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  • Timothée Chalamet, Angèle, Fary… Quelles sont les références culturelles de la génération Z* ?

    Timothée Chalamet, Angèle, Fary… Quelles sont les références culturelles de la génération Z* ?

    À chaque génération ses références culturelles. Les baby-boomers ont été marqués par Sean Connery et les Beatles, la génération X par David Bowie et The Breakfast Club (1985), les millennials par Harry Potter et Eminem. La génération Z, elle, semble puiser dans un répertoire plus large que jamais. Certes elle a ses icônes « à elle », de Billie Eilish et BTS à Mcfly et Carlito. Mais elle ne se montre pas non plus avare de références plus datées. « Dans ma génération, décrit Lou, 18 ans, tout le monde a vu Friends (1994-2004) alors que ce n’est pas notre génération, on adore les réalisateurs des années 90 comme Tarantino… » « Sur TikTok, beaucoup de tendances des années 70 sont revenues à la mode, que ce soit les pattes d’eph’ ou en musique [la chanson Dreams de Fleetwood Mac, sortie en 1977, a notamment fait le buzz sur le réseau social en 2020, ndlr], mais aussi des années 80 », abonde Rosalie, 18 ans. 

    Un phénomène assez inédit par son ampleur que Vincent Cocquebert, auteur de Millennial burn-out (Arkhê, 2019), qualifie de « rétromania culturelle », face à « futur qui ne fait plus rêver » et dans lequel il est « très difficile de se projeter. » La génération Z sera-t-elle celle qui réécrira les codes de la consommation culturelle ? Focus sur quelques références de cette tranche d’âge née entre 1995 et 2010, du cinéma à l’humour en passant par la musique. 

    *soit la catégorie générationnelle regroupant les jeunes nés entre 1995 et 2010

    De John Travolta à Timothée Chalamet, la révolution de la masculinité

    Fin des années 70, la vague disco a envahi la planète. Deux films cultes de cette période vont rester gravés dans les esprits, La Fièvre du samedi soir (1977) puis Grease l’année suivante, et avec lui son acteur américain phare : John Travolta. Une référence absolue pour nombre de parents d’enfants de la génération Z, quant à elle plutôt fan d’Emma Watson, de Jennifer Lawrence ou encore de Timothée Chalamet, énumère Lou, en prépa littéraire à Issy-les-Moulineaux. La jeune femme se dit admirative de sa « sensibilité assumée » du comédien de 26 ans révélé notamment dans Call me by your name (2017), qui va de pair avec son « côté féminin, qui destructure les codes de la masculinité » et son physique « gringalet » – « cheveux qui pendent » et « épaules avachies »… 

    Sa mère, Catherine, 58 ans, mesure le décalage avec la star de Grease. Un sex-symbol au « corps un peu bodybuildé, assez macho », bien que son allure efféminée, voire androgyne, ait également pu être pointée du doigt. Évoquant la « légèreté et l’insouciance » de cette période qui contraste avec le climat actuel, elle poursuit : « Je pense que la jeune génération est une génération qui casse tous les codes et remet en cause nos représentations. La nôtre se posait moins de questions. À l’époque de Travolta, c’est la beauté du corps que l’on met en valeur – pas forcément le fond. » 

    Des seventies à nos jours, retrace Vincent Cocquebert, c’est toute une ère qui s’achève : celle du « bad boy ». Celui qui, comme Travolta « n’était pas trop aimé des parents des jeunes de l’époque parce qu’il était très sexualisé, très charmant ; c’était le tombeur du lycée qui allait détourner les jeunes filles ». Tout l’inverse de la « masculinité rassurante » d’un Timothée Chalamet qui renvoie l’image d’une garçon « gentil et poli ». Plus largement, le côté « rock’n’roll » et les frasques des stars qui faisaient les choux gras de la presse people plaisent beaucoup moins aux jeunes d’aujourd’hui, ajoute cet observateur des nouvelles générations. « Il y a une sorte d’apaisement dans les formes culturelles, qui fait que l’on n’a plus besoin d’aimer quelque chose que nos parents détestent pour s’affirmer ! »

    Lire aussi : Quand les étudiants se font porte-parole de la jeunesse, cela fait avancer les droits sociaux

    De Francis Cabrel à Stromae et Angèle, une autre idée de la musique (et de l’amour)

    « Oui, j’ai parfois eu des pensées suicidaires / Et j’en suis peu fier… » Sa performance très commentée sur le plateau de TF1, en janvier 2022, a remis l’enjeu de la santé mentale sur le devant de la scène. Stromae fait partie de cette nouvelle vague d’artistes qui n’hésite pas à « parler de problèmes psychologiques, de leurs traumas et de leurs questionnements ; c’est une parole beaucoup plus mainstream et globale », note Vincent Cocquebert. Résultat, « on connaît bien plus leurs vies », qu’ils livrent dans leurs textes, que les artistes d’antan, pour leur part davantage portés sur les métaphores…

    Pour Rosalie, 18 ans, cette parole intime et directe rend l’artiste belge particulièrement « émouvant ». Les thèmes abordés, à l’instar de la critique lancinante qu’il fait des réseaux sociaux dans Carmen — « L’amour est comme l’oiseau de Twitter / On est bleu de lui, seulement pour 48h… » —, en font une référence incontournable pour sa génération, juge cette élève de terminale dans l’Essonne. Une vision de l’amour désabusée qui tranche avec celle qui prévalait durant l’âge d’or de la chanson française, à l’image d’un Francis Cabrel qu’admire son père Arnaud, 57 ans. Rosalie associe en effet le chanteur sexagénaire, interprète de Je l’aime à mourir, à une certaine « douceur » qui serait devenue assez rare dans les chansons d’amour signées par des artistes contemporains. « Dans les chansons de Stromae, l’amour est souvent un peu défaitiste, remarque-t-elle. Ça parle de rupture, de couples qui ne s’entendent pas… »

    Assurément on ne chante plus l’amour de la même façon qu’hier. Couronnée artiste préférée des 18-24 ans par le classement RIFFX du Crédit mutuel en 2020, Angèle évoque la tentation du célibat dans Solo, son attirance pour une femme dans Ma Reine… Quant à Stromae, il n’hésite pas à brouiller les frontières du genre dans le clip de Tous les mêmes en apparaissant mi-homme, mi-femme, dans une chorégraphie millimétrée. Justement, ce qui frappe Arnaud avec les jeunes artistes actuels, c’est la sophistication des clips dans lesquels ils se mettent en scène.  « C’est assez évident de cette génération qui est née avec le téléphone comme une extension de la main. Avant, c’était moins important. Je me souviens d’un clip de Cabrel où il jouait simplement de la guitare sur un fond bleu et ça suffisait. » Une autre idée de la musique.

    Lire aussi : Une jeunesse décomplexée sur sa santé mentale

    De Coluche à Fary et Shirley Souagnon, l’archipellisation de l’humour

    Son nez rouge et sa salopette à rayures iconique lui seront à jamais associés. Disparu en 1986, Coluche reste l’humoriste préféré des Français et de loin (selon un sondage BVA en 2016), celui qui a marqué toute une génération adepte de ses vannes « hyper bien construites », même s’il « prenait un malin plaisir à balancer du gras par moment », raconte Robert, 62 ans. Conscient que certains traits d’humour « passeraient » beaucoup moins bien aujourd’hui, à l’image de cette blague qu’il nous cite : « Qu’est-ce que fait un Éthiopien quand il trouve une patate ? Il ouvre un supermarché. » 

    Quelques décennies plus tard, la nouvelle génération a su inventer ses propres codes. « Les humoristes d’aujourd’hui parlent beaucoup plus d’eux-mêmes et d’expériences qu’ils ont vécues. Ils sont davantage dans l’empathie que dans la caricature de personnages types », analyse son fils Ilian, 19 ans, en citant notamment Fary et Shirley Souagnon. « Elle est très engagée pour la cause des femmes, elle est lesbienne et en parle beaucoup, elle fait des sketchs sur ses origines [ivoiriennes, ndlr]… » L’étudiant en théâtre à Aix-en-Provence trouve aussi leur humour plus « fin ». « Fary s’aventure presque vers la philosophie, c’est assez profond », abonde Robert qui est allé voir son one-man-show Hexagone avec son fils. 

    Vincent Cocquebert, lui, voit dans cette génération d’humoristes qui plaisent aux jeunes le reflet d’une « archipellisation du corps social ». « Avant, on vivait dans une sorte d’illusion d’universalisme, les humoristes essayaient de faire rire tout le monde. Coluche était d’ailleurs tellement persuadé de représenter le peuple qu’il est allé jusqu’à vouloir se présenter aux présidentielles ! Aujourd’hui, chacun a ses propres référents d’humour. Les thèmes abordés par un humoriste comme Fary, tels que le racisme, est aussi une manière de créer de la complicité avec les gens sensibles à ce genre de discours. » Bref, l’humour de la génération Z serait plus « politique » que jamais.

  • Scolarité des adolescentes : le poids des règles

    Scolarité des adolescentes : le poids des règles

    En France, près d’un tiers des adolescentes a déjà manqué des cours ou des journées de classe à cause de leurs règles. Parmi elles, 36 % sont absentes au moins une fois tous les deux mois pour la même raison. Ces deux chiffres de l’enquête Essity de 2020 (1) suffisent à dessiner une certitude : les cycles menstruels sont loin d’être anecdotiques dans le parcours scolaire des jeunes filles. En Afrique, selon l’Unicef, une fille sur dix n’irait pas à l’école pendant ses règles, et ces absences régulières favorisent la déscolarisation.

    Les régles, un sujet encore tabou chez les jeunes filles

    En France, des avancées réelles sont à noter sur la prise en compte de la précarité menstruelle.  Mais le sujet n’est pas qu’économique, il est aussi social et éducatif. « Les règles sont taboues dans tous les monothéismes, et au-delà dans la plupart des religions et des cultures », souligne la politologue et juriste Ophélie Latil, fondatrice du mouvement féministe Georgette Sand. La majorité des adolescentes apprennent encore à considérer le sang menstruel comme une source de honte et de dégoût, explique la sociologue Aurélia Mardon, auteure de L’apparition des menstrues, Honte et dégoût dans la fabrication du féminin (PUF, 2011). Cette perception a des effets sur leur manière de vivre leurs cycles, et les pousse à considérer leur statut de femme sous l’angle de la contrainte. « Toutes ont intériorisé le fait qu’il s’agissait d’une source d’embarras pour elles, mais aussi qu’il leur fallait prévenir l’embarras des autres et, plus particulièrement, des hommes », détaille la sociologue.

    Lors de leurs règles, un tiers des collégiennes et lycéennes éprouve des difficultés à participer aux cours de sport ; près d’un quart signale des difficultés de concentration en cours et 62% souffrent de douleurs et de crampes. « Beaucoup viennent me voir pour des Doliprane ou des Spasfon », explique Hélène, infirmière depuis trois ans au collège Molière, à Ivry-sur-Seine (94), après avoir exercé en hôpital. Souffrir pendant ses règles est encore considéré comme la norme : « la confusion existe entre avoir ses règles et être malade », regrette Ophélie Latil. Pourtant, la douleur est un signal qui doit alerter, bien plus qu’une fatalité. « Des douleurs fortes nécessitent des examens et des traitements. Des solutions existent. J’incite beaucoup de jeunes à aller voir un gynécologue, mais la plupart ne veut pas y aller », observe l’infirmière du collège Molière.
     

    Des infrastructures inadaptées

    Dans le cadre scolaire, malgré l’engagement d’une partie du personnel soignant et éducatif, les obstacles au bon déroulement des règles des jeunes filles persistent. Cela passe d’abord par un entretien des toilettes insuffisant : 68 % des filles interrogées se déclarent mal à l’aise à l’idée d’utiliser les sanitaires de leur école au moment de leurs règles, et évitent au maximum de s’y rendre. Au-delà d’un manque de moyens, la fondatrice de l’association Georgette Sand pointe la responsabilité de l’externalisation de l’entretien ménager mené par de nombreux établissements scolaires, qui pénalise une coordination et un suivi durable avec l’équipe de soin. Ces difficultés matérielles sont encore plus fortes dans les écoles primaires que dans les collèges et lycées, car « de plus en plus de fillettes ont leurs règles dès le CM1 ou le CM2, notamment du fait d’une alimentation plus riche que par le passé, et les écoles ne sont pas préparées à cela. Les sanitaires ne sont pas équipés de poubelles, et les écoles ont rarement de stocks de protections », détaille Ophélie Latil.

    Par ailleurs, cette précocité accentue encore un peu plus le manque d’information lors des premières règles, déjà très présent. 15 % des jeunes filles seulement ont déjà entendu parler des règles à l’école avant de les avoir elles-mêmes (Essity, 2020). « Je fais une sensibilisation auprès de toutes les classes de 6ème, chaque année. En général, les filles ne savent pas ce que c’est vraiment, même si elles savent que ça fait mal. Il y a de la gêne : le tabou est toujours là », confirme l’infirmière du collège Molière. Ce manque de préparation ne contribue pas à des cycles menstruels sereins, et favorise l’absentéisme. Enfin, le coût des règles est encore insuffisamment pris en compte. Si au collège Molière, Hélène donne tampons et serviettes à toutes celles qui le sollicitent, les distributeurs de protections, solution défendue par les associations qui luttent contre la précarité menstruelle, restent rares. 

    Lire aussi : Protections hygiéniques : tout savoir sur le syndrome du choc toxique

    « Les règles ne devraient pas empiéter sur la scolarité, elles ne devraient pas empêcher de vivre ! »

    Hélène, infirmière

    Un accompagnement du personnel éducatif est primordial

    Aux yeux d’Ophélie Latil, l’une des pistes d’amélioration se trouve dans l’accompagnement des personnels, car « les conseillers éducatifs, les infirmières elles-mêmes perçoivent parfois la douleur pendant les règles comme une fatalité », relève-t-elle. Autre levier, l’éducation des jeunes, pour améliorer la connaissance du corps dès l’école primaire, à travers des ateliers et des cours non mixtes. « La 5e, c’est déjà un peu tard, et la mixité ne fonctionne pas sur ces sujets », tranche la militante. Même conclusion chez l’infirmière scolaire, qui s’adresse exclusivement aux filles pour ses sessions de sensibilisation : « à 12, 13 ou 14 ans, les filles, au collège, ne crient pas sur les toits qu’elles ont leurs règles, au vu du comportement des garçons. Et quand elles viennent chercher des protections à l’infirmerie, elles prennent soin de bien fermer la porte derrière elles », précise-t-elle. 

    Lire aussi : Protections hygiéniques jetables : 3 alternatives écologiques, saines et économiques

    Pourtant, au-delà des jeunes filles, c’est aussi le regard des garçons et des adultes qui doit changer pour permettre d’en finir avec ce tabou ancestral. « Nous n’enfonçons jamais trop de portes ouvertes ; nous sommes au début, beaucoup de travail reste à faire », défend Ophélie Latil. « Les jeunes pourront être plus à l’aise quand les adultes apprendront à être moins gênés d’aborder ce sujet », pointe Hélène. Car les préjugés et non-dits sont tenaces. Au-delà des difficultés logistiques et de santé qu’elles entraînent, les règles sont implicitement considérées par la société comme un abandon de la maternité. « L’expression « être indisposée », synonyme d’avoir ses règles, renvoie à la non disponibilité sexuelle », précise Ophélie Latil, qui observe une ambivalence permanente sur la question des règles, avec une hypersexualisation de l’enfant, qui deviendrait « femme », « impure », sitôt réglée.  « Cela crée de vraies dissonances cognitives chez les adolescentes », alerte la militante. Lors des nombreux ateliers que l’association Georgette Sand anime, il est rappelé que le sang des règles n’est pas plus sale qu’un autre sang. « Les règles ne devraient pas empiéter sur la scolarité, elles ne devraient pas empêcher de vivre ! », rappelle Hélène. Une évidence qui peine encore à s’imposer.
     

    (1) Essity est une entreprise suédoise spécialisée dans la fabrication de produits d’hygiènes

  • Prévenir le décrochage scolaire : comment agir dès le primaire ?

    Prévenir le décrochage scolaire : comment agir dès le primaire ?

    On se rend parfois compte trop tard que son enfant est victime de décrochage scolaire au collège ou au lycée. Pour prévenir les risques, il est important d’accompagner et d’encourager votre enfant dans ses apprentissages, dès son entrée en primaire, pour lui donner le goût de l’école.


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    Qu’est-ce que le décrochage scolaire ?

    On parle de décrochage scolaire lorsqu’un élève stoppe ses études secondaires, soit sort du système de formation, avant d’avoir obtenu un diplôme ou un certificat de qualification professionnelle.

    En France, chaque année, près de 60 000(1) mineurs se retrouvent sans études ni formation. Les facteurs de risques sont multiples et peuvent aussi bien être liés à l’élève en lui-même qu’à son environnement. « Le milieu familial, le climat scolaire et de classe, la personnalité, le genre, l’état de santé, ou encore le niveau scolaire sont autant de facteurs à risques qui peuvent mener au décrochage scolaire, même si ce n’est pas une fatalité » explique la professeure des écoles.

    Bon à savoir

    Le Centre national d’étude des systèmes scolaires (CNESCO)(2) a mené une étude parmi les élèves “décrocheurs” qui révèle qu’il y a une surreprésentation de garçons ou d’enfants vivant dans une famille nombreuse, monoparentale, à faible revenu ou dont les parents sont au chômage. Le CNESCO considère également que le redoublement est l’un des « plus forts prédicateurs » de décrochage.


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    Quels sont les signes précoces d’un possible décrochage scolaire ?

    Différents facteurs interviennent dans l’abandon scolaire d’un élève. « L’enfant peut avoir des troubles de l’apprentissage, des problèmes relationnels avec ses camarades ou son professeur qui l’amènent à s’éloigner de l’école, voire à développer une phobie scolaire », explique Marie Lloret-Pérénon, psychologue clinicienne à Lyon.

    Certains signes peuvent indiquer un éventuel futur décrochage scolaire. Soyez vigilants si votre enfant exprime un mal-être qui peut parfois se traduire par un changement de comportement, des conflits avec ses enseignants. Une chute de ses résultats scolaires est également à surveiller car elle est peut-être liée à un désintérêt pour l’école ou une baisse de motivation. S’il se plaint régulièrement de maux de ventre, de maux de tête, qu’il a du mal à s’endormir ou à s’alimenter, il est nécessaire de discuter avec votre enfant pour comprendre l’origine du problème et veiller à le faire disparaître.

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    Comment prévenir le décrochage scolaire de votre enfant ?

    Pour prévenir la lassitude ou le rejet de l’école par votre enfant, veillez à l’encourager à s’intéresser à tout ce qui l’entoure et à apprendre en lisant des livres, en visionnant des documentaires… Montrez-lui que vous vous intéressez aussi à son travail. « C’est aussi important d’avoir des moments de détente en famille, sans enjeu d’apprentissage pour libérer la parole. », conseille Marie Lloret-Pérénon.

    N’hésitez pas à consulter également des professionnels, comme un psychologue, ou parlez-en avec l’enseignant de votre enfant qui peut détecter d’éventuelles difficultés. Il peut aussi vous conseiller de faire un bilan orthophonique pour dépister un possible trouble dyslexique chez votre enfant, qui complique l’apprentissage. « La sensibilisation de la famille est essentielle afin qu’elle soit impliquée, qu’elle explique à l’enfant que l’école est importante pour lui et pour son avenir », confirme Anouk Giustiniani, professeur dans une école primaire à Bastia.

    Bon à savoir

    Les professionnels du Réseau d’aides spécialisées aux élèves en difficulté (RASED) interviennent à l’école et sur le temps scolaire, au sein de la classe ou à l’extérieur, individuellement ou en petit groupe, pour aider au mieux l’enfant en difficulté, selon ses besoins.

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    L’Essentiel de l’article

    • La prévention du décrochage scolaire commence dès l’école primaire.
    • Soyez attentif aux signes précurseurs du décrochage scolaire.
    • Favorisez les situations d’apprentissage et aidez votre enfant à faire ses devoirs.
    • Tournez-vous vers des professionnels pour aider votre enfant.

    (1) education.gouv, L’obligation de formation des 16-18 ans, 2021

    (2) CNESCO (Conseil national d’évaluation du système scolaire)

  • Travaux d’emménagement : attention à respecter les règles de bon voisinage

    Travaux d’emménagement : attention à respecter les règles de bon voisinage

    Poncer, percer, abattre, découper, décaper… Avant de choisir votre artisan et de vous lancer dans des travaux importants, il convient de vous pencher sur le règlement de votre copropriété et d’adopter quelques mesures de savoir-vivre.


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    Pour éviter la remarque « Vous auriez pu prévenir !  »

    Faites de la communication votre meilleure alliée ! Avant d’entamer votre chantier, pensez à frapper à la porte de chaque voisin pour vous présenter, leur annoncer l’ampleur et le calendrier de vos travaux. Autres possibilités : glissez un petit mot dans l’ascenseur ou l’entrée de l’immeuble. Une petite attention qui permettra d’éloigner les soucis et autres remontrances verbales.


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    Pour éviter la remarque « Vous salissez/encombrez l’immeuble ! »

    Les parties communes sont réservées à un usage commun, comme leur nom l’indique. Y entreposer des objets encombrants y est interdit par le règlement de copropriété et par la loi. Leur utilisation abusive est souvent à l’origine de conflits. Pour apaiser vos voisins durant vos travaux, il est donc préférable de respecter ces espaces partagés.

    Pensez à passer un coup de balai ou de serpillière régulièrement, si vos travaux ou les allées et venues de vos artisans laissent des traces… Pas le choix que d’utiliser le palier pour entreposer du matériel nécessaire à vos travaux ? Informez au préalable votre syndic ou vos voisins pour trouver un terrain d’entente. Pour bricoler en toute sécurité et éviter d’envahir le voisinage, pensez, par ailleurs, à vous rendre régulièrement à la déchetterie ou à faire appel à une entreprise d’évacuation des gravats pour vous débarrasser des déchets constitués par vos travaux.


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    Pour éviter la remarque « Vous réveillez nos enfants le matin ! »

    Les travaux de grande envergure peuvent parfois occasionner des nuisances sonores et constituer un trouble anormal du voisinage lorsqu’elles deviennent excessives. Ces troubles sont passibles de sanction par un tribunal lorsqu’ils sont avérés.

    Pour ne pas nuire à la tranquillité du voisinage, respectez les plages horaires de travaux, établies par le Conseil national du bruit, au risque de vous exposer à une amende. L’organisme classe les travaux sources de nuisances sonores en copropriété en deux catégories : les travaux lourds qui entraînent du bruit (rénovation énergétique, ravalement…) et les travaux de bricolage légers (peinture, papier peint…). Les premiers sont autorisés entre 7h et 20h, du lundi au samedi. En dehors de ces créneaux, cela relève du trouble de voisinage. Les bricoleurs pourront effectuer des travaux légers du lundi au vendredi, entre 8h et 12h et entre 14h et 19h30, le samedi de 9h à 12h et de 15h à 19h et le dimanche et les jours fériés de 10h à 12h(1).


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    Pour éviter la remarque « Vous êtes chez moi ! »

    Vous souhaitez faire des travaux qui nécessitent de vous rendre temporairement sur la propriété de votre voisin ? C’est possible ! C’est ce que l’on appelle la servitude de tour d’échelle : un droit de passage temporaire accordé à un propriétaire, sur le terrain voisin, pour l’entretien nécessaire de son bien. Ce droit ne repose sur aucun texte de loi, il est donc conseillé de demander l’autorisation à votre voisin afin d’éviter tout conflit. Vous pouvez obtenir son accord oralement, mais il est recommandé de le formaliser par un document écrit, qui précisera notamment la nature des travaux, les horaires de passage sur le terrain de votre voisin, les précautions à prendre, etc.

    Si votre voisin refuse de vous donner accès à son terrain, vous pouvez contacter un conciliateur de justice, ou faire constater le refus par voie d’huissier avant l’intervention judiciaire, voire faire un recours auprès du tribunal.

    Bon à savoir

    Dans certaines communes, il est interdit de faire des travaux l’été, afin de préserver la tranquillité des touristes et des habitants. C’est le cas, par exemple, à La Baule, Douarnenez et Dinard. Renseignez-vous donc auprès de votre mairie avant d’entreprendre un chantier chez vous !

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    L’Essentiel de l’article

    • Informez vos voisins en amont de vos travaux.
    • Maintenez les lieux communs propres.
    • Respectez les plages horaires de travaux autorisés.

    (1) Conseil national du bruit, 2021

  • 4 astuces pour éviter le vol de son vélo

    4 astuces pour éviter le vol de son vélo

    Le vélo est une solution de mobilité alternative à la fois pratique, économique et durable. Mais pour éviter de se le faire voler, quelques précautions sont à prendre.


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    Attachez toujours votre vélo… à un point fixe !

    La première règle à appliquer pour éviter de se faire dérober son vélo, c’est de l’attacher. Même pour un arrêt de quelques minutes, même dans un endroit fréquenté ou en intérieur ! Car il suffit de quelques secondes pour qu’un voleur n’enfourche votre deux-roues et se fasse la malle avec.

    Mais pour garantir la sécurité de votre vélo, il ne suffit pas simplement de l’attacher… Il convient surtout de choisir un point fixe comme un poteau, un réverbère, un panneau de signalisation, etc. Privilégiez ceux avec une hauteur importante (plus de 2 m) pour éviter aux voleurs de pouvoir le faire glisser par le haut. Préférez également les supports robustes, comme une barrière épaisse en fer par exemple, car certains voleurs pourraient être tentés de les scier.

    Bon à savoir :

    Lorsque vous stationnez votre deux-roues, pensez à emporter avec vous tous les accessoires amovibles qui pourraient être facilement dérobés : la selle, le compteur, les lampes ou encore la batterie sur les vélos électriques.


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    Choisissez un antivol aux normes

    Pour une protection maximale de votre monture, optez pour un antivol adapté. Fuyez les modèles bas de gamme, constitués d’un câble entouré de plastique, qui peuvent être forcés en quelques secondes. Privilégiez les modèles en U, qui résistent plus longtemps au sciage. Pour une sécurité optimale, vous pouvez utiliser plusieurs antivols en attachant les roues et le cadre… ce qui donnera du fil à retordre aux voleurs.

    Il existe également des antivols avec alarme, qui se déclenche en cas de tentative de vol pour faire fuir le voleur. Vous pouvez aussi installer un traceur GPS (avec ou sans carte sim intégrée) sur le guidon ou sous la selle de votre vélo, pour le géolocaliser en cas de vol et pouvoir alerter rapidement les forces de l’ordre.


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    Laissez votre vélo dans un lieu passant

    Pour attacher votre bicyclette, oubliez les impasses et rues désertes, à l’abri des regards. Privilégiez les lieux où il y a du passage et les endroits éclairés. Si vous trouvez un endroit avec des caméras de surveillance, c’est encore mieux. Cela peut dissuader les voleurs de s’attaquer à votre deux-roues !

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    La Macif propose une assurance vélo grâce à l’option « bicyclette(s) » de son contrat d’assurance habitation. Roulez l’esprit tranquille !


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    Faites marquer votre vélo

    Depuis le 1er janvier 2021, les vélos (pour adultes) vendus neufs par des commerçants font l’objet d’un marquage, c’est-à-dire qu’un numéro unique est gravé sur le cadre du vélo et référencé dans un fichier national. Objectifs ? Permettre la restitution du vélo au propriétaire en cas de vol, lutter contre le recel et la revente illicite. Cette obligation est étendue aux vélos d’occasion vendus par des professionnels depuis le 1er juillet 2021.

    Pour faire marquer votre ancien vélo, il suffit de vous rendre chez l’un des 6 opérateurs de marquage agréés, muni de la facture d’achat et d’une pièce d’identité. Votre boutique de sport habituelle peut vous aiguiller vers l’opérateur le plus proche de chez vous. À l’issue de l’opération, qui coûte entre 5 et 10 euros, vous devrez vous enregistrer en tant que propriétaire dans la base de données en ligne grâce au numéro présent sur votre vélo.

    4 astuces pour éviter le vol de son vélo

     

    L’Essentiel de l’article

    • Attachez votre vélo à un point fixe, arrimé au sol, dans un lieu passant.
    • Utilisez un antivol performant.
    • Faites marquer votre vélo pour l’inscrire dans le fichier national.

    (1) Enquête CVS, 2019

  • Le gaz hilarant : c’est pas si marrant !

    Le gaz hilarant : c’est pas si marrant !

    Le protoxyde d’azote fait désormais partie des drogues les plus répandues en France. Les jeunes l’inhalent pour s’amuser, sans en connaître les dangers. Le point sur ce nouveau fléau.


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    Qu’est-ce que le gaz hilarant ?

    Le protoxyde d’azote est utilisé par les pédiatres et les dentistes pour anesthésier les jeunes patients lors de soins douloureux. « Son usage est très encadré et son dosage est contrôlé par le professionnel de santé », précise le Dr De Bary, médecin généraliste.

    Son usage est encadré dans le domaine médical, mais il est également vendu pur dans le commerce, dans des cartouches pour siphons à chantilly. Un usage alimentaire détourné à des fins récréatives par les jeunes, qui ouvrent la cartouche pour vider le gaz dans un ballon de baudruche et l’inhaler.

    Pour lutter contre cet usage dangereux du protoxyde d’azote par les jeunes, qui le surnomment “proto”, le Parlement a adopté le 25 mai 2021 une loi(1) visant à interdire « de vendre ou d’offrir à un mineur du protoxyde d’azote, quel qu’en soit le conditionnement ». Néanmoins, si les jeunes doivent prouver leur majorité en présentant une pièce d’identité aux commerçants, lorsqu’il s’agit de boutiques en ligne, la mention légale mentionnant l’interdiction de vente aux mineurs ne suffit pas à freiner l’achat.


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    Une hausse de consommation chez les collégiens et lycéens

    La consommation de gaz hilarant affecte les plus jeunes, dès le collège et le lycée. La mission interministérielle de lutte contre les drogues et les conduites addictives fait le constat de « consommations répétées, voire quotidiennes, au long cours et en grandes quantités ». D’après une récente étude de l’ANSES, 19,4 %(2) des consommateurs sont mineurs.

    « La consommation a lieu souvent en bande, à la sortie des classes. Les établissements scolaires ont d’ailleurs reçu une information à ce sujet », précise le médecin généraliste. Si le protoxyde d’azote touche un public très jeune c’est, en partie, à cause de deux facteurs : son prix très bas (moins d’un euro la cartouche)(3) et son accès libre dans les commerces de proximité et sur internet.


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    Des effets secondaires dangereux pour la santé

    La consommation du protoxyde d’azote présente des risques avérés pour la santé. « Les risques immédiats sont l’asphyxie par manque d’oxygène, la perte de connaissance et les vertiges. Le gaz expulsé étant extrêmement froid, les consommateurs peuvent aussi souffrir de brûlures sévères aux lèvres, à la cavité buccale, au nez ou aux poumons » indique Jean-Brice De Bary.

    Les effets du gaz hilarant sont immédiats mais brefs (de 2 à 3 minutes)(4) incitant donc les jeunes à en consommer en grande quantité et régulièrement. Cette pratique peut engendrer des troubles neurologiques et cardiaques graves, ainsi que des hallucinations. « Ces hallucinations deviennent de plus en plus fortes quand la consommation est répétée, constate le Dr De Bary. À terme, il peut entraîner des comportements dissociatifs : trouble de la personnalité voire la schizophrénie ».

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    En tant que parent, comment sensibiliser son enfant ?

    Les signes d’une consommation de protoxyde d’azote ne sont pas facilement détectables pour les parents, ses effets étant très succincts. Pour le Dr De Bary, certains changements de comportement peuvent toutefois vous mettre la puce à l’oreille. « Si votre ado rit soudainement, de façon exubérante et de manière très brève, cela peut être la conséquence euphorisante du gaz. Au contraire, il peut aussi se replier sur soi, en perdant ses repères », explique-t-il.

    Il est important d’engager le dialogue avec votre enfant pour lui faire prendre conscience des impacts de cette drogue sur sa santé. Vous pouvez aussi vous rapprocher de la Consultation Jeunes Consommateurs (CJC), qui accueille les jeunes âgés de 16 à 25 ans présentant des comportements addictifs (alcool, tabac, jeux vidéos, d’argent…). Gratuites et anonymes, les CJC permettent de proposer une aide à votre enfant avant que sa consommation ne devienne problématique. La liste est disponible en ligne sur le site de l’association Addictions France.

    L’Essentiel de l’article

    • Le gaz hilarant désigne du protoxyde d’azote.
    • Le protoxyde d’azote se retrouve dans les cartouches de siphons de chantilly.
    • Les risques immédiats sont une brûlure par le froid et une perte de connaissance.
    • Une consommation répétée entraîne des troubles neurologiques graves.

    (1) drogues.gouv, Gaz hilarant : l’usage détourné de protoxyde d’azote interdit, 2021

    (2) Anses, Protoxyde d’azote, 2021

    (3) Prix constaté chez les commerçants en 2021

    (4) Drogues Info Service, 2021

  • La jeunesse rurale, laboratoire du futur ?

    La jeunesse rurale, laboratoire du futur ?

    Sarah s’est lancée dans l’aventure de sa vie. Petite fille d’agriculteurs, cette ingénieure de seulement 24 ans a racheté la ferme familiale avec l’objectif de transitionner vers l’agroécologie. Après avoir étudié à Angers, Brest et Toulouse, elle est de retour dans ses terres d’origine, plus précisément à Challain-la-Potherie, « à 15 bornes de Segré », la ville où elle a grandi. « On a pris la décision avec mon compagnon Killian, qui venait de faire une formation de maraîcher ». Aujourd’hui, ils cultivent des légumes de saison et produisent des œufs à destination des particuliers, cantines scolaires et restaurants. 

    La jeunesse rurale, laboratoire du futur ?

    Sarah et Killian ont ouvert leur ferme il y a un mois à Challain-la-Potherie (Maine-et-Loire)

    Le parcours de Sarah est-il révélateur d’un exode des jeunes vers les campagnes ? Le sociologue Benoît Cocquart apporte un constat nuancé, dans son livre Ceux qui restent, Faire sa vie dans les campagnes en déclin, paru en 2019. Déjà car ce n’est pas une tendance nouvelle : « De manière générale, la France rurale se repeuple, c’est une tendance longue observable depuis la fin des années 1990 ». 

     

    « Les campagnes en déclin s’opposent aux campagnes attractives »

    Et aussi car la France rurale est contrastée : « On a d’un côté les campagnes en déclin qui perdent des habitants, majoritairement dans le nord ou l’est de la France. Ce sont des zones désindustrialisées ou qui reposent encore sur le secteur industriel avec moins d’emplois stables. Et puis les campagnes attractives, souvent à l’ouest et au sud, avec plus d’ensoleillement, moins de chômage et des zones bénéficiant de l’attractivité économique et culturelle des villes moyennes les plus proches », ajoute le chercheur, dont les travaux portent sur la région Grand Est. Si un jeune sur 10 quitte le domicile familial pour ses études, « la question est de savoir si ce tiers revient ou non. Et c’est précisément ce qui divise les campagnes en déclin des campagnes attractives », précise-t-il.

     

    En recherche de tranquillité

    Alors la question est de savoir ce qui pousse une certaine partie de la jeunesse à rester en zone rurale. Parmi les jeunes que nous avons interrogés, les deux principaux critères sont la tranquillité et l’entraide. C’est le cas d’Astrid, esthéticienne et employée de 22 ans, qui vient de s’installer avec son copain à Montceau-les-Mines, en Saône-et-Loire. « J’ai connu une période où je souhaitais vivre dans une ville plus grande, comme Lyon ou Paris, pour travailler dans une maison de parfumeur. Mais j’ai choisi d’habiter ici car il y a beaucoup de retraités, c’est tranquille et j’ai mon bout de jardin qui me permet de profiter en extérieur. C’est aussi beaucoup mieux pour mon chat. » 

    Si elle se rend souvent dans les villes les plus proches pour sortir entre amis, Astrid a toutefois du mal avec la pollution, le manque de place pour se garer et la densité. Pour la suite, elle envisage plutôt d’aller dans un endroit « beaucoup plus éloigné, dans la campagne profonde, pour être coupée du monde et de la vie active ».

    Une jeunesse en périphérie

    Être coupé du monde : un argument récurrent dans la bouche des jeunes ruraux. Cela peut s’expliquer par le fait que les ruraux se sentent moins représentés dans les débats politiques, comme cela a pu être le cas à l’essor du mouvement des Gilets jaunes. Depuis qu’elle est à la campagne, Sarah dit être « coupée de la réalité », elle qui a connu la vie urbaine et qui milite pour l’écologie. « C’est aussi lié à mon métier, je pense. J’ai l’impression d’être moins informée et d’être plus concentrée sur mon travail. Je n’ai plus la télévision et je suis moins en contact direct avec la détresse écologique donc bizarrement, je le vis mieux  ». Mais cela a aussi des inconvénients : « J’ai le sentiment d’être oubliée dans la société. Quand je regarde les débats politiques, je vois qu’on ne vit pas dans le même monde qu’eux ».

    La jeunesse rurale, laboratoire du futur ?

     Une station-essence et un bâtiment abandonné, dans la Nièvre 

    Il faut dire que les zones rurales sont les grandes oubliées des politiques publiques. En 2020, un rapport de l’Assemblée nationale pointait du doigt la raréfaction des services publics dans ces régions (police, gendarmerie, écoles, supermarchés, couverture numérique, santé…) Même constat du côté des loisirs. Si on comptait 500 000 débits de boissons en 1900, et 200 000 en 1960, il n’en reste plus que 38 000 en 2016, avec une perte de 2,8% par an. Les cafés et bistrots situés dans les zones rurales sont évidemment les plus affectés par cette tendance. De même, une enquête publiée en 2012 montre que les jeunes urbains accèdent plus que les jeunes ruraux, en moyenne, aux équipements sportifs (69 % contre 66 %), aux bibliothèques (46 % contre 34 %) et aux cinémas (87 % contre 79 %).

    Des valeurs d’entraide

    Peut-on pour autant en conclure que la jeunesse rurale se replie sur elle-même ? C’est plutôt le contraire, raconte Sarah : « On a vraiment un esprit d’entraide. On croise souvent les mêmes personnes et les relations avec nos amis sont plus fortes, tout le monde se connaît. Mes grands-parents vont jouer à la belote tous les jeudis, on a des fêtes de villages aussi. Récemment, un jeune agriculteur est décédé et l’église était pleine. Chacun se relaie pour aider sa famille ». Ce qui rejoint le vécu de Pierre, 22 ans, qui vient de décrocher un CDI dans une industrie à Belmont-de-la-Loire… entourée de prés : « Avec mes amis, on se connaît depuis le lycée pour la plupart et on se retrouve souvent chez l’un d’entre nous ou pour faire du sport ».

    Un constat proche des travaux de Benoît Coquart : « On a souvent pensé que la sociabilité disparaissait avec les industries, mais ce n’est pas le cas. Les liens ne se font plus dans des partis politiques ou des associations, mais derrière le palier de la porte. C’est par cette bande de potes qu’on trouve souvent un emploi et qu’on est “bien vu”. Mais à chaque fois, les jeunes me racontent qu’ils font le tri entre “les vrais potes sur qui compter » et les “salut ça va” ou “les gens du coin”, avec qui ils sont d’ailleurs souvent en concurrence pour des emplois. »

    La jeunesse rurale, laboratoire du futur ?

    Un dîner entre amis dans un jardin

    Car si les départements ont financé des campagnes de publicité parisiennes axées sur le tourisme et les espaces verts en 2020, la réalité est plus précaire, résume le sociologue. « On a beaucoup parlé de personnes qui se retranchent à la campagne. Mais dans ces régions, il y a entre 30 et 35 % de jeunes ouvriers et employés, un peu de catégories intermédiaires et seulement 2 à 3% dans le domaine agricole, qui n’est pas le plus grand pourvoyeur d’emplois . Il ne faut pas oublier qu’en arrivant en zone rurale, on est davantage dans un milieu ouvrier que rural. » Dans cette étude publiée en 2012 par Sciences Po, on apprend d’ailleurs que « les pauvres s’en vont aussi à la campagne » en raison de l’augmentation du coût du logement. On est donc loin d’une vague de néo-ruraux arrivés récemment dans les campagnes avec un bagage financier conséquent.

    La jeunesse rurale, laboratoire du futur ?

    Plus solidaires et centrés sur l’essentiel, les jeunes ruraux sont aussi adeptes de la propriété individuelle. « Tu peux sortir dans ta cour, il n’y a personne qui te voit, tu peux manger sur ta terrasse et il n’y a pas de bruit aux alentours », avance Pierre. Cette tendance peut expliquer une hausse des prix de l’immobilier dans certaines zones rurales. Certains, comme Sarah, participent également à la construction de circuits courts, grâce à l’implantation d’artisans et agriculteurs bio dans des zones limitées en services publics. Ces nouveaux modes de vie peuvent-ils inspirer les générations futures ? S’il reconnaît la force de l’entraide, Benoît Coquart appelle à la vigilance : « La société de demain construite sur ces valeurs-là ? Il y a aussi beaucoup de précarité et de concurrence à cause du chômage, ce qui entraîne de la conflictualité ». De son côté, Sarah propose d’aller plus loin que l’entraide. « Les habitants des campagnes connaissent les traditions et les mécanismes de la nature. Je pense que c’est précieux. Tout le monde parle de transmission dans le débat public, mais personne ne sait vraiment comment s’y prendre. » La solution est donc peut-être à trouver dans l’écoute et la prise en compte des jeunes ruraux.

  • Vacances d’hiver : comment skier plus écolo ?

    Vacances d’hiver : comment skier plus écolo ?

    Le ski vert, ça n’existe pas. Tout comme les stations de ski écologiquement irréprochables. Certaines d’entre elles enneigent artificiellement les pistes pour pallier la fonte des neiges, soit en faisant venir des tonnes d’or blanc par camion ou avion, soit en investissant dans des installations de neige de culture. Des solutions ni écologiques ni viables économiquement sur le long terme, le coût de la production de la neige artificielle étant très élevé. D’autres stations, en revanche, ont entamé des démarches pour limiter leur impact sur l’environnement. Un petit pas écolo que vous pouvez soutenir en adoptant un comportement plus écoresponsable au ski.

    1 Tout schuss vers le « Flocon Vert » ou le Green Globe

    Un autre label, international celui-là, récompense les établissements et stations engagés dans une démarche écologique : le Green Globe. En France, les stations du Grand Massif et Tignes-Val d’Isère détiennent ce sésame qui valide là aussi de bonnes pratiques en matière d’énergie, de tri des déchets, de gestion de l’eau ou de réductions des émissions carbone.

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    2 Les stations écolos, ces étoiles des neiges

    Choisir une station écolo, ça change quoi ? Pour obtenir le précieux Flocon Vert, les stations sont évaluées sur une liste de 67 critères d’abord environnementaux comme la production d’énergies locales, une bonne gestion des déchets de A à Z ou encore la protection de la biodiversité. Elles doivent aussi proposer une activité durable sur les quatre saisons. Vous allez donc pouvoir y planter vos bâtons sans (trop de) scrupules.

    Le saviez-vous ?

    500 l d’eau, donc de neige, peuvent être pollués par 1 seul mégot de cigarette. (1)

    3 Être blanc comme neige

    Troisième pilier du skieur ayant une conscience écologique : avoir un comportement irréprochable. Évidemment, ne jetez pas vos déchets dans la nature, et pensez à les trier de retour au studio. Louer son matériel de ski ou l’acheter d’occasion permet aussi de limiter la production de nouveaux objets.

    Vous hésitez entre deux doudounes ? Choisissez la qualité, plus durable et au final plus économique. Certaines marques d’équipements et de vêtements offrent de meilleures garanties en termes de développement durable que d’autres (matériaux bios ou recyclés, par exemple). On les repère à certains labels comme OEKO-TEX 100, GOTS, EU Écolabel ou encore Ecocert.

    Enfin, soyez respectueux de la faune et de la flore locales. Le ski hors piste n’est pas seulement dangereux pour vous, il est dérangeant pour les animaux qui nichent au sol et dans les sapins, et il ravage les jeunes arbustes. Pour l’amour des marmottes (entre autres), restez sur les parcours balisés !

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    L’Essentiel de l’article

    • Choisissez une station labellisée Flocon Vert.
    • En station, utilisez les transports en commun mis à disposition.
    • Ne jetez pas vos déchets dans la nature et triez-les.
    • Louez votre matériel et ne skiez pas hors piste.
  • Garde d’enfants : quelles aides pour alléger votre budget  ?

    Garde d’enfants : quelles aides pour alléger votre budget  ?

    Pour les parents, choisir un mode de garde pour leurs enfants relève parfois du parcours du combattant. Heureusement, certaines aides financières et avantages fiscaux peuvent vous permettre d’alléger votre budget familial ! On vous guide.


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    Des aides financières pour l’emploi d’une assistante maternelle agréée

    L’assistante maternelle est agréée, et peut garder jusqu’à 4 enfants (selon son agrément) de moins de 6 ans, dans son propre logement ou dans une Maison d’assistantes maternelles (MAM). Si sa rémunération brute est inférieure au plafond journalier de référence par enfant gardé (46,40 € nets(1) en métropole et DOM ; 45,53 € nets(1) en Bas-Rhin, Haut-Rhin et Moselle), vous pouvez demander le complément de libre choix du mode de garde (CMG) versé par l’Urssaf service Pajemploi. Cette aide vous exonère du paiement des cotisations sociales pour l’emploi de votre assistante maternelle agréée et prend en charge une partie de sa rémunération selon vos revenus, le nombre de vos enfants et leur âge. Faites-en la demande auprès de votre Caf (Caisse d’allocations familiales) ou MSA (Mutualité sociale agricole).

    En prime, vous bénéficiez d’un crédit d’impôt de 50 % des dépenses réalisées pour cette garde dans la limite de 2 300 € par an et par enfant gardé.


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    Des aides financières pour une garde à domicile

    Saviez-vous qu’il était possible de faire garder vos enfants de moins de 3 ans à la maison ? L’auxiliaire parentale (nounou) est une aide à domicile qui est habilitée à garder des enfants de 3 mois à 10 ans. Pour garder des enfants de moins de 3 ans, elle doit posséder un certificat de qualification, un titre, ou un agrément. Étant considérée comme salariée, vous pouvez bénéficier d’un crédit d’impôt de 50 %, sous certaines conditions, en embauchant une nounou.

    Si vous optez pour la garde à domicile, votre employeur ou le comité social et économique (CSE) de votre entreprise (à partir de 11 salariés), mais aussi votre mutuelle santé ou votre conseil départemental peuvent vous donner des chèques emploi service universel (Cesu) préfinancés. Ce sont eux qui définissent le montant du chèque et les conditions d’attribution. Ce moyen de paiement couvre tout ou une partie du salaire de votre employé à domicile. Et ce n’est pas tout ! Vous pouvez également demander, sous certaines conditions, le CMG versé par l’Urssaf service Pajemploi pour l’embauche d’une garde à domicile par le biais d’un organisme agréé.

    Bon à savoir

    Il est parfois possible de cumuler certaines aides. Par exemple, si votre enfant est à la crèche mais que vous engagez aussi une garde d’enfant à domicile, vous pourrez peut-être demander la CMG pour les frais liés à cette dernière. Renseignez-vous auprès de votre CAF.

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    *Détails, conditions et tarifs des abonnements sur www.bsit.com/fr/parents


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    Des aides financières pour une garde d’enfant en crèche

    Vous avez trouvé une place en crèche pour votre enfant financée par la Caf ? Certes vous n’avez pas droit au CMG mais vous bénéficiez de tarifs adaptés à votre situation. La Caf verse en effet une Prestation de service unique (Psu) à l’établissement d’accueil qui permet de diminuer votre reste à charge. Soumis à conditions, vous pouvez également avoir droit à un crédit d’impôt égal à 50 % des dépenses liées à la garde de votre enfant s’il a moins de 6 ans. Cet avantage fiscal est également valable pour la garderie scolaire, le centre de loisirs…

    Garde d’enfants : quelles aides pour alléger votre budget  ?

     

    Le saviez-vous ?

    Votre conseil départemental, votre mairie ou votre communauté de communes peuvent proposer des aides pour vous aider financièrement à faire garder votre enfant. Passer quelques appels peut être payant !

    L’Essentiel de l’article

    • Demandez à votre employeur, votre mutuelle santé ou votre comité social économique (CSE) s’ils proposent des CESU préfinancés ou d’autres dispositifs.
    • Faites une demande d’aide auprès de votre CAF.
    • Renseignez-vous sur les aides versées par les collectivités locales.

    (1) Pajemploi-Ursaff, La rémunération, au 01/11/2024

  • Mon ado veut faire du bénévolat : comment ça marche ?

    Mon ado veut faire du bénévolat : comment ça marche ?

    Être bénévole, c’est donner de son temps librement (sans contrat) et gratuitement pour mener à bien une action collective. Il est possible pour un ado de se lancer dans l’aventure et de s’engager selon ses envies et ses disponibilités. On fait le point.


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    Quel type d’association choisir pour un mineur ?

    Il existe plusieurs manières de s’engager en tant que bénévole pour un ado. Selon ses centres d’intérêt, ses compétences et ses envies, il peut intégrer une association sportive, culturelle, environnementale, d’accès à la citoyenneté… La Société Protectrice des Animaux (SPA), par exemple, peut accueillir des bénévoles dès l’âge de 11 ans et La Croix-Rouge dès 7 ans.

    Divers organismes, tels que France Bénévolat, Tous Bénévoles ou encore Jeune Bénévole, proposent sur leur site des milliers de missions et d’associations en recherche de bénévoles. En indiquant le type de mission qu’il préfère et sa localisation, cela peut permettre à votre enfant d’aiguiller son choix. Il convient de préférer une association proche de votre domicile et qui correspond à ses attentes.

    VOUS SOUHAITEZ DEVENIR BÉNÉVOLE ?

    Rendez-vous sur Diffuz.com, la plateforme solidaire de la Macif ! Vous pourrez y découvrir les défis solidaires près de chez vous.


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    Faut-il une autorisation parentale pour devenir bénévole ?

    La loi du 27 janvier 2017 relative à l’égalité et à la citoyenneté prévoit qu’un mineur peut adhérer librement à une association et participer aux missions bénévoles, sans autorisation préalable des parents ou de son représentant légal.


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    Un mineur peut-il créer ou gérer une association ?

    Avant 16 ans, un mineur peut créer ou gérer une association s’il a une autorisation écrite de ses parents ou de son représentant légal. Entre 16 et 18 ans, l’autorisation n’est pas nécessaire mais ils doivent en être informés par un courrier de l’association.

    En tant que bénévole, votre ado (dès 16 ans) peut suivre la formation à la gestion associative (CFGA), qui a pour objectif de donner aux bénévoles les connaissances nécessaires pour assumer des responsabilités de gestion administrative, financière et humaine dans une association.

    ENVIE D’AGIR ?

    La Fondation d’entreprise du Groupe Macif soutient de nombreuses initiatives solidaires. Renseignez-vous !


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    Combien de temps peut consacrer un mineur à une association ?

    Le bénévolat n’étant encadré par aucun contrat, libre à chacun donc de décider du temps qu’il veut investir et quand il souhaite arrêter. Votre ado peut s’engager sur du long terme comme faire du soutien scolaire pour les élèves en difficulté. Il peut aussi s’investir plus ponctuellement selon les besoins des associations alentour (opération “paquets-cadeaux” à Noël, par exemple).

    Reste que le bénévolat est un engagement à prendre au sérieux. Il est préférable que votre ado mesure bien le temps qu’il est prêt à donner, gratuitement, pour soutenir une cause et de l’adapter à son quotidien (travail scolaire, activités, etc.) pour être un bénévole bien investi. Discuter de cette question en famille peut être judicieux !

    L’Essentiel de l’article

    • Être bénévole, c’est donner de son temps libre pour soutenir une cause.
    • Des organismes existent pour trouver une mission au goût de votre ado.
    • Une autorisation parentale ou du représentant légal n’est pas nécessaire pour les bénévoles mineurs.
    • Votre ado décide du temps qu’il veut investir dans l’association.