprès d’un professionnel pour savoir si le produit que vous convoitez est labellisé.

    3 astuces écologiques pour bien choisir ses appareils électroménagers

    3 astuces écologiques pour bien choisir ses appareils électroménagers

     

     

     

     

    L’écolabel européen et NF environnement.

    LES DÉCHETS DANS LA NATURE VOUS FONT HURLER ?

    Rejoignez les opérations bénévoles de ramassage des déchets sauvages près de chez vous. Renseignements et inscriptions sur Diffuz.com.

    L’Essentiel de l’article

    • Référez-vous à l’étiquette énergie pour connaître la consommation d’énergie de l’appareil.
    • Préférez un indice de réparabilité proche de 10.
    • Optez pour des appareils labellisés, garants d’un moindre impact environnemental.
    • Demandez conseil auprès d’un professionnel avant d’acheter un appareil.

    (1) Ademe, Révision de l’étiquette énergie : qu’est-ce qui a changé ?, 2021

  • Enceinte à Noël : 7 conseils pour un repas de fête sans frustration

    Enceinte à Noël : 7 conseils pour un repas de fête sans frustration

    Une grossesse implique quelques restrictions alimentaires pour préserver la santé du futur bébé. Mais rassurez-vous, en optant pour une alimentation variée et équilibrée, vous pouvez profiter pleinement des festivités de fin d’année !


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    Trinquez sans alcool à l’apéritif

    Pour respecter le bon développement du fœtus, la règle d’or est « zéro alcool » pendant toute la durée de la grossesse. Mais rassurez-vous, « il existe aujourd’hui de nombreuses alternatives avec des mousseux sans alcool », affirme Florence Foucaut, diététicienne-nutritionniste. Sinon, un cocktail sans alcool fait maison est tout aussi apprécié.

    Quant aux amuse-bouches, la professionnelle de la nutrition recommande des toasts de tapenade, de houmous ou des noix à grignoter. À éviter : la charcuterie crue, qui peut provoquer une intoxication alimentaire grave si elle est contaminée par la bactérie listéria. « Les femmes enceintes délaisseront aussi les bâtonnets de légumes crus afin d’éviter tous risques de toxoplasmose, maladie parasitaire responsable de malformations congénitales », souligne la diététicienne.

    Bon à savoir :

    ​​Consommer du foie gras pendant la grossesse, c’est possible !

    La seule recommandation est qu’il soit bien cuit (à 100 degrés minimum) afin d’éviter tout risque d’infection à la listeria ou la toxoplasmose. Consommez-le également avec modération car la vitamine A présente dans le foie gras est nocive pour le bébé en trop grande quantité.


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    Des noix de Saint-Jacques plutôt que des huîtres en entrée

    Ni fruits de mer ni poissons crus ne sont autorisés pendant la grossesse, pour prévenir toutes intoxications alimentaires. Heureusement, vous pouvez vous faire plaisir avec des crustacés bien cuits. De plus, ils sont riches en vitamines et minéraux. « La noix de Saint-Jacques apporte de la vitamine B12 et le homard des protéines et du fer, des nutriments essentiels pendant la grossesse », fait remarquer Florence Foucaut.


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    Toutes les viandes sont les bienvenues en plat… ou presque !

    Savourez toutes les viandes servies ! Seule condition ? Qu’elles soient bien cuites afin d’éliminer la listeria. « La viande rouge est recommandée car elle est riche en fer, souligne la diététicienne. La dinde et le lapin contiennent beaucoup de protéines ; le poulet de vitamines B ». En revanche, la viande de gibier, riche en toxines, n’est pas recommandée pendant la grossesse.

    Pour agrémenter vos plats de fêtes, toutes les garnitures sont permises : légumes cuits, marrons, féculents ou légumineuses (lentilles, haricots rouges, pois chiches). Et pour accompagner le tout, « choisissez des vins blancs ou rouges, sans alcool », conseille la diététicienne.


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    Bûche, gâteau et sorbet au dessert

    Gâteau au chocolat, sorbet et fruits confits…. vous avez l’embarras du choix pour vous faire plaisir côté sucré. Veillez tout de même à rester raisonnable sur les quantités car votre système digestif fonctionne au ralenti durant la grossesse. Une seule précaution rappelle la diététicienne. « Si vous pouvez choisir entre deux bûches de Noël, préférez celle glacée à celle à la crème pâtissière, car le lait peut transmettre le staphylocoque ». Pour la même raison, évitez les desserts à base d’œufs crus comme les mousses qui peuvent contenir des salmonelles, bactéries pouvant provoquer une intoxication alimentaire.

    Enceinte à Noël : 7 conseils pour un repas de fête sans frustration

     

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    L’Essentiel de l’article

    • Osez les boissons sans alcool.
    • Optez pour les crustacés cuits, riches en vitamines B12.
    • Préférez les viandes rouges ou blanches, riches en protéines.
    • Ne vous privez pas de desserts, chocolaté ou aux fruits.
  • Inflammations, infections des yeux : comment les prévenir et les soigner ?

    Inflammations, infections des yeux : comment les prévenir et les soigner ?


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    La conjonctivite : l’infection oculaire la plus fréquente

    « De toutes les infections oculaires, c’est la conjonctivite la plus courante », observe Barbara Ameline-Chalumeau, chirurgienne ophtalmologue et membre de la Société française d’Ophtalmologie. Elle est reconnaissable à un œil rouge (ou les deux), à des picotements et à la sensation d’un grain de sable sous la paupière.

    « La conjonctivite, dans la majorité des cas, est une infection virale qui se transmet très facilement par contact », fait remarquer la spécialiste. D’ailleurs, le simple fait de mettre des gouttes dans les yeux de votre enfant atteint peut propager la conjonctivite si vous ne vous lavez pas les mains avant et après le soin. « Il vaut mieux aussi réserver une serviette pour les mains à la personne qui a une conjonctivite pour éviter que le virus ne se propage à toute la famille », explique Barbara Ameline-Chalumeau. Heureusement, la conjonctivite est une infection le plus souvent bénigne. « Si elle est d’origine allergique ou virale, elle passe au bout d’une à deux semaines, en lavant l’œil 3 fois par jour avec du sérum physiologique » affirme la chirurgienne.


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    La kératite : l’inflammation de la cornée

    « Si votre conjonctivite dure plus de deux semaines, il faut voir un ophtalmologue car l’infection peut se transformer en kératite, une inflammation de la cornée », souligne le Dr Ameline-Chalumeau. La kératite peut être d’origine infectieuse, allergique, ou post-traumatique (à la suite d’une projection d’un objet au niveau de l’œil par exemple). L’inflammation entraîne une douleur intense, une vision floue, une sensation forte de gêne face à la lumière et un réflexe de fermeture des paupières. Si tout le monde peut être concerné par la kératite, les porteurs de lentille sont les plus sensibles.


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    L’orgelet : un point douloureux sous le cil

    L’orgelet, c’est ce petit bouton rouge, douloureux, qui apparaît à la base des cils. Il est dû à une bactérie : le staphylocoque. Cette infection courante, « est un motif de consultation en urgences ophtalmologiques assez fréquent », observe Barbara Ameline-Chalumeau. Habituellement, le bouton se perce et l’orgelet guérit spontanément en quelques jours. « Dans le cas contraire, consultez un ophtalmologue qui pourra vous prescrire un traitement local antibiotique », conseille la spécialiste.


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    Le chalazion : un gonflement de la paupière à prendre au sérieux

    Autre désagrément autour de l’œil : le chalazion, « qui se reconnaît par un kyste rouge sur la longueur de la paupière », explique Barbara Ameline-Chalumeau. Le chalazion touche majoritairement les personnes diabétiques, immunodéprimées ou celles atteintes d’une infection cutanée comme la rosacée. « Cette infection ne guérit pas spontanément et nécessite un traitement local pour se résorber », précise le médecin. Si la pommade antibiotique et anti-inflammatoire prescrite par l’ophtalmologue ne suffit pas, une excision chirurgicale, sous anesthésie locale, permet de supprimer le kyste.

    Inflammations, infections des yeux : comment les prévenir et les soigner ?

     

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    ** Dans les conditions et limites du contrat souscrit.

    L’Essentiel de l’article

    • Une conjonctivite est contagieuse : lavez-vous les mains régulièrement.
    • La kératite (inflammation de la cornée) est souvent due au port de lentilles de contact.
    • L’orgelet disparaît spontanément en quelques jours.
    • Le chalazion (inflammation de la paupière) doit être traité par un ophtalmologue.
  • Instagram, un laboratoire pour la jeunesse militante

    Instagram, un laboratoire pour la jeunesse militante

    Réseau préféré des jeunes il y a seulement quatre ans, Facebook s’est progressivement éclipsé au profit d’Instagram, encore couronnée cette année à la première place du classement. Initialement connue pour ses influenceurs mode et lifestyle, la plateforme a finalement troqué cette image pour celle d’un réseau social aux contenus engagés et partageables à l’infini. Féminisme, antiracisme, droits des LGBTQI+, lutte contre la grossophobie… Les causes sont diverses et portées par de jeunes comptes. Pourquoi cette nouvelle génération a choisi de s’engager sur Internet et qu’en a-t-elle retiré ? Décryptage.

    De Tumblr à Instagram

     Lorsque Ntumba Matunga se lance sur Instagram, elle cherche avant tout un moyen d’expression. Du nom de Tétons Marrons, son compte afroféministe est aujourd’hui suivi par 69 000 personnes. Mais à la genèse du projet en 2018, la styliste de formation répond surtout à une observation : « Je ne me sentais pas représentée dans les médias traditionnels en tant que femme congolaise. Je voulais créer une plateforme où les femmes comme moi se sentiraient comme à la maison en parlant de leurs problématiques ».

    Instagram, un laboratoire pour la jeunesse militante

    Une publication éducative de Tétons marrons sur la charge mentale 

    Quelques années auparavant, Ntumba se serait sûrement tournée vers un blog. « La sphère militante n’a pas attendu Instagram », résume Laurence Allard, maîtresse de conférences en sciences de la communication à l’Université de Lille/IRCAV-Paris 3. « Au début d’Internet, elle utilisait les listes de diffusions par mails, puis les blogs et Tumblr. Aujourd’hui on a YouTube, Instagram, Snapchat et TikTok ». Et d’ajouter : « Un bon exemple est celui du féminisme 2.0, avec le hashtag #Metoo. Mais aussi le mouvement Black Lives Matter, à son apogée lors des émeutes de Ferguson en 2014, qui sont racontées et organisées via Tumblr et Twitter. Aujourd’hui depuis la pandémie et la mort de George Floyd, on retrouve cette cause plutôt sur TikTok et Instagram ».

     

    Instagram, un laboratoire pour la jeunesse militante

    BLM Nantes, un compte Instagram français créé après le décès de George Floyd, tué par un policier américain lors d’un contrôle. 

    Mais sur Instagram, les créateurs de contenus comme Ntumba Matunga ont pu renforcer leur sentiment de légitimité. Car au départ, l’initiative était modeste : « Je ne m’attendais pas du tout à intéresser quelqu’un d’autre que mes copines », se souvient l’afroféministe. Quand son compte gagne en popularité, elle commence à subir du harcèlement mais garde la tête froide lorsqu’elle comprend qu’elle n’est pas seule : « Je voyais de plus en plus de comptes se créer donc ça m’a donné de la force ».

    Plusieurs voix pour un seul mouvement

    Il faut dire que beaucoup de comptes se sont créés à la même période, autour de 2018. C’est le cas de Corpscools, un compte qui lutte contre la grossophobie depuis 2019. La créatrice se lance d’abord par urgence personnelle : « Par les violences que j’ai subies, je bouillonnais de choses à dire sur le sujet et j’avais besoin de m’exprimer ».

    Instagram, un laboratoire pour la jeunesse militante

    Une publication de Corpscools, mettant en avant la musicienne et DJ Barbara Butch 

    Comme elle est graphiste de formation, elle se donne pour objectif de  mettre en avant des œuvres, des podcasts et des textes historiques sur le sujet. Plus précisément, de créer une « bibliothèque de choses cools sur le sujet ». Elle raconte : « Au début, c’était souvent une phrase accompagnée d’une photo et d’une référence.  J’avais un problème de légitimité, j’avais plein de choses à dire mais je n’osais pas. Aujourd’hui, je me permets de développer un regard critique sur ce que je partage et je défends davantage des idées ». Une formule qui a porté ses fruits puisque Corpscools comptabilise maintenant 24 000 abonnés.

    « Instagram m’a donné des opportunités folles »

    À la genèse du projet, il y a encore peu de paroles visibles sur la grossophobie. La  graphiste se souvient surtout des livres Gros n’est pas un gros mot écrit par l’association Gras politique et On ne naît pas en grosse, de Gabrielle Dédier. Mais peu à peu, Instagram fait son travail : « Les hashtags permettent de nouer, d’amplifier et d’articuler des témoignages individuels en une histoire collective », analyse Laurence Allard. Des témoignages structurés par des discours sociologiques habituellement cantonnés au champ universitaire : « C’est réjouissant de voir ces théories toucher les jeunes sous des formes inattendues plutôt que dans un livre avec des notes de bas de page ».

    Une amplification qui a permis à la créatrice de Corpscools de gagner en légitimité et de se voir proposer des opportunités. Contactée par plusieurs maisons d’éditions, elle a aussi créé son association Fat friendly, qui propose un outil collaboratif afin de répertorier les lieux accessibles à toutes les personnes, quel que soit leur poids. Elle espère même à réaliser son rêve de toujours : ouvrir un centre médical spécialisé pour les personnes grosses face à la difficulté d’obtenir des soins adaptés. Elle ne réalise toujours pas : « Ça me paraît incroyable. Instagram m’a donné des opportunités que je n’aurais jamais imaginées ». 

    Un engagement esthétique

    Si ces comptes ont eu tant d’impact, c’est aussi car ils ont su s’adapter à leur public. « Sur Instagram, on a des dimensions textuelles, audio et visuelles. Ça permet un mix intéressant », souligne Laurence Allard.

    « Le carrousel d’Instagram est devenu la nouvelle affiche »

    Assiste-on pour autant à un renouveau des mobilisations ? Selon l’universitaire, il s’agirait plutôt d’une formidable adaptation : « Le carrousel d’Instagram est un peu devenu la nouvelle affiche. On retrouve des techniques de mobilisation traditionnelles mais avec un design facilement customisable. Ça correspond aussi au moment où les colleuses féministes ont redonné de la noblesse à cet outil de mobilisation en collant leurs affiches féministes dans nos rues. ».

    Instagram, un laboratoire pour la jeunesse militante

    Une publication de Corpscools, réalisée grâce à la fonctionnalité « Carrousel »

    Apparue en 2015, cette fonctionnalité surnommée « Powerpoint militant » par Slate, a en effet grandement favorisé les contenus engagés en donnant plus de place au texte. « L’un des grands points forts du Carrousel est son interactivité », résume même l’agence d’influence Hivency sur son site.

    Engagement ou mimétisme ?

    Redoutables lorsqu’on s’intéresse à leurs nombres de followers, ces comptes sont pourtant souvent tenus par une seule personne. Contrairement à une association ou un parti politique, les contenus publiés ne font pas l’objet d’une relecture ou d’un débat. « Le militantisme Instagram valorise l’individu au détriment du collectif et certains militants tombent dans le piège en incarnant leur lutte en devenant presque des influenceurs ou influenceuses. Beaucoup font des partenariats rémunérés avec des sextoys ou des culottes menstruelles – car ces produits sont estampillés féministes – alors que cela reste des marques », précise la créatrice de Corpscools, qui préfère rester dans l’ombre derrière son message.

    Pour Laurence Allard, cette individualisation n’est pas nouvelle « Mais le numérique pose aussi la question de notre attention, car le design de ces réseaux sociaux est fait pour nous capturer le plus de temps possible, donc nous enrôler rapidement ». C’est particulièrement le cas sur TikTok, qui incite à reproduire des challenges « C’est comme un karaoké politique, on répète ce qu’on entend mais il ne s’agit pas de sa propre parole. On l’a vu notamment avec le hashtag #Anti2010, partagé 40 millions de fois et destiné à harceler les élèves de sixième ». 

    Instagram, un laboratoire pour la jeunesse militante

    Sur son compte TikTok, le chanteur Bilal Hassani reproduit une tendance « Lève la main si » afin de sensibiliser à l’anxiété et la dépression 

    Si l’enjeu n’est pas forcément de s’engager dans « la vraie vie », résume l’universitaire, il s’agit surtout « d’apprendre à aller chercher plusieurs sources et réfléchir par soi-même ». Des conseils applicables de la même manière dans les univers virtuels et réels.

  • Comment lutter contre le cyberharcèlement ?

    Comment lutter contre le cyberharcèlement ?

    Le récent déchaînement de propos haineux envers la génération 2010 qui a débuté sur TikTok démontre à quel point le cyberharcèlement peut être virulent sur les réseaux sociaux. Un fléau qui gagne du terrain, notamment suite aux nombreux confinements qui ont fait bondir le cyberharcèlement de 26 %(1). La lutte contre les violences en ligne nécessite la mobilisation de tous car chacun peut, un jour, être concerné. Voici comment vous pouvez agir, à votre échelle, pour protéger vos enfants ou aider des victimes à faire face au cyberharcèlement.


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    Parler du cyberharcèlement à son enfant

    En tant que parent, vous avez un rôle à jouer dans la prévention des violences en ligne. Discutez avec votre enfant pour lui expliquer ce qu’est le cyberharcèlement. Cela permettra de libérer sa parole et de lui rappeler l’importance de vous alerter s’il est victime d’attaques virtuelles ou s’il en est témoin. Et cela évitera qu’il ne devienne, lui-même, un bourreau !

    Bon à savoir

    En cas de cyberharcèlement avéré, pensez à rassembler des preuves : faites des captures d’écran, enregistrez les messages téléphoniques et les courriels injurieux, pour les apporter aux policiers ou gendarmes si vous portez plainte.


    2

    Devenir bénévole pour venir en aide aux victimes

    Qu’on soit touché directement ou non, il est important de lutter contre le cyberharcèlement. Selon vos envies, vos compétences et votre disponibilité, vous pouvez agir en devenant bénévole dans des associations, telles que Marion La Main Tendue, e-Enfance ou encore Cyberhar’so, qui luttent contre les cyberviolences. Animer des ateliers de prévention pour les enfants et leurs parents, intervenir dans les établissements scolaires, aider à l’organisation de débats ou de conférences… Renseignez-vous auprès des associations spécialisées qui maillent votre territoire.


    3

    Se tourner vers l’assistance téléphonique gratuite

    Si votre enfant est cyberharcelé ou si vous souhaitez aider une victime, vous pouvez contacter le 3018. Gratuit, anonyme et confidentiel, ce numéro vert est accessible du lundi au samedi de 9 heures à 20 heures.

    Composée de psychologues, de juristes et de spécialistes des outils numériques, l’équipe du 3018 est formée à l’accompagnement des jeunes victimes de violences numériques et également à celui des parents dans leur rôle d’éducation à l’usage du numérique. Au-delà de l’écoute et du conseil, ils peuvent aussi vous aider à obtenir la suppression d’images ou de propos blessants, voire de comptes, qui porteraient préjudice à votre enfant.

     

    Comment lutter contre le cyberharcèlement ?

     

    VOUS SOUHAITEZ AGIR CONTRE LE CYBERHARCÈLEMENT ?

    Rendez-vous sur Diffuz.com, la plateforme solidaire de la Macif ! Vous pourrez y découvrir les défis solidaires près de chez vous.

    L’Essentiel de l’article

    • Soutenez votre enfant et conservez les preuves des attaques dont il est victime.
    • Des associations œuvrent contre le cyberharcèlement : faites-vous accompagner ou devenez bénévole pour apporter votre aide.
    • Le 3018 est le numéro vert national pour lutter contre les violences numériques.

    (1) Association e-Enfance, 2020

  • Profession : Solidaire – Les conseils de l’entrepreneure sociale Joséphine Goube

    Joséphine Goube met la Tech au service des réfugiés. À la tête de Techfugees Inclusion, une association déployée en France, en Italie et en Grèce, cette entrepreneure de 32 ans soutient, à travers l’innovation, l’inclusion des personnes déplacées. 
     

    Tout a vraiment commencé à la suite de l’onde de choc causée par la photographie tragique de l’enfant syrien Aylan Kurdi, mort échoué sur une plage turque en 2015. Cette même année, le rédacteur en chef du site d’information TechCrunch Europe, Mike Butcher, lance à Londres la start-up TechFugees, réunissant des développeurs, des humanitaires et des entrepreneurs sociaux.

    Parmi eux, la Française Joséphine Goube, qui pilote aujourd’hui la branche associative et sensibilise le monde de la technologie à cette cause grâce à des « hackathons », des conférences ou des enquêtes de terrain. De quoi disposer de conseils précieux et concrets afin de vous permettre à votre tour de vous lancer dans l’entrepreneuriat social et solidaire.

    Les quatre conseils de Joséphine Goube

    Conseil n°1 : Choisir une cause qui vous importe

    « C’est assez simple, mais très important : il ne faut pas choisir quelque chose pour lequel vous n’envisagez pas de vous lever pendant les dix prochaines années. Si vous ne le sentez pas, ne le faîtes pas, car cela risque vite de vous épuiser. »

    Conseil n°2 : Ne pas vouloir « sauver l’humanité »

    « L’idée est plutôt de contribuer à résoudre le problème. C’est une autre dimension, parce que l’on vient alors aider à sa propre échelle, dans ses propres dimensions et dans ses capacités, et on puise dans ses forc

    « Quand on est entrepreneur social, il y a des principes que l’on ne peut pas renier par souci d’efficacité »

    Joséphine Goube

    Conseil n°3 : Faire un budget

    « Il faut le faire tout de suite, avant d’entreprendre quoi que ce soit. Il faut être très complet. C’est un classique : doublez vos charges, divisez par trois vos revenus, et pensez toujours à comment créer de la valeur et à la re-capturer. »

    Conseil n°4 : Ne pas tomber dans le « tourbillon médiatique » 

    « L’objet n’est pas la communication mais l’action. Si la communication peut pousser à l’action, c’est très bien, mais on voit aujourd’hui avec les réseaux sociaux que cela n’est pas toujours le cas. La communication peut nous faire perdre pied avec la réalité, et lorsqu’on fait du social ou de l’humanitaire, on n’a d’autre choix que de se confronter à la réalité et d’agir dessus. Il ne faut pas s’enfermer dans sa bulle. »

    Vous souhaitez vous lancer dans l’entrepreneuriat social ?

    La Fondation Macif soutient chaque année de nombreuses initiatives solidaires et sociales.

  • 3 bons réflexes à avoir en cas de vol de sa voiture

    3 bons réflexes à avoir en cas de vol de sa voiture

    Un vol de voiture peut arriver, et dans ce cas, mieux vaut connaître les démarches à effectuer pour le signaler et pouvoir être indemnisé par son assureur. Pas de panique, on vous donne la marche à suivre !


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    Appelez le 17

    Si le vol de votre voiture vient juste d’être commis, appelez la Police en composant le 17. Les forces de l’ordre pourront alors envoyer une patrouille sur les lieux. À noter qu’environ 54 %(1) des ménages finissent par retrouver leur voiture volée. Par ailleurs, les policiers ou gendarmes pourront vérifier que votre auto n’a pas fait l’objet d’un enlèvement par la fourrière à la suite d’un stationnement gênant sur la voie publique.


    2

    Portez plainte sans tarder

    En cas de vol de votre véhicule, vous devez vous rendre à la gendarmerie ou au commissariat de police pour déposer une plainte. Si vous ne connaissez pas l’auteur du vol, vous pouvez remplir une pré-plainte en ligne avant de vous déplacer pour signer la plainte. Vous gagnerez du temps ! Le dépôt de plainte permet l’enregistrement de votre véhicule au fichier des objets et véhicules signalés (FOVeS) et au système d’immatriculation des véhicules (SIV) pour empêcher une nouvelle immatriculation. La plainte peut également vous être demandée par votre assureur auto pour être indemnisé, si votre contrat garantit le vol bien sûr.

    Bon à savoir

    Carte grise, attestation d’assurance auto… Pensez à signaler le vol de vos papiers auprès des forces de l’ordre s’ils se trouvaient à l’intérieur du véhicule.


    3

    Contactez votre assureur

    Après avoir déposé plainte, pensez à prévenir votre assureur ! Vous devez lui déclarer le vol dans le délai prévu dans votre contrat (48 heures en général), en fournissant votre numéro de contrat, les circonstances du vol (date, heure, lieu…) et la copie de votre dépôt de plainte. Cette déclaration vous permettra d’être indemnisé si vous avez souscrit la garantie vol (dans les conditions et limites du contrat souscrit).

    Vous souhaitez êtes couvert en cas de vol ?

    Optez pour l’assurance Auto de la Macif et l’option Garantie contenu privé du véhicule pour couvrir les dommages potentiels !

    Bon à savoir

    Pour être remboursé par votre assurance auto en cas de vol ou tentative de vol de votre véhicule, vous devez avoir souscrit une garantie dédiée (en général, elle est intégrée dans les assurances “tous risques”). L’indemnisation sera réalisée selon les conditions et limites du contrat souscrit. À noter qu’assurer les pièces et accessoires (roues, batteries, etc.) et objets transportés dans votre véhicule nécessite la souscription à des garanties supplémentaires. Attention aussi aux exclusions de garanties ! Pensez à vérifier l’ensemble des conditions et exclusions de votre contrat Auto pour savoir si vous serez indemnisé en cas de vol commis par un proche ou si vous avez oublié de verrouiller votre voiture par exemple.

    3 bons réflexes à avoir en cas de vol de sa voiture

    L’Essentiel de l’article

    • Signalez le vol à la police ou à la gendarmerie et portez plainte.
    • Déclarez si nécessaire, le vol de vos papiers (carte grise, attestation d’assurance auto…)
    • Avertissez votre assureur qui pourra vous indemniser dans les conditions et limites du contrat que vous avez souscrit.

    (1) Ministère de l’Intérieur, Insécurité et délinquance en 2020 : bilan statistique – Fiche « Vols de véhicules » – 2021

  • Quand les étudiants se font porte-parole de la jeunesse, cela fait avancer les droits sociaux

    Quand les étudiants se font porte-parole de la jeunesse, cela fait avancer les droits sociaux

    On croyait l’Etat-providence en voie d’extinction. La crise sanitaire semble l’avoir ressuscité à raison de 500 milliards d’euros investis pour soutenir l’économie et la protection sociale. Cet effort n’a pourtant pas lieu de rassurer des générations montantes qui attendent peu, sinon rien, de l’Etat. Le 12 juillet dernier, Emmanuel Macron proposait un nouveau « revenu d’engagement pour les jeunes » (REJ) : une allocation sous condition, allant jusqu’à 500 €, à destination du million de jeunes qui n’est ni en emploi, ni en études, ni en formation.

    Les jeunes croiront-ils en la chose publique à la faveur de nouveaux dispositifs de solidarité et d’insertion ? On en parle avec Ulysse Guttmann-Faure, 20 ans, fondateur de l’association Co’p1 Solidarités Étudiantes qui distribue de l’aide alimentaire et des produits de première nécessité à destination des étudiants précaires, aux côtés de Léa Lima, sociologue et auteure de Pauvres Jeunes, Enquête au coeur de la politique sociale de jeunesse (Editions Champ social, 2015)

    Depuis le début de la crise sanitaire, l’État a adopté une politique du « quoi qu’il en coûte » pour ne laisser personne sur le côté. Mais dans le même temps, la file d’attente des étudiants honorant les distributions alimentaires proposées par les associations n’a cessé de s’allonger…

    Léa Lima : Les différents fonds et aides mis à disposition des jeunes ont du mal à traiter l’instabilité des situations, alors que les carrières hachées ne sont pas rares, chez les parents comme chez les jeunes. Faire des allers-retours entre chômage et emploi, c’est d’ailleurs un attribut de la jeunesse. C’est très compliqué à traiter d’un point de vue administratif et social, et l’État a du mal à le faire. Or l’emploi reste quand même la référence prise pour verser des aides. Tout ça c’est le produit d’un système d’aide qui se veut toujours ponctuel, jamais sur le long terme.

    On sent aujourd’hui une attente d’État qui parcourt toutes les couches de la population, et la jeunesse n’y échappe pas. Mais il y a aussi des ferments de volonté d’auto-organisation parmi la jeunesse et je pense que c’est aussi une piste valable. L’idée de s’appuyer sur la fraternité et la solidarité entre pairs, et de choisir son propre mode de fonctionnement, c’est aussi un moyen de se libérer d’un État qui imposera toujours une certaine norme. 

    Ulysse Guttmann-Faure : À la rentrée universitaire 2020, nous avons décidé de créer l’association Co’p1 – Solidarités Étudiantes pour pallier les effets de la crise sur la vie des étudiants. Aujourd’hui, nous fournissons de l’aide matérielle alimentaire et des produits d’hygiène à près de 1 000 d’entre eux chaque semaine. Nous ne pouvons pas leur donner d’argent, ce n’est pas notre rôle ; mais nous pouvons les aider à faire des économies et c’est ce que nous faisons. 

    Quid des bourses publiques versées aux étudiants ?

    Ulysse Guttmann-Faure : Les aides publiques comme celle proposée par le CROUS sont calculées sur le revenu des parents, et plus précisément sur l’année n-1 voire n-2. Or en temps de crise, les parents ont pu perdre une partie de leurs revenus depuis cette période. 

    Léa Lima : Le fait que les aides des jeunes soient conditionnées aux revenus de leurs parents, c’est une spécificité des politiques sociales françaises. Entre le moment où l’on sort du lycée et qu’on quitte le domicile de ses parents et le moment où l’on décroche son premier emploi et qu’on est enfin indépendant financièrement, il y a une zone de flou. La principale aide que peuvent toucher les étudiants -la bourse- est conditionnée aux revenus des parents alors même que l’étudiant ne vit plus chez eux et qu’il n’est plus aidé par eux. C’est un fonctionnement que l’on ne retrouve pas dans certains pays. Le Québec ou le Canada par exemple ont mis en place un revenu minimum dès 18 ans. 

    C’est la même configuration sur le fond d’aide aux jeunes, qui est encore le seul fond d’aide financière un peu universel pour les 18-25 ans, qu’ils soient étudiants, sans-emploi ou avec un emploi précaire : l’aide est familialisée. Il est très difficile pour les professionnels du social et de la jeunesse qui étudient les dossier de faire la part des choses entre ce qui correspond aux revenus propres des jeunes et ce qui relève de transferts de revenu de la part des parents. Alors on prend appui sur le foyer, on mixe des revenus et on familialise l’aide sociale.

    Le futur « revenu d’engagement pour les jeunes » (REJ) sera conditionné à une recherche d’emploi active et limité dans le temps, qu’en pensez-vous ?

    Léa Lima : Penser qu’il y a plus nécessiteux que soi, plus pauvre que soi, plus légitime à demander de l’aide que soi, c’est précisément un des mécanismes du non-recours aux droits. Et c’est un vrai problème : ça peut conduire des situations de précarité à s’installer durablement, et ça rend difficilement rattrapable des processus d’exclusion comme l’abandon des études. 

    Un autre mécanisme du non-recours aux droits, c’est la honte d’être assimilé à une figure typique du pauvre ou de l’assisté telle qu’elle est véhiculée dans les discours politiques ou dans les médias. Des étudiants qui aident des étudiants, c’est une forme de solidarité horizontale qui déconstruit toute cette symbolique négative, et c’est ce qui la rend particulièrement nécessaire. 

    Ulysse Guttmann-Faure : Ce qui nous distingue des autres associations, c’est que nous sommes des étudiants qui donnent aux étudiants. Il faut savoir qu’un tiers des bénévoles de l’association sont aussi des bénéficiaires, et que nous faisons globalement tout notre possible pour ne pas mettre de distance entre nous. On utilise le tutoiement, on met de la musique, on donne quelques produits non-vitaux (boissons, confiseries) pour dédramatiser le recours à l’aide. On ne refuse personne. 

    Hors du monde étudiant, comment va la jeunesse ?

    Léa Lima : Même s’il y a une démocratisation de l’enseignement supérieur, le statut d’étudiant reste une catégorie bien particulière et pas majoritaire. En dehors, il y a tout une frange de la jeunesse qui est précaire ou au chômage, et qui n’a pas accès aux réseaux et associations qui sont mis en place dans le monde des études. Ils n’ont pas non plus la possibilité de s’identifier à un statut aussi valorisant que le statut étudiant. Pour eux, c’est soit l’État, soit rien, ou alors il faut solliciter l’aide d’associations caritatives qui agissent comme des repoussoirs pour eux. Ils n’y trouvent pas de fraternité, pas de sororité, il n’y a pas de communauté de statut. 

    Ulysse Guttmann-Faure : Peut-être faudrait-il imaginer une association d’aide aux jeunes par les jeunes ? Après tout, près d’une personne sur deux qui vient aux Restos est âgée de moins de 26 ans… 

    Léa Lima : Le défi, c’est que les jeunes précaires, contrairement aux étudiants, n’ont pas les ressources logistiques et les connaissances nécessaires pour monter et tenir une association. Les jeunes sont également beaucoup plus atomisés, pas comme des étudiants qui se socialisent à la fac. Ils connaissent l’entraide, mais surtout à l’échelle de réseaux informels et familiaux. 

    Y a-t-il d’autres solutions à envisager pour soulager la jeunesse ?

    Léa Lima : Ce n’est pas le rôle du sociologue que de formuler des préconisations. Pour autant, je constate que depuis que les étudiants ont mis sur la table la question de la précarité, le dossier de l’universalisation des droits sociaux est remonté à la surface. Quand les étudiants se font le porte-parole de la jeunesse, cela fait avancer la question des droits sociaux des jeunes dans leur ensemble. Avant, c’était un problème réservé aux jeunes galériens, ça n’intéressait pas grand monde. 

    Pendant longtemps, les mouvements de soutien à la jeunesse étaient pris en main par des associations familiales. La sortie de la familialisation, c’est ça le sens de l’Histoire. Non seulement il faudrait que les bourses d’études et les aides ne dépendent plus des revenus des parents, mais aussi qu’elles soient bien plus élevées. Dans d’autres pays, on voit que la bourse d’enseignement supérieur est attribuée à plus de personnes, à partir d’un seuil moins bas. 

    Ulysse Guttmann-Faure : Toutes les solutions sont bonnes, du moment qu’on ne force pas les jeunes à choisir entre leurs études et le fait de se nourrir…

  • Vrai-faux : 5 idées reçues sur les jeux vidéo

    Vrai-faux : 5 idées reçues sur les jeux vidéo


    1

    Les jeux vidéo abîment les yeux et sont mauvais pour la santé

    FAUX. C’est la lumière bleue des écrans dont il faut se protéger car elle est néfaste pour les yeux, pas les jeux vidéo. Pour que votre enfant dorme bien, mieux vaut fixer une heure limite d’utilisation le soir, au moins 1h30 avant de se coucher. Mais « s’il a une bonne hygiène de vie, qu’il pratique une activité sportive régulière, mange bien, il n’y a pas de souci pour sa santé » explique le Dr Milan Hung, psychologue clinicien spécialiste du jeu vidéo à Lyon.

    Bon à savoir

    Pour protéger les yeux de vos enfants de la lumière bleue, activez le mode nuit sur leur téléphone ou leur ordinateur pour adapter le niveau d’éclairage de l’écran ! Il existe aussi des filtres pour écran qui réduisent l’impact de la lumière bleue sur l’œil.


    2

    Jouer augmente les troubles de l’attention et diminue les capacités intellectuelles

    FAUX. « Au contraire, les joueurs sont souvent des personnes très attentives aux détails et réactives dans leurs actions », souligne Milan Hung. Rechercher une cible, obtenir une récompense, relever des défis… « Le jeu vidéo sollicite en continu les capacités cognitives du joueur sans même qu’il ne s’en rende compte » poursuit le psychologue. Et selon le type de jeu (jeu de stratégie, de simulation, d’aventure, de gestion…) les bénéfices pour le cerveau sont multiples (amélioration de l’attention visuelle, de la communication, de la créativité, de la résolution de problèmes, etc.).


    3

    Le jeu vidéo fait perdre le sens de la réalité

    FAUX. Quand on joue au Monopoly, qu’on lit un livre, qu’on regarde un film, on sait que rien n’est réel. C’est la même chose pour le jeu vidéo ! Ce n’est pas parce que votre enfant tue des zombies dans son jeu qu’il va devenir violent par exemple. Pour le psychologue, « c’est plutôt la mécanique de certains jeux vidéo qui peut laisser croire au joueur que ce qu’il fait est très important, qu’il doit jouer tous les jours pour débloquer des niveaux ou accomplir l’objectif quotidien… »

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    Le contrat Santé de la Macif le couvre en cas de consultation chez un psychologue*.

    *Dans les conditions et limites du contrat souscrit.


    4

    Les jeux vidéo nuisent à la réussite scolaire

    VRAI et FAUX. Si pour enchaîner les parties, votre enfant squeeze ses devoirs, se couche tard, cela risque d’impacter négativement ses résultats scolaires. Mais bien encadrée et selon le type de jeu, cette pratique peut être utile pour décrocher de meilleurs résultats. « Des études ont montré que les jeux vidéo de gestion, de management d’une ville par exemple, encouragent les joueurs à faire le lien entre ce qu’ils ont appris en jouant et ce qu’ils apprennent à l’école », rétorque Milan Hung.

    Bon à savoir

    Si les jeux vidéo isolent complètement votre enfant, altèrent ses besoins vitaux (manger, dormir…), et que vous le sentez constamment fatigué et irritable, mieux vaut consulter un psychologue spécialisé pour établir un diagnostic et l’aider si besoin.


    5

    Le jeu vidéo peut créer une dépendance

    VRAI. En 2019, l’Organisation Mondiale de la Santé (OMS) a reconnu comme maladie l’addiction aux jeux vidéo. Ainsi, cette dépendance toucherait près d’1 adolescent sur 8(1) en France. Mais pour le psychologue, diaboliser la pratique de votre enfant peut être néfaste car cela peut rompre le dialogue sur ce sujet. Or il est très important d’être dans la discussion et la complicité afin de vous assurer qu’il va bien. En consultation, le psychologue constate qu’il y a toujours une raison sous-jacente (harcèlement sur internet ou à l’école, violence, tristesse…) à ce refuge dans le jeu. Alors demandez-vous à quel besoin ça répond chez votre enfant et n’hésitez pas à jouer avec lui pour mieux le comprendre !

     

    Vrai-faux : 5 idées reçues sur les jeux vidéo

     

    L’Essentiel de l’article

    • Jouer aux jeux vidéo n’est pas néfaste pour le développement cognitif.
    • Mieux vaut s’intéresser aux jeux aimés par votre enfant pour mieux le comprendre et encadrer sa pratique.
    • Il faut déceler la raison sous-jacente d’une addiction aux jeux vidéo.

    (1) Enquête PELLEAS, Écrans et jeux vidéo à l’adolescence, décembre 2014