Auteur/autrice : admin

  • Comment éduquer les enfants aux goûts ?

    Comment éduquer les enfants aux goûts ?

    Les jeunes enfants sont-ils susceptibles de tout aimer ? Quel rôle peut jouer l’éducation au goût ?

    François-Régis Gaudry :De nombreuses expériences scientifiques ont été menées avec des nouveaux nés. Lorsque vous leur faites goûter un aliment amer ou acide, ils font la grimace, alors qu’ils retrouvent le sourire avec un aliment sucré. C’est la preuve que dans notre cerveau reptilien, on a plus ou moins d’attirance pour certaines saveurs dès la naissance. Tout le rôle de l’éducation c’est de proposer une diversité de goûts et d’aliments, de combiner des saveurs contraires, d’apprendre à nos enfants à éveiller et réveiller leur palais tout en leur faisant prendre conscience de leur équilibre alimentaire. Alors, manger pourra devenir une immense source de plaisir, un outil de découverte et même un moyen de prendre sa santé en main.

    Lire aussi : Alimentation de bébé : diversifier sans en faire tout un plat !

    Selon vous, y a-t-il une période cruciale pour apprendre à tout goûter ou peut-on découvrir à tout âge ?

    F-R. G. : Il faut leur faire goûter le plus de choses possibles et le plus tôt possible. J’ai fait de nombreux ateliers de dégustation au fromage dans des écoles maternelles, et je me suis rendu compte que les jeunes enfants entre trois et cinq ans avaient, contrairement à ce que l’on peut penser, un palais ouvert et très disponible. Quatre enfants sur cinq aimaient le roquefort qu’aucun de leurs parents n’avaient osé leur faire goûter. On plaque trop souvent nos propres phobies ou nos appréhensions sur nos enfants. Il faut évidemment tenir compte de certains dégoûts ou phobies qu’ont les enfants, qui passe avec leur socialisation et leur éducation.

    Lire aussi : Peut-on apprendre les bonnes habitudes alimentaires à son enfant ?

    Comment les parents peuvent-ils introduire une diversité de goûts dans l’alimentation de leur enfant ?

    F-R. G. : Ouvrir les enfants à des goûts nouveaux peut être un vrai casse-tête pour les parents, et peut même générer des crises familiales. Plusieurs stratégies ont déjà porté leurs fruits : cacher les légumes dans certains plats et augmenter progressivement les quantités pour habituer le palais. Par exemple, mettre de plus en plus de carottes et d’oignons dans une sauce bolognaise maison. On peut aussi jouer avec la nourriture en proposant des assiettes et des plats colorés. Une bonne idée qui marche à tous les coups : proposer un trio de purées à la surface du hachis Parmentier, par exemple, pommes de terre, brocolis et carottes en bandes colorées. J’aime bien aussi amener mes enfants au marché, voire au potager, pour leur apprendre à reconnaître les aliments, ou cuisiner avec eux. Ils ont moins de difficulté à goûter une fois que c’est dans leur assiette. L’idée, c’est d’éveiller la curiosité des enfants sans les contraindre et surtout de ne pas désespérer.

    Lire aussi : 3 conseils pour que vos enfants mangent de tout sans rechigner !

    Selon vous, est-il possible de faire aimer aux enfants et aux ados des saveurs autres que le trio pâte/frites/burger ?

    F-R. G. : Oui, en leur expliquant les impacts sur la santé de la consommation, par exemple de fast-food, ce qui aura un impact sur leur consommation ou non de ces aliments. Mais sans pour autant les faire culpabiliser. Pour les enfants, une expérience dans laquelle le héros d’une histoire préférait un plat de mauvais goût par rapport à un autre censé être plus appétissant a influencé les enfants vers un changement de préférence en faveur du plat choisi par le héros. C’est l’exemple de Popeye avec les épinards. Même chose si les enfants voient leurs amis manger d’un aliment, ou leurs frères et sœurs : par imitation, il va avoir envie de faire pareil. C’est pour ça qu’une alimentation équilibrée et diversifiée dans les cantines est importante.

    Lire aussi : Enfants : et si on se passait des aliments ultra-transformés ?

    Y a-t-il des aliments et/ou des plats en voie de disparition chez les enfants ? Vit-on un affadissement du goût au détriment des saveurs plus marquées (acide, amère, etc.) ?

    F-R. G. : Il y a des aliments dont la consommation baisse (le lapin, les légumes oubliés, les abats…) et il est plus compliqué de les faire accepter aux enfants aujourd’hui. L’une de mes madeleines d’enfance est le foie de veau de ma mère déglacé au vinaigre de framboise : impossible de le faire avaler à mes filles. D’autres phénomènes ont pris de l’ampleur ces dernières années et m’inquiètent : la place prépondérante des produits transformés et des lieux de restauration hors domicile qui standardisent notre alimentation, sans parler de cette possibilité nouvelle, dans les grandes villes, de tout commander en un clic et l’augmentation et la diversification qui laisse plus de place à la nourriture transformée. L’alimentation industrielle contient beaucoup de sel, de gras et de “sucres cachés” qui sont autant de calories vides. Le sucre est devenu une arme de consommation massive et il prend le pas sur les autres saveurs. Quand on cuisine à la maison, il ne faut pas hésiter à remettre en avant l’acide et l’amer, quitte à les contrebalancer avec un peu de douceur…


  • « Les jeunes ont moins peur de quitter leur entreprise »

    « Les jeunes ont moins peur de quitter leur entreprise »

    Maxime, 21 ans, est en réorientation dans un bac pro de maintenance des équipements industriels à Nantes et apprenti dans un grand groupe international de constructions navales, au sein duquel il fait de la maintenance mécanique sur des pompes à chaleur de sous-marins nucléaires. De son côté, Olivier a arrêté son BTS Techniques Commerciales pour un poste de manutentionnaire de fruits et légumes dans un grand groupe agroalimentaire lorsqu’il avait 21 ans. Depuis, il n’a cessé d’évoluer et est aujourd’hui responsable d’exploitation au sein d’une start up prometteuse de distribution alimentaire.

    Le modèle d’entreprise dans lequel vous travaillez a-t-il de l’importance lorsque vous projetez votre vie professionnelle future ?

    Maxime : Travailler dans une petite ou grosse entreprise m’est égal tant qu’il y a une bonne ambiance, que le travail est intéressant, et que j’ai l’impression de servir à quelque chose. Par exemple, ça a beaucoup de sens pour moi de travailler dans l’entreprise au sein de laquelle je suis apprenti car ce qu’elle produit me semble utile : je pense qu’on a besoin de ces sous-marins pour assurer la sécurité du pays.

    Olivier : Je suis entré dans le monde du travail dans une grosse entreprise, mais chaque site fonctionnait de manière individuelle donc il y avait un esprit “ taille humaine “ avec une très bonne ambiance et un esprit d’équipe. Je pense que ce fonctionnement familial a aidé au fait qu’on m’y ait vite accordé une certaine confiance et autonomie dans mon travail.

    28 % des jeunes

    s’imaginent rester au sein de la même entreprise autant que possible. 1

    Quels sont les éléments dont vous avez besoin pour vous sentir bien dans une entreprise ?

    Maxime : Avant tout, comme je le disais, j’ai besoin d’une bonne ambiance : avec mes collègues, on s’entraide, on se rend la pareille et on peut compter les uns sur les autres. Mon manager n’est pas déconnecté de ce que je fais, on s’entend très bien et il y a une atmosphère de confiance, ce qui me motive d’autant plus. Il y a aussi les avantages d’une grosse entreprise : comité d’entreprise, jours de congés, aide au logement… Pour l’instant j’habite chez mes parents mais pour plus tard ça peut être intéressant.

    Olivier : À mes débuts, tout ce qu’il me fallait dans mon travail, c’était me sentir utile, avoir des challenges à relever, et des projets en vue. Puis l’ambiance entre collègues et l’esprit d’équipe sont devenus primordiaux à mes yeux, c’est quelque chose dont j’ai mieux compris la valeur avec le temps. Cela passe également par le management, or je pense que c’est plus facile de mettre en place un management bienveillant dans une petite structure que dans une grosse. Pour moi qui ai vu le management participatif se développer dans les années 90, j’ai constaté combien cela a permis plus d’échanges et de faire grandir les collaborateurs.

    Lire aussi : Jeunes et emploi : « C’est particulièrement attirant qu’une entreprise soit moderne »

    Vous projetez-vous sur du long terme dans un même établissement ?

    Maxime : Dans l’idée, ça ne me dérangerait pas de rester une bonne partie de ma vie dans l’entreprise pour laquelle je travaille. En revanche, je ne m’imagine pas particulièrement monter des échelons, parce que j’ai une personnalité qui préfère suivre que montrer l’action. J’ai du mal à me projeter, mais j’imagine que plus tard je pourrais faire un travail sur moi-même pour gagner en confiance et me sentir capable de gagner en responsabilités. Peut-être que je pourrai faire des formations pour avoir plus de qualifications. Je n’ai pas encore réfléchi au fait d’aller travailler à l’étranger, ça peut aussi être une option intéressante, mais pour l’instant je me vois plutôt rester à Nantes.

    Olivier : Je pense qu’à l’époque, on se posait beaucoup moins la question de savoir si on allait rester dans une entreprise ou pas : quand on entrait dans une boîte, c’était généralement pour y faire carrière, ou au moins y rester un maximum. Moi j’avais des perspectives d’évolution dès le départ, et j’y suis resté 10 ans, avec pas mal de différentes missions à l’intérieur. Autour de moi aujourd’hui, j’ai l’impression qu’un certain nombre de jeunes essaye d’évoluer et de progresser rapidement dans leur boulot, lorsqu’ils se sentent bien dans l’entreprise. Mais j’observe qu’ils se sentent moins liés à leur entreprise qu’à mon époque, ce qui explique qu’ils changent plus facilement de boulot qu’il y a 20 ou 30 ans : moi je sentais bien ce lien d’appartenance à ma première entreprise.

    43 % des jeunes

    indiquent que leur attente principale vis-à-vis de leur travail se situe au niveau du salaire. 1

    Le salaire est-il déterminant pour choisir votre emploi ?

    Maxime : Mes ambitions en terme de salaire sont proportionnelles à mes coûts par mois liés au strict minimum : actuellement, je vis chez mes parents, alors mon petit salaire d’apprenti me convient très bien puisque je ne paye pas de loyer, ni de nourriture, d’électricité… même si je participe aux frais de la maison. C’est avant tout une question de sécurité pour moi : une fois que j’aurai quitté le nid et que j’aurai ma propre famille, je voudrai être sûr de pouvoir subvenir aux besoins de mes enfants.

    Olivier : Pour moi, le salaire n’a jamais été primordial. Je le trouvais correct à mes débuts, aligné sur les prix du marché. Je n’étais pas particulièrement tourné vers les avantages, je ne regardais pas non plus ce qu’il pouvait y avoir comme formation. Il s’agissait d’abord de financer un logement puisque ça correspondait avec le moment où je m’installais avec ma femme, donc j’avais besoin d’être indépendant et d’assurer un loyer, une voiture, etc. Il y avait une part de loisir aussi, mais c’était secondaire : on faisait avec ce qu’il restait, quand il en restait. L’important était plutôt la perspective de pouvoir évoluer, en sachant que le salaire suivrait. Un bon salaire, c’était donc pour moi un salaire qui suit la valeur de mon évolution professionnelle.

    Lire aussi : « Le revenu représente la valeur de notre travail »

    Êtes-vous satisfait de votre arrivée sur le marché du travail ?

    Maxime : Ma vision de la vie de travailleur n’est pas très positive, car je me dis que les meilleures années pour quelqu’un, ce sont celles où il est à l’école. Une fois qu’on est en entreprise, on est fatigué quand on rentre du travail, donc on a moins d’énergie pour faire des choses amusantes. Or je pense qu’il faut quand même penser à se faire plaisir pour décompresser et ne pas avoir une vie ennuyeuse. Et ça, ça passe par le fait d’avoir une vie sociale en dehors du travail, ainsi que des loisirs.

    Olivier : À mes débuts, je n’avais pas une très bonne vision du monde du travail : entre la théorie apprise à l’école et la pratique de la vie en entreprise, ça ne reflétait pas du tout ce qu’on m’a appris, donc il y a une eu petite période d’incompréhension. Heureusement, j’avais envie de rentrer dans la vie active et je me suis tout de suite impliqué dans mon entreprise, en travaillant autant que je pensais qu’il était nécessaire pour aller au bout de mes projets.

    Lire aussi : Jeunes et emploi : « On n’attend plus de l’entreprise qu’elle nous dise qui on est »

    Avez-vous l’impression d’avoir un rapport au travail différent de vos collègues plus âgés ?

    Maxime : D’un point de vue strictement professionnel, j’essaie de prendre exemple sur mes aînés : ils sont travailleurs et persévérants, ça m’apprend la discipline. En quelques mois d’expérience je trouve qu’on devient déjà plus sérieux, les autres juniors et moi. En revanche, j’ai l’impression que les plus anciens sont souvent assez dépendants de la sécurité de l’emploi et que ça ne les rend pas heureux : il y en a certains qui critiquent l’entreprise mais qui restent malgré tout. Je trouve ça dommage, les jeunes ont moins peur de partir parce qu’ils sont moins fidèles à leur entreprise.

    Olivier : Quand je suis arrivé en entreprise, j’ai senti que je devais faire mes preuves et apprendre beaucoup, car je n’avais pas la connaissance que les anciens avaient accumulée avec l’expérience. Mais il y avait aussi beaucoup de gens qui n’étaient pas là pour s’impliquer professionnellement : certains venaient travailler parce qu’il le fallait et faisaient le minimum. Je crois que de ce côté les mentalités ont beaucoup évolué, et je suis convaincu que c’est notamment parce que l’esprit d’équipe est devenu central. Du coup, on se sent mieux au travail, ce qui est particulièrement important pour les jeunes d’aujourd’hui.

    Est-il important pour vous que votre entreprise s’engage pour les causes qui vous sont chères ?

    Maxime : Oui, j’ai l’impression que mon entreprise utilise une énergie qui ne pollue pas l’air et c’est important pour moi : je préfère qu’on ait une énergie propre pour respecter l’environnement, car la planète terre ne nous appartient pas et il faut la respecter. Si elle utilisait du charbon, je ne sais pas si je serais aussi enthousiaste. Cette conscience me suffit, je n’ai pas besoin qu’elle s’engage plus ouvertement sur le sujet.

    Olivier : À l’époque, on ne parlait pas du tout des sujets environnementaux en entreprise, et moi même je n’y étais pas particulièrement sensible. Les jeunes ont apporté ce côté là avec une vraie envie de faire évoluer les mentalités y compris au sein de l’entreprise, et c’est tant mieux pour la planète. Le problème, c’est quand certaines entreprises se positionnent sur le sujet alors qu’elles sont parfois loin d’être exemplaires. Heureusement, je trouve que ça va de plus en plus vers des faits réels, parce que de toute façon il n’y a pas le choix, notamment sur ce qui est alimentaire.

    1 Baromètre Les jeunes et l’entreprise

  • Comment se protéger d’une usurpation d’identité ?

    Comment se protéger d’une usurpation d’identité ?

    Au-delà du préjudice moral, se faire voler son identité peut avoir de lourdes conséquences pour la victime, pouvant aller jusqu’à faire l’objet de procédures judiciaires alors qu’elle est innocente. L’usurpation d’identité est un délit pénal.


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    Protégez vos données personnelles

    La première étape pour vous protéger d’une usurpation d’identité est de ne jamais fournir vos papiers d’identité (même des copies), sauf aux administrations, aux sociétés ou aux personnes que vous connaissez. Avant de communiquer vos données personnelles ou tout document sensible, vérifiez également les en-têtes des différents courriers et e-mails reçus, et renseignez-vous en cas de doutes sur l’expéditeur. Autre précaution : détruisez tout document contenant des informations personnelles ou d’identification avant de le jeter à la poubelle. Le mieux, c’est de le placer dans un broyeur de papier. Car ils pourraient être récupérés et utilisés à vos dépens.


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    Chiffrez vos données

    La méthode de chiffrement consiste à protéger vos documents en les rendant illisibles par toute personne n’ayant pas accès à une clé dite de déchiffrement. Elle peut s’avérer utile si vous souhaitez conserver des documents confidentiels sur un support qui pourrait être volé : clé USB, disque dur externe, ordinateur portable, téléphone… La Commission Nationale de l’Informatique et des Libertés (CNIL), en charge de la protection des données personnelles contenues dans les fichiers et traitements informatiques ou papiers, aussi bien publics que privés, propose des tutoriels pour apprendre à chiffrer vos documents.

    VOUS SOUHAITEZ ÊTRE PROTÉGÉ EN CAS D’USURPATION D’IDENTITÉ ?

    Avec l’assurance Protection Juridique de la Macif*, vous bénéficiez de conseils et d’un accompagnement juridique personnalisé en cas de litige avec un tiers, dont les arnaques téléphoniques.

    *Garantie optionnelle du contrat Habitation Résidence principale Formule Protectrice. (voir conditions du contrat)


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    Restez vigilant sur Internet

    Le développement des outils numériques s’accompagne d’une augmentation du nombre de cas d’usurpation d’identité en ligne (+29 %(1) entre 2019 et 2020). Soyez donc vigilant lorsque vous saisissez des données sur le web ou lorsque vous recevez des courriels vous demandant de fournir ou de mettre à jour des données vous concernant. La CNIL le rappelle : « Ne répondez pas aux courriels qui vous paraissent suspects et détruisez-les immédiatement. Ne cliquez jamais sur les liens contenus dans les messages dont vous n’êtes pas certain de la provenance. » Vérifiez également que le site est sécurisé lorsque vous faites des achats en ligne.

    Autre précaution : créez plusieurs mots de passe complexes pour les différentes applications mélangeant chiffres, lettres (majuscules et minuscules), caractères spéciaux, autres que vos noms et date de naissance. Ne les communiquez à personne, et ne les enregistrez jamais sur votre navigateur.


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    Mettez à jour vos équipements numériques

    Pensez à mettre régulièrement à jour vos appareils et leurs logiciels ou applications, à effacer votre historique de navigation et vos cookies. Objectif : corriger les failles de sécurité qui pourraient permettre à un cybercriminel de prendre le contrôle de vos équipements et accéder à vos informations personnelles.

    Comment se protéger d’une usurpation d’identité ?

     

    L’Essentiel de l’article

    • Ne communiquez jamais vos données personnelles ou papiers d’identité.
    • Chiffrez vos données lors de vos communications.
    • Soyez vigilant sur internet.
    • Faites le ménage dans vos équipements numériques.

    (1) Onfido, Fraude en ligne à l’identité : les tentatives de fruade montent en flèche en 2020 avec la pandémie, 2020

  • Jeunes et emploi : « On n’attend plus de l’entreprise qu’elle nous dise qui on est »

    Jeunes et emploi : « On n’attend plus de l’entreprise qu’elle nous dise qui on est »

    Globalement, les jeunes vous semblent-ils avoir un rapport au travail radicalement différent de celui des générations précédentes ?

    Vincent Cocquebert : Cela fait une vingtaine d’années qu’on entend le discours selon lequel il y aurait une rupture anthropologique entre les travailleurs millennials et ceux des générations précédentes. Il y avait toute une gamme de stéréotypes les peignant comme sûrs d’eux, peu fidèles, étant quasiment dans un rapport d’instrumentalisation à leur entreprise pour venir y chercher ce qui les intéresse et repartir dès qu’ils auraient suffisamment appris de l’entreprise. Mais on se rend compte que c’est tout l’inverse : on a en fait affaire à des jeunes qui ressemblent beaucoup à leurs aînés, puisque leur rapport au travail est d’abord marqué par une reconnaissance salariale puis par une stabilité professionnelle. Or depuis qu’on étudie le rapport des individus au travail, ce sont les deux préoccupations principales.

    Respect, confiance, écoute… On remarque que les jeunes générations se montrent exigeantes envers la qualité d’atmosphère de leur entreprise. D’où vient ce besoin de confort ?

    V. C. : On perçoit effectivement un besoin de protection, d’évoluer dans des espaces ressentis comme sécurisés. Cela s’illustre par la fin de l’attirance pour les grands groupes, perçus dans les années 80 comme des entreprises ouvertes sur le monde donnant l’impression d’être soi-même un travailleur nomade et mondialisé. Or je pense que dans la dialectique du cocon qu’on observe actuellement, il y a une volonté de « miniaturisation » du monde. C’est quelque chose qu’on vit au quotidien, avec l’émergence de cette possibilité de faire entrer la culture, la consommation et le travail dans nos foyers. Aujourd’hui, cette miniaturisation se déploie sur les entreprises : on veut comprendre tout le processus de production, avoir accès à des managers sans qu’il y ait trop d’échelons hiérarchiques, être dans une bonne ambiance avec un management bienveillant… C’est l’application de la dynamique du cocon à l’entreprise.

    Lire aussi : Jeunes et emploi : « C’est particulièrement attirant qu’une entreprise soit moderne »

    Les jeunes sont beaucoup plus humbles que ce qu’on dit souvent de la jeunesse.

    Vincent Cocquebert, journaliste et auteur

    Qu’est-ce que cette recherche de cocon en entreprise raconte de leur perception de l’époque ?

    V. C. : Il y a quelque chose qui est de l’ordre d’un désenchantement de la mondialisation, de l’idéologie du progrès. Travailler dans une grande entreprise qui rayonne à l’international selon l’idée que la réussite est synonyme de s’étendre en permanence et de gagner des marchés, cela attirait les travailleurs à l’époque où le mythe du progrès selon lequel « demain sera mieux qu’hier » tenait encore. Pendant des décennies, l’augmentation de la croissance allait de pair avec l’augmentation du bonheur. Mais les jeunes ont grandi avec l’idée que les lendemains seraient de plus en plus durs et économiquement précaires. Aujourd’hui, dire que « c’était mieux avant » est une phrase de bon sens acceptée par la sphère progressiste alors qu’elle était avant réservée aux conservateurs.

    Lire aussi : « Les jeunes sont à la recherche d’une entreprise à taille plus humaine »

    Les jeunes ont-ils vieilli trop vite dans leur rapport au travail ?

    V. C. : Quand il y avait eu les mouvements anti CPE en 2005, (le gouvernement supprimait l’existence d’un contrat de deux ans réservé aux moins de 25 ans qui pouvait être rompu par les deux parties sans justification), cette rupture a été vécue par la jeunesse comme une extrême précarisation. Ce qui était marquant, c’est que les observateurs médiatiques étaient alors presque déçus de voir des « jeunes vieux » revendiquer de la stabilité et des CDI. Mais la vérité, c’est que le rapport au travail n’a pas vraiment changé depuis les années 70 : qu’ils aient 20 ou 50 ans, que les gens veulent tous de la reconnaissance et de la stabilité. On retrouve cela aujourd’hui : on a beaucoup entendu que les jeunes appréciaient d’avoir trois ou quatre emplois différents, car cela leur permettait de s’épanouir 24h sur 24h. Pour moi, c’était une manière de « cooliser » quelque chose qui est de l’ordre de la précarité. Ce baromètre montre bien que non, la perception du bonheur ne se situe pas dans l’accumulation des métiers, mais bien dans le fait d’avoir un emploi au sein duquel on peut s’épanouir avec une certaine stabilité, en travaillant avec des gens qui sont des vecteurs de bienveillance et de développement, et avec une perspective de s’investir plutôt sur le long terme.

     

    On note néanmoins une tendance à « garder la porte ouverte » comme pour pouvoir s’échapper si, à un moment, leur emploi ne leur convenait plus. Les jeunes ont-ils peur de l’engagement ?

    V. C. : Cette aspiration à la fluidité et de pouvoir changer de perspective en fonction des situations fait partie des tendances de la société. Il y a beaucoup de discours disant que la règle du jeu en entreprise, c’est d’observer en permanence s’il y a de meilleures opportunités autour de soi. Ça vient d’une mentalité de survivalisme entrepreneurial dont la réalité ne s’applique qu’aux très hauts diplômés, mais ne correspond pas à la réalité professionnelle que vivent la grande majorité des gens qui doivent souvent se soumettre à des situations économiques dans lesquelles ils ne sont pas les maîtres du jeu. Je pense qu’on a malgré tout fini par intégrer cette idée de manière discursive, mais que la réalité de sa réalisation est relativement rare. En fait, quand on leur demande quel est leur but dans les années à venir, on s’aperçoit que les jeunes souhaitent rester dans leur entreprise pour un long moment. Pourtant, on dit beaucoup que les jeunes sont globalement « zappeurs » et ne veulent plus s’engager dans la durée, mais ça aussi c’est une idée qu’il faut battre en brèche, car si on leur donne des bonnes conditions, la reconnaissance salariale et l’ambiance au travail suivent, les jeunes sont prêts à s’engager sur du long terme.

    Jeunes et emploi : « On n'attend plus de l'entreprise qu'elle nous dise qui on est »

    43 % des jeunes

    estiment important de pouvoir compter sur des collègues en cas de difficulté. 1

    Des témoignages recueillis, on observe également que les jeunes tiennent beaucoup à leur relation avec leurs collègues. Les jeunes générations se sentent-elles suffisamment armées pour la vie professionnelle ?

    V. C. : C’est une autre idée reçue que ce baromètre vient mettre à mal : on a souvent dit que les jeunes professionnels se sentaient géniaux, n’ayant rien à apprendre de la transmission, voire même pensant que c’était eux qui avaient à transmettre des connaissances aux autres. Or ce qui émerge des réponses sur les premiers obstacles pour intégrer l’entreprise, c’est leur sentiment de manque d’expérience. Ils ont en fait un regard relativement négatif sur leurs compétences en sortie de formation et ce qu’ils peuvent apporter à l’entreprise. Il est clair qu’ils ont conscience que le monde de l’entreprise n’est pas un monde forcément facile, qu’ils vont devoir être dans un rapport assez compétitif par rapport aux autres, et donc que ce seront leurs compétences qui feront la différence. Ils sont dans une position de validation ou d’invalidation, et sont beaucoup plus humbles que ce qu’on dit souvent de la jeunesse.

    Lire aussi : Jeunes et emploi : “Le revenu représente la valeur de notre travail”

    On note pourtant un vrai besoin de liberté, d’autonomie et de confiance de la part des jeunes alors même qu’ils sont au tout début de leur vie professionnelle. De quoi cela témoigne-t-il, si ce n’est pas d’une certaine confiance en leur compétence ?

    V. C. : Pour moi, cela a surtout à voir avec la transformation du rapport au travail en général. Il y a encore peu de temps, c’était les grandes institutions qui nous donnaient une identité : c’était l’État, l’Église, ou l’entreprise. Ces institutions étaient une manière de valider une identité, et l’identité de travailleur était donc centrale. Aujourd’hui, nos identités sont beaucoup plus floues et multitudes, et on n’attend plus de l’entreprise qu’elle nous dise qui on est. En revanche, on attend d’elle qu’elle nous reconnaisse dans notre identité. Dans le baromètre et les témoignages, on voit aussi se profiler la perspective d’une « entreprise providence » : les jeunes attendent de l’entreprise qu’elle nous vienne en aide sur des activités extra-entrepreneuriales, ce qui traduit un rapport de néo-paternalisme avec les entreprises.

    29 % des jeunes

    disent considérer la préservation de l’environnement comme cause prioritaire pour laquelle une entreprise doit s’engager. 1

    Dans les discours, leurs exigences d’engagement envers leurs entreprises semblent confuses et peu concrètes

    Quand on pose la question aux individus par rapport aux responsabilités de l’entreprise, je pense qu’ils répondent plus en tant que consommateurs qu’en tant que salariés. Ils auront tendance à se montrer très exigeants en tant que consommateurs, mais en tant que salariés c’est plus flou, car ça les met eux-mêmes en responsabilité face à leur entreprise, alors que l’entreprise ne leur donne que peu de prise sur ces questions. Globalement, la figure du « salarié éthique » fait partie des aspirations post-matérielles et ne touche que les 20 % de personnes qui peuvent être dans cette posture exploratoire, de progressisme, et in fine de privilégié. Tout le monde ne peut pas se permettre de choisir son entreprise. En fait, on perçoit dans ces entretiens que le rapport au travail change beaucoup moins en termes d’âge ou de générations, qu’en termes de classe économique. Le travail ne prend pas la même place dans la dimension identité de l’individu selon qu’il ait un bac professionnel ou qu’il soit bac+5.

    1 Baromètre Les jeunes et l’entreprise

  • Courses alimentaires : ces idées reçues qui plombent votre porte-monnaie !

    Courses alimentaires : ces idées reçues qui plombent votre porte-monnaie !

    Les courses alimentaires sont un poste de dépenses non négligeables dans le budget des ménages (34 %)(1). Il convient alors de bien consommer pour faire des économies.


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    Avoir un potager est la solution la plus économique

    VRAI. Si vous avez la possibilité d’avoir un jardin, aller chercher directement vos fruits et légumes dans votre potager réduit d’autant votre ticket de caisse au supermarché ! En effet, un potager de 10 m2 peut vous faire économiser entre 30 à 50 %(2) sur votre budget de légumes frais. Soit à peu près 95 euros d’économies(2) par an. Et vous pouvez multiplier ces économies avec un potager plus grand !

    D’autant plus que les fruits et légumes sont de plus en plus chers (+ 9 % depuis 2019)(3). Parmi ceux qui sont les plus productifs et faciles à cultiver dans un jardin : la framboise, la tomate, le haricot, la carotte, la courgette et le radis. Autre plantation profitable économiquement : les herbes aromatiques. Vous avez un balcon baigné de lumière ? C’est idéal pour y installer de grandes jardinières ou un carré potager sur pied ! Vous pouvez y faire pousser tomates cerises, fraises, salades ou encore poivrons. En fabriquant votre propre compost, vous pouvez aussi gagner de quoi fertiliser vos plantes vertes !


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    Les produits bio sont les plus chers

    FAUX. Le bio ne coûte pas forcément plus cher, mais ce sont les enseignes de distribution qui pratiquent des marges élevées sur ce type de produit. D’après une enquête de l’UFC que choisir(4), les marges brutes sur les 3 fruits et légumes bio les plus consommés sont multipliées par 2 en moyenne par rapport aux produits non bio : les pommes de terre sont plus chères de 83 %, les tomates 109 % et les pommes 149 %.

    Pour consommer des fruits, des légumes, des œufs bio au meilleur prix, privilégiez les circuits courts auprès des producteurs locaux ou adhérez à une AMAP (association pour le maintien d’une agriculture paysanne) qui garantit la distribution hebdomadaire d’un panier de produits frais.


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    Acheter des produits de saison est économique

    VRAI. Acheter et consommer des produits de saison permet de les payer au juste prix. Des fruits et légumes consommés en dehors de leur saison signifient qu’ils ont été cultivés dans des serres, ou qu’ils viennent de l’étranger… et sont donc plus chers, car ils impliquent un coût de transport. En plus, les fruits et les légumes de saison, cueillis à maturité, ont de meilleures qualités gustatives que ceux qui ont mûri dans un avion ou sur un bateau !


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    Le supermarché coûte moins cher que le marché

    VRAI. Hormis pour les produits bios, faire vos courses en grande surface vous coûte moins cher que de vous approvisionner au marché. D’après une étude de l’UFC-Que choisir, le fromage est plus onéreux d’environ 37 %(5) sur les marchés, les fruits et légumes 15 %, comptez 10 % en plus pour la viande et 6 % pour le poisson.

    Néanmoins, faire vos emplettes au marché vous permet de faire quelques économies en achetant au kilo ou en cagettes par exemple. À la fin du marché, c’est aussi le moment de faire des affaires, car les producteurs bradent leurs produits pour limiter les invendus.

    Chiffre-clé

    Un panier de 29 produits (comprenant fruits et légumes, viandes, fromages et poissons) coûte en moyenne 292 € en grande surface, contre 342 € au marché, soit un surcoût de 17 %(5).


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    Faire ses courses en ligne permet de faire des économies.

    VRAI. Têtes de gondoles, offres promotionnelles, animateur commercial… Les supermarchés sont conçus pour vous faire consommer plus. Faire vos courses en ligne permet donc d’être moins tenté que dans les rayons. Autre atout : sur le drive tout comme en magasin, vous pouvez bénéficier d’offres promotionnelles et même d’avantages fidélité ! Vous pouvez également contrôler régulièrement le montant total de votre panier et l’ajuster en fonction de votre budget.

    Reste qu’en magasin, vous avez la possibilité de comparer les prix au kilo sur un choix de produits plus large que sur un commerce en ligne. Une astuce efficace pour trouver les produits les moins chers !

    L’Essentiel de l’article

    • Cultivez votre potager pour faire des économies.
    • Privilégiez les circuits-courts.
    • Achetez local et de saison pour un meilleur rapport qualité/prix.
    • Privilégiez les grandes surfaces aux marchés.

    À CHACUN SON ÉPARGNE !

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    La Macif agit en qualité d’Intermédiaire en opérations de banque et en services de paiement pour le compte exclusif de Socram Banque. N° Orias 13005670 (www.orias.fr).

    (1) Insee, Dépenses de consommation des ménages en biens – janvier 2022

    (2) Philippe Chavanne, Cultiver son potager sans effort, 2018

    (3) Association Familles rurales, Observatoire des prix 2021, 2022

    (4) UFC-Que choisir, Sur-marges sur les fruits et légumes bio, 2019

    (5) Observatoire de la consommation, Les marchés, 2018

  • Jeunes et emploi : « C’est particulièrement attirant qu’une entreprise soit moderne »

    Jeunes et emploi : « C’est particulièrement attirant qu’une entreprise soit moderne »

    Romain a mis cette ambition à exécution dès sa sortie d’école et travaille depuis un an en Asie. C’est sa quatrième expérience professionnelle, précédée de deux stages de six mois et d’une expérience d’un an en Île de France. De son côté, Olivier est chargé d’innovation d’un grand groupe d’énergie français. Après ses études d’ingénieur, il intègre cette entreprise dans laquelle il évolue depuis près de 30 ans et recrute régulièrement de jeunes diplômés.

    16 % de jeunes

    projettent d’étudier à l’étranger.1

    Que vous ont apporté vos premières expériences professionnelles ?

    Romain : Tout d’abord, mes premières expériences m’ont permis d’avoir un CV fourni avec de bons éléments permettant d’appuyer mes candidatures dans le domaine que je recherchais, ce qui est toujours mieux que de sortir d’école sans stage. Aussi, d’un point de vue purement professionnel, ça m’a permis de mettre en pratique ce que j’avais appris en cours et de développer des compétences qu’on n’apprend pas à l’école : du relationnel et des compétences transverses comme de la gestion de projet ou le management.

    Olivier : Les critères de recrutement d’un jeune ingénieur sont effectivement le CV, les différentes expériences, mais cela ne fait pas tout. Il y a des choses qui ressortent d’une dimension extra-académique : il va falloir trouver chez le candidat un enthousiasme, une énergie, une ouverture vers le monde extérieur qui n’apparaissent pas dans un CV. Pour ce qui est de la découverte de compétences relationnelles, je pense que c’est une constante indépendamment des cursus universitaires et des générations : les écoles nous aident à penser, mais l’important de l’expérience professionnelle s’acquiert au contact de professionnels et cela tous les jours, depuis le premier jour de travail.

    « Plus d’un tiers des jeunes estiment que leurs compétences servent avant tout à valoriser le CV ». @Jeremie_Peltier revient sur l’enquête commandée par @MacifAssurances et @j_jaures à @BVA_France sur la jeunesse française et son rapport à l’entreprise https://t.co/CPGucsoy0u

    — Usbek & Rica (@USBEKetRICA) March 17, 2022

    De quoi avez-vous besoin pour vous sentir bien dans une entreprise ?

    Romain : L’important pour moi est de faire un travail qui me plaise, dans lequel je puisse m’épanouir, et surtout apprendre. J’espère continuer à me challenger en permanence, monter en compétences et gagner en responsabilité. Je pense qu’au moment où j’atteindrai une limite d’apprentissage dans mon emploi, je ne verrai plus grand intérêt à continuer : il vaudra peut-être mieux que je change d’orientation. Je pense par ailleurs qu’il est essentiel de s’entendre avec ses collègues, car ce sont eux qui nous forment. Cela permet également de savoir vers qui se tourner si on a besoin d’aide. Pareil pour ce qui touche au management : j’ai toujours eu affaire à des managers professionnels et bienveillants, sachant faire la part des choses entre parler travail quand c’est nécessaire, et être proches de leur équipe. J’ai aussi besoin qu’on me laisse beaucoup d’autonomie. Dans mon travail actuel, je fais les heures que je veux tant que le travail est fait, et c’est quelque chose que je valorise beaucoup.

    Olivier : Il faut avoir en tête que plus il y a de demande dans un secteur professionnel, plus les travailleurs sont en mesure de se montrer exigeant sur leurs conditions de travail. C’est ce qu’il se passe dans le monde de l’ingénierie : aujourd’hui, le pouvoir est du côté des diplômés, pas des entreprises. Les jeunes ont donc la possibilité du choix, bien plus qu’il ne l’était quand j’ai accédé au monde du travail. À mes débuts, on arrivait avec relativement peu de critères, tandis que les jeunes ingénieurs sont plus exigeants sur la pertinence de l’activité qui va leur être confiée, l’autonomie, la qualité de vie, la qualité de l’équipe et du management…

    Dans quel modèle d’entreprise pensez-vous être le plus à l’aise pour évoluer ?

    Romain : D’après mon expérience, quand on est dans un grand groupe, c’est un peu quitte ou double : si on tombe sur une bonne équipe c’est parfait, mais si on tombe sur du management un peu laxiste, ça risque d’être compliqué. Souvent, dans des groupes importants, on est un élément parmi tant d’autres, donc on n’a pas forcément tout le support dont on aurait besoin alors qu’on sort tout juste d’école. C’est pour ça qu’au début, je pense que le mieux est d’évoluer dans des entreprises un peu plus réduites et familiales. Le risque, c’est d’avoir moins d’opportunités professionnelles, ou peu de possibilité d’avoir des missions spécifiques, mais il y a plus de chances que ce soit plus confortable humainement.

    Olivier : Nous avons connu plusieurs phases : il y a 20 ou 30 ans, les jeunes cherchaient de grosses PME ou des grands groupes. Puis, à la fin des années 90, tout le monde a voulu intégrer des start-ups. Aujourd’hui j’ai l’impression que ça s’équilibre un peu, que chacun va trouver ce qu’il cherche en particulier dans son expérience professionnelle. Je pense qu’on va trouver des enseignements riches quelle que soit la taille de l’entreprise où l’on va faire sa première expérience. Dans un grand groupe industriel, on va apprendre à réfléchir à grosse échelle, à raisonner grand, efficace, et avec des moyens. On va également pouvoir s’appuyer sur un environnement avec beaucoup de compétences. Mais le corollaire de cela, c’est un peu moins d’autonomie, un peu plus de complexité, un peu plus de lourdeurs administratives, et un peu moins de confiance donnée à un jeune diplômé dans sa capacité à identifier et à promouvoir des solutions qu’il aurait imaginé lui. Dans une petite structure, on pourra accéder à une expérience formatrice parce qu’on va être confronté un peu seul à des problématiques d’ingénieur, mais en revanche on aura pas cette dimension de grande échelle.

    43 % des jeunes

    indiquent que leur attente principale vis-à-vis de leur travail se situe au niveau du salaire. 1

    Une bonne rémunération est-elle un élément décisif pour choisir une entreprise ?

    Romain : Ça ne me motiverait pas à rejoindre une entreprise si elle me proposait un salaire bien en dessous de celui de mes camarades qui sont aussi sortis d’école ou de la moyenne nationale. En somme, c’est une manière de mesurer la valeur de mon travail. Pour moi, l’argent est avant tout une question de sécurité. Cela permet d’une part de vivre tous les jours, mais aussi de faire des projets, comme acheter une maison et d’anticiper des évènements de vie comme un licenciement, un décès, des voyages…

    Olivier : J’observe depuis une dizaine d’années une tendance nouvelle du rapport des jeunes à leur rémunération : les jeunes considèrent qu’ils sont suffisamment payés entre 35, 38, ou 40k. Ils disent qu’ils ont « assez » pour vivre. Il y a un effet de palier sur un salaire minimum, qui garantit une certaine forme de confort et de reconnaissance sur le marché du travail, et à partir duquel le salaire ne devient plus important.

    Lire aussi : « Le revenu représente la valeur de notre travail »

    42 % des jeunes

    disent souhaiter avoir la possibilité de travailler depuis chez eux de temps en temps. 1

    Quelle place donneriez-vous au télétravail dans votre entreprise si vous aviez le choix ?

    Romain : À mes yeux, le format télétravail complet n’est pas quelque chose de viable pour une entreprise : c’est trop important d’avoir un contact réel avec les gens, et je pense qu’à terme, c’est préjudiciable pour le moral de n’avoir aucun contact avec son entreprise et ses collègues, si ce n’est en visio… Je pense que beaucoup de gens se laissent aller quand ils font du télétravail. Et puis le risque, c’est aussi d’oublier qu’on travaille ! À mon sens, ça peut être viable de faire un ou deux jours de télétravail par semaine, mais de manière autorisée et pas obligatoire pour prendre en compte les gens qui préfèrent passer toute la semaine au bureau.

    Olivier : Je doute que Romain soit représentatif de sa génération sur ce point : aujourd’hui, les professionnels de mon entourage me disent que la première question qui est posée à un jeune embauché est : « combien de jours de présentiel et de distanciel souhaitez-vous ? ». Le télétravail touche au lieu où l’on va exercer son activité professionnelle, ce qui est très important car il y a un enjeu autour du confort de vie qui se situe au niveau de la ruralité versus urbanité : est-ce que je vais être obligé de vivre en région parisienne pour travailler en région parisienne, ou est-ce que je peux aller vivre à Orléans ou aux Canaries parce que c’est là que j’ai envie d’être ? A mon sens, cette dimension-là va devenir de plus en plus prégnante dans le futur, jusqu’à devenir un facteur différenciant pour les employeurs

    1 Baromètre Les jeunes et l’entreprise

  • Post-accouchement : les bons réflexes à avoir après la naissance de votre bébé

    Post-accouchement : les bons réflexes à avoir après la naissance de votre bébé

    La vie avec un bébé peut avoir des allures de marathon. Entre les nombreux rendez-vous médicaux, les présentations aux proches, et le manque de sommeil, il y a de quoi craquer nerveusement et physiquement.


    1

    Contre la fatigue et la déprime : on demande de l’aide !

    Si possible, faites appel à un proche pour prendre le relais sur les tâches ménagères ou pour garder votre bébé pendant que vous dormez un peu pour récupérer. « Vous pouvez aussi vous allonger quelques minutes au calme ou faire des exercices de respiration pour vous détendre » explique le Dr Élisabeth Paganelli, gynécologue et secrétaire générale du Syngof.

    Pensez également à mutualiser les visites de vos proches pour garder toute votre énergie. Enfin, n’oubliez pas de parler avec votre entourage ou votre partenaire, pour décharger vos émotions et partager vos préoccupations.

    Bon à savoir

    Dans les 12 jours suivant votre retour à domicile, une sage-femme peut vous rendre visite et vous guider si besoin. Ce service est pris en charge à 100 % par l’Assurance maladie.


    2

    Post-accouchement : les bons gestes pour cicatriser plus vite

    Vous avez une cicatrice due à une épisiotomie, une césarienne ou une déchirure ? Un simple lavage à l’eau avec un savon doux au ph neutre suffit. Un pansement peut aussi vous être donné sur ordonnance. Quand la cicatrice de césarienne est bien refermée, vous pouvez la masser avec une crème hydratante ou une huile bio. Pour la cicatrice d’épisiotomie, rincez-la à l’eau et essuyez-la en douceur en la tamponnant à l’aide d’une serviette de toilette propre. « Inutile d’en faire trop car les germes naturels de notre corps favorisent la cicatrisation », précise le Dr Paganelli.


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    La rééducation du périnée et des abdos en cas de nécessité

    Le périnée est l’ensemble des muscles qui soutiennent la vessie, le vagin et le rectum. « Après votre accouchement, votre médecin ou sage-femme peut vous prescrire des séances de rééducation pour qu’il retrouve sa tonicité et ainsi éviter les éventuelles fuites urinaires » explique la gynécologue. La technique la plus couramment utilisée est la méthode manuelle à l’aide des doigts, pour apprendre à contracter le muscle et le renforcer. « Une fois à la maison, vous pouvez poursuivre la rééducation en reproduisant les mêmes exercices une à deux fois par jour » ajoute le Dr Paganelli. De la même façon, une rééducation abdominale est parfois indispensable, en particulier si vous avez eu une césarienne, afin d’éviter les maux de dos et de prévenir les fuites urinaires.

    N’hésitez pas à vous renseigner auprès d’un gynécologue, d’une sage-femme ou d’un kinésithérapeute pour trouver les méthodes de rééducation qui vous conviendront le mieux. À savoir que les séances sont prises en charge par la sécurité sociale.

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    À fond la forme !

    Côté alimentation, mangez en fonction de vos besoins. À noter qu’ils seront plus importants si vous allaitez votre bébé. Faites-vous plaisir et variez les aliments. Ne vous focalisez pas sur votre poids, prenez surtout soin de vous en écoutant vos envies et votre corps.

    En parallèle, aérez-vous, marchez, et selon votre condition physique et les recommandations de votre médecin, vous pouvez même nager, faire du yoga ou de la gym avec votre bébé par exemple. Un bon moyen de garder la forme et le moral !


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    Retour de couche : la question de la contraception

    Le retour de couche correspond aux premières règles, après les saignements qui suivent l’accouchement (qu’on appelle les lochies). « Il a lieu en moyenne 3 mois après l’accouchement et 9 mois chez les femmes qui allaitent. Mais vous pouvez ovuler avant ces premières règles et donc tomber enceinte », explique le Dr Élisabeth Paganelli.

    Si vous souhaitez reprendre une sexualité mais que vous ne voulez pas un autre enfant tout de suite, la reprise d’une contraception est donc essentielle. Lors de votre séjour à la maternité, votre médecin ou sage-femme est là pour vous conseiller sur les moyens contraceptifs possibles après la naissance : implant, stérilet, pilule…

    Bon à savoir

    Ne soyez pas inquiète si vos règles durent plus longtemps, sont plus abondantes ou plus douloureuses qu’avant votre grossesse. Votre cycle menstruel peut mettre un peu de temps à se réguler après les bouleversements que votre corps a subi.

    Post-accouchement : les bons réflexes à avoir après la naissance de votre bébé

     

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    L’Essentiel de l’article

    • Faites appel à un proche pour vous aider.
    • Mangez varié sans vous focaliser sur votre poids.
    • Aérez-vous pour retrouver la forme et le moral.
    • Parlez de votre éventuelle future contraception avec votre gynécologue ou sage-femme.
  • Violences intrafamiliales : quels signaux repérer pour venir en aide aux victimes ?

    Violences intrafamiliales : quels signaux repérer pour venir en aide aux victimes ?

    En 2020, les violences intrafamiliales ont connu une hausse importante suite aux mesures de confinement mises en place par le gouvernement. Le dernier rapport de la Fédération Nationale Solidarité Femmes montre qu’en 2020, près de 100 000 appels ont été pris en charge – ce qui représente une hausse de 22 % par rapport à 2019. Le rapport de la Fondation des femmes évoque quant à lui une hausse de 21 % des féminicides depuis 2019 et une recrudescence générale des violences faites aux femmes depuis le mouvement #Metoo et la libération de la parole qui s’en est suivi. Les chiffres des violences envers les enfants ont eux aussi connu une forte hausse en 2020 : les violences auraient ainsi augmenté de plus de 56 % sur les enfants de moins de 5 ans1.

    Des violences de tout type

    « Si les chiffres semblent se stabiliser suite à la levée des mesures de confinement, ils n’ont pas pour autant baissé de manière significative », souligne Françoise Brie, directrice de la Fédération Nationale Solidarité Femmes qui a pour objectif de venir en aide aux femmes victimes de toute sorte de violence. « Dans la réalité, l’immense majorité des femmes qui viennent rencontrer l’association sont victimes de violence conjugales. » Parmi elles, il faut bien distinguer les violences psychologiques (rabaissement, critiques…), verbales (insultes, cris…), physiques (les plus repérables), sexuelles (du harcèlement au viol conjugal) aux violences économiques, patrimoniales et administratives (confiscation de documents, interdiction de travailler, contrôle des dépenses, par exemple). « Les violences que nous rencontrons le plus fréquemment au sein de l’association sont les violences psychologiques, partage Françoise Brie. Viennent ensuite les violences physiques, mais il faut savoir qu’il y a toujours différentes formes de violences associées. »

    Être attentif aux premiers signaux de violence

    Pas évident pour les proches qui se situent hors du foyer de repérer la violence qui s’y cache. Pourtant, il y a des indices dont l’entourage familial et amical peut être témoin. Pour Françoise Brie : « Le contrôle exercé par l’un des partenaires sur l’autre est le premier signe à repérer. Cela peut se traduire par un conjoint qui répond à la place de sa femme, ne lui laisse pas la parole, ou bien contrôle ses sorties, par exemple. » Les proches peuvent également être dans une posture plus active, en posant des questions.

    « Si la personne réagit avec agressivité aux suspicions, par exemple, ou nie de manière exagérée, cela peut être un signe supplémentaire »

    Françoise Brie, directrice de la Fédération Nationale Solidarité Femmes

    Les signes peuvent être très ténus, selon la situation et la personnalité. Dans un contexte de violences conjugales déjà perçues ou connues, il peut également y avoir des facteurs aggravants, et dans ce cas, les signaux sont à repérer chez l’agresseur : « Quand un homme vient de perdre son travail, un parent, ou bien son statut social, cela peut venir aggraver la situation des victimes. » Et cela ne concerne pas seulement les femmes : dans un contexte de violences conjugales, les enfants sont victimes de violences physiques dans 40 % des cas. « Dire que les enfants ne sont pas concernés est faux : contrairement à ce qu’on pourrait croire, ce sont les premiers impactés. » La séparation n’est pas non plus synonyme d’un arrêt des violences : « Une fois que la violence ne peut plus s’adresser directement sur l’objet, c’est l’enfant qui devient le vecteur de la violence. »

    Lire aussi : Violences conjugales : comment repérer et aider les femmes victimes ?

    Proche en danger : comment réagir ?

    « Le premier conseil que nous donnons, c’est avoir une qualité d’écoute : ne pas couper la parole, ne pas juger, et laisser la personne dérouler son récit, partage Louise Neuville, chargée de communication pour l’association En Avant Toutes qui lutte contre les violences sexuelles et sexistes. Ensuite, valoriser la personne, car dans un contexte de violence et d’emprise, les victimes ont souvent une faible estime d’elle-même. Les valoriser, c’est donc leur rappeler qu’elles ont en elles des ressources pour s’en sortir », poursuit-elle.

    « Il faut également être patient : quitter un homme violent, cela peut prendre des mois, voire des années selon les personnes. »

    Anne Joseleau, la directrice de Solidarité Femmes 21 à Dijon

    « Il faut toujours, dans ce cas, redonner le moteur de l’action à la personne et ne pas la forcer ou décider d’entamer des démarches à sa place, ce qui pourrait être contre-productif », rappelle également Anne Joseleau, la directrice de Solidarité Femmes 21 à Dijon.

     

    3919

    Si vous êtes victime de violences ou proches d’une victime, appelez ce numéro ouvert 7j/7 et 24h/24 depuis septembre 2021. En cas d’urgence, privilégiez le 115 ou le 17.

    Enfin, l’entourage comme les professionnels peuvent contacter le 3919 – un numéro d’écoute géré par la Fédération Solidarité Femmes, à la fois pour les femmes victimes de violence, mais aussi pour l’entourage et les professionnels concernés, ou bien le tchat sur le site commentonsaime.fr, mis en place par l’association En Avant Toutes pour atteindre les victimes les plus jeunes : « Aujourd’hui, il y a une femme victime de violence sur 10, mais lorsqu’on descend la tranche d’âge au-dessous de 24 ans, c’est une femme sur 7, et elles ont moins tendance à appeler pour témoigner », explique Louise Neuville. Rappelons toutefois que, ni le 3919 ni le tchat mis en place par l’association En Avant Toutes ne sont valables en cas d’urgence. Ils ne remplacent pas le numéro de la police, le 17 ou le 115 si la victime a besoin d’être logée rapidement.

    Certaines professions sont également plus à même d’agir en cas de suspicions de violence, et dans ce cas, il est possible de se former : à Dijon, Solidarité Femmes organisent des formations pluriprofessionnelles avec des médecins, des pompiers, des policiers, des sage-femmes ou des infirmiers pour « tisser un réseau de partenaires local et mieux comprendre les limites d’intervention de chaque métier et d’éviter, ainsi, à ces professions de se renvoyer la balle », selon la directrice Anne Joseleau. Dans une visée aussi préventive, des associations prennent en charge les auteurs de violences, comme la fédération FNACAV qui regroupe toutes les associations spécialisées pour le suivi des auteurs de violences, et qui a ouvert, en 2003, un numéro national dédié à la prise en charge : 08 019 019 11.

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    La Macif vous soutient.
    Contactez Macif Solidarité Coups Durs au 09 69 32 84 19 (du lundi au vendredi de 9h à 18h et le samedi de 9h à 12h. Appel non surtaxé).
    Renseignez-vous sur les solutions que nous vous proposons.

    1 https://www.chu-dijon.fr/actualites/2021/02/10/violences-confinement

  • Jeunes et emploi :  “Le revenu représente la valeur de notre travail”

    Jeunes et emploi : “Le revenu représente la valeur de notre travail”

    Parole à Julie, Lyonnaise de 23 ans installée à Bordeaux, en fin de bachelor à l’Ecole supérieure des professions immobilières et exerçant son quatrième stage en agence. Face à elle, Joël a 23 années d’expérience dans l’immobilier à Montluçon et a évolué au sein de grandes agences jusqu’à devenir directeur. Suite au confinement, il est devenu indépendant.

    Vous avez choisi de vous diriger vers l’immobilier, un secteur au fonctionnement très spécifique, le salariat y étant quasiment inexistant.

    Julie : Exactement : quand vous entrez dans une agence, il y a un directeur possédant une « carte T » ce qui lui donne le droit d’effectuer des transactions immobilières et de créer une agence. Il est souvent entouré de six ou sept personnes. Les gens ont tendance à penser que ce sont des salariés, mais en fait il y a très peu de salariés dans les agences immobilières : ce sont des personnes qui veulent avoir un salaire fixe, mais gagnent beaucoup moins bien leur vie que ceux qui sont indépendants. L’agence immobilière prête le droit d’utiliser le nom de l’agence pour travailler, donc il n’y a pas de lien de subordination ou de lien hiérarchique. Pour ça, on lui donne [au directeur] une rémunération, à hauteur de 50 % de ce qu’on gagne, et on signe un contrat qui stipule qu’on est lié avec une seule agence. Cela crée quand même un lien fort avec le directeur d’agence, mais on ne peut pas se faire licencier : on a un lien de collaborateur.

    43 % des jeunes

    disent attendre prioritairement de leur travail qu’il leur assure un bon revenu. 1

    Comme ces 43 % de jeunes, le salaire est-il important pour vous ?

    Julie : Je me suis jamais dit « je veux gagner tant par mois », mais j’ai un rythme de vie où j’aime voyager, j’ai une voiture, j’aime partir en week-end, j’aime profiter. J’aimerais garder un niveau de vie proche de celui avec lequel j’ai grandi. C’est justement pour ça que j’ai décidé de faire des études : c’est pour avoir ma propre carte Transaction, et être autonome sans avoir à donner la moitié de mon argent à quelqu’un. En attendant, j’apprécie que la rémunération fonctionne à la commission. Je ne voulais pas être dans un mode de vie professionnel salarial. Travailler à la commission, ça veut dire que chaque mois, je gagne une somme différente : je peux ne rien gagner du tout, comme beaucoup d’argent, c’est le côté excitant du métier. Le côté challenge de la rémunération m’attire : si je ne me lève pas tous les matins avec la niaque, ça ne va pas venir tout seul.

    53 % des jeunes

    considèrent qu’en début de carrière, ils doivent avant tout gagner en expérience. 1

    C’est un fonctionnement qui peut être très valorisant, mais qui pourrait aussi insécuriser plus d’un. Qu’est-ce qui vous attire dans le format de l’auto-entreprenariat que le salariat pourrait plus difficilement vous apporter ?

    Julie : Je recherche la liberté de l’emploi du temps. J’aime bien la pédagogie de la personne pour qui je travaille en ce moment : il nous donne des objectifs quantifiés à accomplir dans la semaine, et il nous laisse organiser nos horaires comme on veut tant qu’on a rempli nos tâches le vendredi à 20h. Donc si je veux partir en week-end, rentrer le lundi soir et rattraper mon travail, personne ne viendra me dire quoi que ce soit. Je ne pars pas toutes les semaines, mais avoir la liberté de prendre un train sans avoir à demander à son boss si on peut partir le vendredi à 15h, ou même prendre un rendez-vous chez le médecin, c’est très pratique.

    Joël : La première chose à laquelle j’aspirais en devenant indépendant, c’était de pouvoir être totalement libre de mon activité : gérer son temps comme vous le voulez, se payer le luxe de prendre le temps… Ensuite, j’apprécie de ne plus avoir de pression managériale de directeur, ni de travailler avec des supérieurs qui ne sont pas capables de vous mettre en valeur. Aujourd’hui j’ai choisi de faire mon travail librement, comme j’en ai envie, avec passion, sérénité, et à mon rythme.

    12 % des jeunes

    aimeraient télétravailler à temps plein, contre 42 % de temps en temps.1

    Le bureau est-il un lieu qui vous est indispensable ?

    Julie : De mon côté, je deviens complètement folle sans bureau ! J’ai fait l’expérience du télétravail à temps plein et je ne me suis vraiment pas sentie bien, je l’ai vu sur mon mental, sur mon envie de travailler, sur ma motivation, mes résultats… ça n’allait pas du tout. En revanche, j’aime bien couper la poire en deux : passer les matins à la maison et les après-midi au travail par exemple. Mais je sais que j’ai vraiment besoin d’aller au bureau tous les jours. C’est ambivalent, parce que d’un côté je veux être seule, ne pas avoir de patron, choisir mes horaires et mener mon chemin, mais d’un autre côté je suis jeune, j’ai besoin d’être accompagnée, il me faut de l’expérience et du réseau. Et puis, avoir des collègues c’est génial ! Ça permet de poser des questions, d’avoir des avis différents, de se rendre des services et de se soutenir. C’est pour ça que j’adore ce métier : on est auto-entrepreneurs, mais on a une équipe avec des intérêts communs, des réunions…

    Joël : Ça peut être utile de prendre un peu de recul. J’ai découvert que je ne me sentais plus bien au travail en découvrant le télétravail au cours du premier confinement : subitement, je n’étais plus en contact avec certaines collègues qui me posaient des problèmes et avec lesquels je ne m’entendais pas. Mais je dois avouer que je ne suis pas un grand fanatique du télétravail : je défends ceux qui le pratiquent parce que tant mieux pour eux s’ils se sentent bien, mais personnellement, j’estime que mon travail doit rester en dehors de ma vie privée et familiale.

    Lire aussi : « Les jeunes sont à la recherche d’une entreprise à taille plus humaine »

    …et une ou un manager. Est-ce que vous appréciez d’avoir quelqu’un au-dessus de vous, et qu’attendez-vous d’elle ou de lui ?

    Julie : J’ai eu quatre managers différents dans ma vie, et j’ai à chaque fois été agréablement surprise de leur bienveillance, de leur gentillesse, de la confiance qu’ils m’ont donnée rapidement, et surtout de la récompense. Toujours soutenir, dire quand ça va et quand ça ne va pas. Ils m’ont toujours beaucoup encouragée. Pour moi la bienveillance est très importante, j’ai besoin qu’on me dise : « allez tu essayes, et si ça ne va pas, ce n’est pas grave ». Ce côté rassurant, sans trop de pression, m’aide à évoluer dans mon travail. Pour les débuts, je pense que travailler avec quelqu’un est super enrichissant. Mais pour plus tard, si j’en ai marre ou qu’il se passe quelque chose, je sais que je peux être chef d’entreprise. Ce n’est pas pour tout de suite, mais dans 30 ans pourquoi pas.

    Joël, vous avez vu passer de nombreux stagiaires et alternants de tous les âges. Avez-vous noté des évolutions dans leur rapport au travail au fil des générations ?

    Joël : Dernièrement, j’ai trouvé les jeunes de plus en plus scolaires dans leur manière d’aborder les choses. Ils vont faire les tâches qu’on leur attribue de manière appliquée avec les informations données, mais sans se permettre d’ajouter une touche imaginative. À l’extrême, ils semblent un peu perdus quand on leur laisse trop de latitude, comme s’ils étaient dépassés par l’autorisation de faire comme ils le veulent. Pour moi, ça indique une frilosité à sortir de leur zone de confort. J’ai également noté que le contact humain ne s’acquiert que beaucoup plus tardivement chez les jeunes, ce qui est problématique dans un métier où il faut vraiment être très à l’aise avec les clients pour susciter leur confiance. Je pense que ces impressions viennent du fait que les jeunes voient d’autres priorités que leur travail. A mon avis, cela pourrait s’expliquer par le fait que les jeunes ont grandi avec l’image de leurs parents ayant travaillé toute leur vie, et peut-être pas dans un métier qui était plaisant. Peut-être que le travail ne leur a jamais été montré comme quelque chose d’enthousiasmant ! Et comment essayer de convaincre quelqu’un de faire quelque chose quand il a vu les précédents le faire avec peu d’envie ?

    Considérez-vous que votre métier sert la société ?

    Julie : J’ai choisi de me diriger vers un métier de service dans le haut de gamme, je sais que ce n’est pas un métier utile pour la société. Dans le passé j’ai déjà travaillé un peu dans la santé pour aider ma famille, et c’était très différent : j’allais au travail pour les gens, sans même savoir combien on me payait, je n’avais même pas posé la question ! Alors que dans l’immobilier, tout se base sur la rémunération, c’est le point central de la discussion. C’est vrai que le côté « social » peut risquer de me manquer à un moment, mais je dois dire que je ne me pose pas du tout la question pour l’instant. Je prends les choses comme elles viennent, avec une vision à un ou deux ans, et je me laisse toutes les options possibles : voyager, faire une année sabbatique, changer de métier, recommencer des études…

    L’engagement d’une entreprise peut se traduire par divers aspects : les jeunes attendent en priorité d’une entreprise qu’elle s’attache aux problématiques environnementales et discriminatoires.

    Joël : J’observe que les entreprises font de plus en plus d’efforts sur le plan écologique : chez nous, on fait attention aux dépenses énergétiques, comme nous faisons beaucoup de déplacements, beaucoup de personnes utilisent des véhicules électriques ou hybrides… On peut aussi intégrer ces problématiques au cœur du métier : quand je travaille sur des maisons où il y a des travaux et de la rénovation à faire, souvent on aborde les problématiques environnementales concernant le système de chauffage, l’isolation, les matériaux plus ou moins responsables… On fait les choses à notre échelle, même si on ne peut pas forcer les gens à recevoir notre discours. Aujourd’hui, je pense qu’une entreprise ne peut pas se permettre de passer à côté de ça.

    Julie : Je sais que l’immobilier n’est pas un bon secteur d’un point de vue environnemental. Je me rassure en me disant que je fais de la transaction dans des bâtiments déjà construits : si je faisais de l’immobilier dans du neuf ou de la promotion, je ne m’y retrouverais pas. C’est l’un des secteurs qui pollue le plus, c’est affolant ! In fine, j’aimerais bien faire de la rénovation, redonner une deuxième vie à quelque chose : enlever les passoires thermiques, ça me parle pour l’avenir. Ça peut aussi passer par des petites choses. Par exemple, là où je travaille actuellement, nous avons un partenariat avec WWF qui nous a aidé à réduire le papier de manière très importante, on essaie de se déplacer à pieds autant que possible… En 2022, je pense qu’on doit se poser des questions sur la manière dont on pratique nos métiers.

    1 https://www.jean-jaures.org/publication/les-jeunes-et-lentreprise/

  • Enfants : comment les protéger des accidents liés aux animaux de compagnie ?

    Enfants : comment les protéger des accidents liés aux animaux de compagnie ?

    Chat, chien… Vous avez adopté un animal de compagnie ? Sa présence apporte énormément à vos enfants et à toute la famille. Mais pour que la cohabitation se passe sans souci, mieux vaut bien préparer le terrain.


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    Un animal bien éduqué

    Pour garantir une bonne cohabitation avec votre enfant et prévenir les accidents, il est important que votre animal soit éduqué ! Votre chien doit être capable de répondre à des ordres simples comme « couché », « assis », « panier »… Ce n’est pas le cas ? Faites appel à un éducateur canin. Quelques séances suffisent généralement pour rétablir la situation. Quant à votre chat, n’hésitez pas à dire « Non ! » lorsqu’il vous griffe ou vous mordille et à stopper tout jeu. Il comprendra alors qu’il ne doit pas jouer avec ses dents ou ses griffes.

    Prenez soin de votre fidèle compagnon !

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    Gardez-les à l’œil !

    Un accident est vite arrivé. Et « même le plus gentil des chats ou des chiens peut se défendre en mordant ou en griffant, par peur ou par stress. Son instinct prend le dessus », explique le Dr Didier-Laurent, vétérinaire. Ne laissez donc jamais votre enfant seul avec votre animal de compagnie. D’autant plus que « les blessures subies par les enfants sont graves car elles sont localisées le plus souvent au visage et au cou », ajoute-t-elle.

     

    Le chien reste doté d’un instinct de prédation qui peut se réveiller à tout moment. C’est pourquoi il faut toujours rester prudent.

    Dr Alexandra Didier-Laurent, vétérinaire


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    Apprenez les bons gestes à votre enfant

    Apprenez très tôt à votre enfant à laisser votre animal de compagnie tranquille quand il mange ou dort. « Expliquez-lui que ce n’est pas un jouet mais un être vivant et qu’il doit respecter son caractère et ses besoins », recommande le Dr Didier-Laurent.

    Rappelez aussi à votre enfant qu’il ne doit pas approcher son visage de sa gueule, ni tirer les poils ou les oreilles de l’animal et ne pas le prendre dans ses bras à tout moment. Prudence aussi si votre animal recule, grogne, que votre chat a les pupilles dilatées, les oreilles plaquées en arrière ou qu’il crache. C’est signe qu’il est en colère ou qu’il a peur et il pourrait devenir agressif.

    Bon à savoir

    En cas de morsure ou de griffure, nettoyez la blessure à l’eau et au savon et désinfectez avec un antiseptique. Si la plaie est importante ou située dans une zone fragile comme les yeux, consultez en urgence !


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    Veillez au bien-être de votre animal

    Les chiens et les chats peuvent facilement développer de l’anxiété voire devenir agressif lorsque l’on change leurs habitudes (déménagement, arrivée d’un nouveau-né, changement alimentaire…). Mais cela peut aussi cacher des douleurs, une blessure voire une maladie. Lorsque votre animal devient brutalement agressif, pensez à consulter un vétérinaire pour en comprendre les causes et ainsi prévenir les accidents avec vos enfants. Pensez également à lui donner davantage d’attention pour l’aider à s’adapter lorsqu’un changement s’opère à la maison.

    Bon à savoir

    Contrairement aux idées reçues, les chiens qui mordent le plus ne sont pas forcément ceux que l’on pense ! Ainsi, les labradors sont les deuxièmes (15,6 %)(1), après les bergers allemands (17,8 %)(1), a montré le plus les crocs. Cela peut surprendre, mais c’est justement parce qu’ils sont perçus comme généralement bonne patte, qu’on a tendance à les manipuler, voir les embêter gentiment sans penser qu’il y aura de répercussions. À noter bien sûr que tout dépend de l’éducation de votre animal, de son environnement et d’une multitude d’autres facteurs.

    L’Essentiel de l’article

    • Donnez un espace à votre animal de compagnie.
    • Apprenez à votre enfant à respecter la tranquillité et le bien-être de votre animal.
    • Ne laissez jamais votre enfant et votre animal sans surveillance.
    • Éduquez votre animal.

    (1) Anses, Risque de morsure de chien, 2020