Catégorie : À ma santé !

  • “Je ne voulais pas d’enfant”

    “Je ne voulais pas d’enfant”

     

    Enceinte sans le vouloir : témoignage d’une aventure inattendue

    Fanny n’avait pas le désir d’enfant, elle aimait sa vie exactement telle qu’elle était et après 10 ans de relation avec son époux, son avis n’avait pas changé. La jeune femme pratiquait la contraception naturelle, à savoir qu’elle suivait son cycle d’ovulation pour éviter les rapports sexuels les jours dits “fertiles”. « Mais il y a une fois où j’ai dû me louper, parce que je suis tombée enceinte sans le savoir », se souvient-elle. C’est au bout de 3 mois de grossesse que Fanny apprend la nouvelle lors d’un rendez-vous de contrôle chez sa gynécologue. Prise entre sidération et déni, elle s’inquiète rapidement pour la suite. « Je me suis dit “est-ce que je vais vouloir de cet enfant quand il sera né ?” Je voulais garder ma vie de femme libre qui travaille, qui sort avec ses amis, seule en amoureuse avec son mari. Mon inquiétude c’était : “Est ce que je vais pouvoir être une vraie maman?”. »

    De son côté, son mari Simon rêvait d’une famille mais avait accepté le choix de son épouse. La nouvelle de la grossesse a été une très bonne surprise pour lui mais l’anxiété s’est elle aussi rapidement installée. « En voyant qu’elle ressentait toujours la même non-envie, je me suis dit que les choses allaient être très compliquées. On lit beaucoup de choses, et je me demandais “Est-ce que l’état psychologique de la mère influe sur l‘enfant ? ”, “Est-ce qu’il va y avoir un problème pour le bébé ?”. »

    À la naissance d’Alexandre, la situation s’est avérée mitigée. « C’est quand même le moment le plus fou de ma vie, cette petite personne qui devient vraie, se rappelle Fanny. Mais toutes les inquiétudes que j’avais pendant la grossesse ont ressurgies rapidement et il m’a fallu du temps pour m’adapter. Aujourd’hui, j’aime bien notre vie à 3, mais je m’arrêterais à un enfant. »

    Grossesse imprévue : comment faire face ?

    Comme Fanny, comment réagir lorsque l’on apprend une telle nouvelle, qu’on ne souhaite pas et face à laquelle le champ d’action est finalement limité ? Comment gérer la situation au sein du couple ? Éléments de réponse avec la psychologue Nathalie Parent.

    Heureuse nouvelle pour l’un, détresse pour l’autre, comment gérer ?

    Nathalie Parent : Il faut en parler en mettant de côté les jugements. Écouter l’autre, sans attaque et avec une ouverture d’esprit, en ayant en tête que l’autre ne contrôle pas son ressenti. Les pères se sentent souvent impuissants et cherchent une solution. On sous-estime le pouvoir de l’écoute mais cela soulage grandement.

    Se faire accompagner par un professionnel peut-il aider ?

    N. P. : Oui car la psychothérapie peut permettre d’y voir plus clair, de se questionner sur ses différentes émotions et pensées et de donner du sens à cet événement imprévu. Venir en couple peut d’ailleurs être une bonne idée pour que chacun puisse s’exprimer dans un lieu neutre sans crainte de heurter l’autre. Une fois l’enfant né, certains couples vont dire que c’est finalement ce qui leur est arrivé de mieux dans la vie. Et bien qu’on ne puisse pas en faire une généralité, il paraît constructif de garder en tête qu’un enfant peut être un “investissement” à long terme, qui rapporte à bien des niveaux.

    L’enfant à naître peut-il être impacté par l’état psychologique de la mère ?

    N. P. : Tout dépend de la suite des choses. Il n’y aura pas de conséquence tant que la mère ne reste pas coincée dans un sentiment de culpabilité par rapport à ses propres émotions passées et présentes. Si les parents acceptent la situation, voient le positif et gèrent les émotions négatives, et sont bienveillants envers leur enfant, tout se déroulera normalement, comme pour toute autre naissance.

    BESOIN DE PARLER À UN.E SPÉCIALISTE ?

    Le contrat Garantie Santé de la Macif vous couvre en cas de consultation chez un.e psychologue*.

    L’Essentiel de l’article

    • Il est important de se défaire de tout sentiment de honte ou de culpabilité
    • La communication avec le partenaire est essentielle
    • Ne pas hésiter à se tourner vers un.e professionnel.le pour obtenir de l’écoute et de l’aide

    1 Ined 2014

  • Subir une fausse couche : une épreuve encore trop sous-estimée

    Subir une fausse couche : une épreuve encore trop sous-estimée

    Qu’est-ce qu’une fausse couche et à quoi est-elle due ?

    La fausse couche est une interruption spontanée de la grossesse. « Elle est majoritairement due à une ou des anomalies chromosomiques du fœtus qui ne permettent pas la vie, explique Céline Puill, sage-femme. La grossesse ne peut alors pas être menée à terme et s’arrête donc naturellement. Contrairement aux croyances populaires, elle n’est pas liée au stress ou au fait d‘avoir porté quelque chose de lourd. Dans des cas plus rares, elle peut être liée à une infection comme la grippe ou la listériose par exemple, à l’ingestion de toxiques à haute dose (drogues ou alcool), mais cela crée plus souvent des malformations et/ou des retards de croissance du fœtus . »

    La fausse couche, une épreuve à la fois banalisée et sous-estimée

    « Beaucoup de femmes savent qu’une fausse couche est possible, mais c’est une information qui reste très intellectuelle, sans que l’on imagine vraiment que ça peut arriver à soi, » rapporte Laure Chauvet, écoutante bénévole au sein de l’association Agapa, qui accompagne les personnes touchées par une grossesse qui n’a pas pu être menée à son terme.

    Et pourtant, la fausse couche touche environ 15 % des femmes de 25 ans et ce chiffre peut monter jusqu’à 50 % pour les femmes de 40 ans et plus1. Cette perte survient généralement dans les 14 premières semaines d’aménorrhée (dans les 3 premiers mois). 1 % des fausses couches ont lieu entre la 14e et la 22e semaine (plus de 4 mois de grossesse), elles sont dites “tardives”. Mais ces chiffres restent effectivement souvent abstraits jusqu’au jour où cela se produit, comme le confirme Élodie. « Je voulais rester prudente car on dit toujours que dans les 12 premières semaines, il peut se passer n’importe quoi. Mais c’est quand ça nous arrive qu’on prend la mesure de ce que ça veut dire, des conséquences. »

    C’est notamment parce que cette notion de délai de 3 mois est mise en avant à chaque fois que la situation s’en trouve minimisée. « Aujourd’hui, lorsqu’une femme subit une fausse couche, les médecins n’en cherchent pas la raison, explique Céline Puill, sage-femme. C’est à la troisième fausse couche que les examens commencent pour savoir s’il y a une cause médicale sous-jacente. Donc cette perte reste banalisée et la femme concernée se retrouve sans explication, sans réponse tout en s’entendant dire que “c’est normal, ça arrive”. » Et le fait qu’aucun arrêt maladie n’est spécifiquement prévu en cas de fausse couche « ne fait qu’accentuer la banalisation alors même que cette épreuve n’a rien de banal pour celles qui le vivent », relève l’écoutante bénévole Laure Chauvet.

    Sans oublier les remarques de l’entourage qui peuvent accentuer la douleur. « Les femmes que j’accompagne le disent toutes, c’est horrible de s’entendre dire par ses proches “Tu es jeune, tu en auras d’autres” ou “La nature est bien faite, ça aurait été un bébé malformé” ou encore “C’est arrivé très tôt, au moins tu n’as pas eu le temps de trop te projeter”, rapporte l’écoutante. Les gens ne pensent pas à mal en disant ça, mais ils ne se rendent pas compte des dégâts que ça provoque. »

    1 femme enceinte sur 4

    subit une fausse couche.

    Des impacts physiques et psychologiques importants

    « Entendre le médecin dire “Le cœur s’est arrêté de battre”, alors qu’on avait entendu le cœur battre la fois précédente, c’est très fort comme phrase, » rapporte Élodie. D’ailleurs, rien que le terme “fausse” couche est à interroger. Il peut sembler inadapté pour Céline Puill. « C’est une grossesse qui a existé, même si elle n’est plus ou qu’elle s’est arrêtée plus tôt que prévu, c’est normal d’être triste si c’est cela qui est ressenti, d’être atteinte. Peut-être les termes de “grossesse arrêtée” ou “grossesse interrompue” sont plus pertinents par rapport à ce qui s’est passé. » Une notion très importante pour Anna, qui a perdu son bébé à 7 semaines d’aménorrhée. « Fausse voudrait dire que ça n’a pas eu lieu, que c’est fake. Non, c’est une perte bien réelle. »

    Et lorsque cela se produit à un stade plus avancé de la grossesse, où le corps a commencé à changer, où les futurs parents ont commencé à se projeter, le terme fausse est d’autant plus inapproprié. Surtout lorsqu’arrive le moment de la perte physique du bébé. Une étape qui se fait soit naturellement, généralement lorsque cela survient en tout début de grossesse, le fœtus est alors expulsé spontanément par l’utérus avec notamment des douleurs de contractions, soit par intervention médicale (médicaments ou aspiration par exemple).

    « Dans ce second cas, la femme peut se retrouver dans une salle d’attente entourée de femmes enceintes pour qui tout va bien, c’est très compliqué à vivre, rapporte la sage-femme. Et à l’hôpital, par manque de temps et de moyens, c’est souvent assez expéditif, donc d’autant plus difficile à vivre. »

    Une souffrance qu’a malheureusement connue Élodie. « À 10 semaines de grossesse, en observant que le cœur s’était arrêté de battre, le médecin nous dit qu’il faut enlever le fœtus au plus vite. Pas le temps de digérer l’information que dès le lendemain je me retrouve nue, les jambes écartées, pour qu’on m’insère quelque chose pour retirer mon bébé. C’est violent à vivre, dans sa nudité, sa pudeur et son humanité. Et ça les gens ne s’en rendent pas compte. »

    Pourquoi la fausse couche reste-elle tabou ?

    « À l’école les enfants apprennent ce qu’est la reproduction et le cycle de développement d’un bébé, rapporte Laure Chauvet, mais pas que celui-ci peut s’interrompre brutalement et naturellement. » Et le manque d’éducation continue à l’âge adulte, souvent par peur du sujet. « De façon générale, on ne parle pas de la mort, c’est un sujet tabou, continue l’écoutante bénévole. Et la médecine a fait tellement de progrès qu’on tend à oublier que la mort infantile, c’est encore possible au 21ème siècle. »

    Une réalité observée également par Céline Puill, sage-femme. « Les gens sont généralement mal à l’aise quand il faut aborder des sujets aussi intimes et souvent, c’est en annonçant leur fausse couche à leurs proches que les femmes apprennent que plein d’autres femmes dans leur famille, proche ou éloignée, ont aussi vécu ça. »

    Il y a également une différence de prise de conscience entre hommes et femmes sur ce sujet. « C’est plus par l’expérience des autres qu’ils s’en rendent compte, lorsqu’ils côtoient des personnes qui ont traversé cette épreuve, par exemple un ami dont la partenaire a subi une fausse couche », note Laure Chauvet. « Les hommes ne vivent pas cette épreuve dans leur corps, donc ils n’arrivent pas à se représenter ce que cela implique, et cela peut causer de gros décalages dans le vécu de cette perte, ce qui n’empêche évidemment pas certains d’être terrassés », appuie Céline Puill. Elle met aussi en lumière des représentations sociales tenaces qui continuent de rendre le sujet de la fausse couche tabou : « Encore en 2021, réussir socialement pour une femme passe par le fait d’avoir des enfants. Et cette pression sociale renvoie une image d’échec à celles qui ont subi une fausse couche, car elles n’ont pas réussi à remplir ce rôle de procréation qui leur est attribuée. » Une pression supplémentaire qui poussent de nombreuses femmes à garder sous silence leur fausse couche, en particulier lorsqu’elles n’ont pas encore communiqué sur leur grossesse autour d’elle.

     » La médecine a fait tellement de progrès qu’on tend à oublier que la mort infantile, c’est encore possible au 21ème siècle. « 

    Laure Chauvet, écoutant bénévole auprès de femmes dont la grossesse n’est pas arrivée à terme

    Comment surmonter une fausse couche ?

    Un mot d’ordre : l’accompagnement. « La priorité, c’est de pouvoir en parler pour pas que la douleur reste bloquée et que le traumatisme s’il y a s’aggrave, explique Céline Puill. Que ce soit à sa sage-femme, son ou sa partenaire, un proche, un groupe de parole, c’est important de pas tout garder pour soi. Et il ne faut pas hésiter à consulter un psychologue si on en ressent le besoin. Pourquoi pas en couple d’ailleurs, pour ouvrir le dialogue. Les hommes aussi peuvent être anéantis par la fausse couche de leur partenaire et c’est important pour eux de pouvoir en parler. »

    Laure Chauvet, qui soutient bénévolement depuis plus de 10 ans des femmes ayant subi une interruption de grossesse, appuie sur ce besoin d’accompagnement. « De nombreuses femmes souffrent car elles se sont projetées dès le début de grossesse. C’était un enfant en devenir, qu’elle s’imaginait déjà grandir, raconte-elle. Mais cette souffrance n’est pas toujours entendue par l’entourage, et dans ce cas, il vaut souvent mieux se tourner vers des tierces personnes, comme des associations, ou des professionnels de la santé mentale. »

    Une prise en charge qui se révèle particulièrement importante pour retrouver l’estime de soi, cesser de se sentir coupable, faire le deuil et recommencer à se projeter.

    BESOIN DE PARLER À UN.E SPÉCIALISTE ?

    Le contrat Garantie Santé de la Macif vous couvre en cas de consultation chez un.e psychologue*.

    L’Essentiel de l’article

    • Une fausse couche est majoritairement liée à une ou des anomalies chromosomiques du fœtus
    • Le tabou de la fausse couche accentue le sentiment de culpabilisation
    • Il est important de parler de son vécu pour surmonter cette épreuve
    • N’hésitez pas à vous tourner vers une sage-femme ou un.e psychologue

    1 Ameli.fr

  • Vivre une grossesse en solo

    Vivre une grossesse en solo

     

    « Vivre la grossesse en solo, c’est vraiment particulier parce que ça ne correspond pas du tout à l’image que l’on se fait de la femme enceinte, raconte Cécilia. Depuis petite, on imagine que le jour où on aura un enfant, ce sera avec la personne qu’on aime mais la vie ne se déroule pas toujours comme on nous a dit qu’elle se passerait. »

    Grossesse en solo : mélange compliqué entre solitude et liberté

    Séparée du père de son enfant depuis l’annonce de la grossesse, Cécilia a vécu une aventure en dents de scie. « Évidemment, subir la rupture était très douloureux, mais c’est rapidement passé au second plan par rapport à ce qui m’attendait en étant enceinte seule. Les priorités ont été redistribuées et les plans changés. Je devais d’abord veiller sur ma santé et celle du bébé, et me projeter dans la suite, je devais par exemple réfléchir à la personne à qui je demanderai d’être présente avec moi pour l’accouchement. La solitude pouvait être pesante, surtout dans les moments de stress, mais parfois aussi, ne devoir rendre de compte à personne avait du bon. Je pouvais faire des choix, comme celui du prénom, que je n’avais pas à justifier. »

    Des sentiments mitigés qu’a aussi ressenti Margot. « Ce qui manque vraiment, c’est le partage. Quand on le sent bouger pour la première fois par exemple, on a envie de le dire, de le partager, et là j’ai pu ressentir de la solitude. Après, j’ai aussi essayé de tirer le positif. Par exemple, on peut se laisser aller, on a pas d’efforts à faire pour l’autre et ça, ça peut faire du bien.»

    Femmes enceintes seules, plus vulnérables que les autres ?

    Céline Puill, sage-femme, a pu constater que certaines femmes enceintes seules pouvaient voir leurs anxiétés exacerbées par rapport à celles en couple. « La grossesse est parsemée de craintes, plus ou moins lourdes, que toutes les femmes peuvent ressentir mais chez les futures mères seules ça peut prendre d’autres proportions. Il faut gérer seule le stress face aux inquiétudes médicales, aux démarches administratives, à l’organisation du quotidien, aux impératifs financiers. »

    Dans ces situations, le fait que la grossesse en solo ait été choisie ou subie peut avoir son importance. « Lorsque ces femmes ont fait le choix d’être enceinte seule, elles sont souvent très informées, elles ont prévenu leur entourage et ont construit en amont, dans la mesure du possible, un cercle de personnes de confiance et de soutien, explique Céline Puill. Lorsque la situation est subie, après une séparation par exemple, c’est beaucoup plus compliqué parce qu’il faut gérer en plus l’état émotionnel et le fait de ne pas être préparée à tout gérer seule. Cela peut être un facteur supplémentaire de vulnérabilité. »

    Où trouver du soutien ?

    PMI (Centre de protection maternelle et infantile), sage-femmes, aides à domicile, associations… Autant d’interlocuteurs vers lesquels peuvent se tourner les futures mères célibataires pour trouver de l’aide et du soutien tout au long de la grossesse.

    Futures mères solos, l’importance de l’accompagnement

    Être bien entourée devient encore plus essentiel lors d’une grossesse en solo. « On dit qu’il vaut mieux être seule que mal accompagnée, et ça c’est sûr, un mauvais partenaire peut empirer les choses, analyse Céline Puill. Mais c’est super important d’être entourée quand on est enceinte seule. Un entourage présent – familial, amical ou autre – permet de construire des repères, de faire face aux inquiétudes, de récupérer des informations. L’entourage est fondamental pour obtenir une aide concrète. Plus la femme a des ressources à disposition, mieux se passera cette grossesse en solo. »

    Pour la sage-femme, il est important de garder en tête que grossesse en solo ne rime pas nécessairement avec galère permanente. « Même s’il y a des problématiques non négligeables, le lien avec le bébé peut être aussi une ressource comme pour toutes les grossesses. C’est une période avec des ambivalences et des surprises. Sentir la vie en soi peut en être une belle voire même une particulièrement enrichissante. »

    BESOIN DE PARLER À UN.E SPÉCIALISTE ?

    Le contrat Garantie Santé de la Macif vous couvre en cas de consultation chez un.e psychologue*.

    L’Essentiel de l’article

    • Être bien entourée par ses proches est la clé lors d’une grossesse sans partenaire
    • Différents interlocuteurs sont à votre disposition pour vous aider
    • Grossesse en solo ne rime pas forcément avec galère

    * Insee 2020

  • Ne pas aimer être enceinte : lever le tabou pour mieux accompagner

    Ne pas aimer être enceinte : lever le tabou pour mieux accompagner

     

    Même lorsqu’elle ne rencontre pas de problèmes particuliers de santé, une femme enceinte ne vit pas nécessairement sa grossesse sur un petit nuage. Les impacts physiques et psychologiques de ce grand chamboulement peuvent devenir une vraie épreuve. « La société renvoie qu’il faut être épanouie pendant la grossesse et aussi après une fois l’enfant né, explique Claudine Schalck, sage-femme et psychologue. Pourtant, il y a tellement à gérer, physiquement et mentalement. On a le droit de ne pas aimer être enceinte, autant qu’on a le droit d’aimer être enceinte. »

    Être enceinte : un bouleversement physique et mentale difficile à gérer

    Ce corps qui change, parfois brutalement et drastiquement, et qu’on ne peut pas vraiment contrôler, peut devenir une source de mal-être. « Je détestais mon nouveau corps dans lequel je ne me reconnaissais pas et dans lequel je me sentais étrangère, explique Louane. Je ne voulais pas qu’on me regarde, qu’on me touche, même mon époux. Je n’arrivais pas à accepter non plus le fait d’être tout le temps fatiguée et que cela m’empêche de travailler ou de vivre ma vie comme à mon habitude. » Une expérience qui résonne particulièrement chez Carole, qui a elle aussi vécu ce chamboulement physique comme une réelle contrainte. « Je me suis rendue compte que je n’étais plus maître de mon corps et que par exemple si à un moment d’urgence j’avais besoin de m’enfuir en courant, j’en serais tout bonnement incapable ».

    Céline Puill, sage-femme, constate ces pensées chez de nombreuses futures mères qu’elle suit. « Je connais très peu de femmes qui ne se sont pas plaintes à un moment d’un désagrément physique. Alors oui il y en a qui vivent tout ça très bien et adorent leur grossesse, mais pour d’autres, c’est insupportable d’avoir son corps investi par un autre être, c’est perçu presque comme une effraction. On entend alors cette notion d’intrus ou même d’alien. Cela ne veut pas dire qu’elle n’aime pas leur bébé, mais il faut comprendre que porter un corps tiers dans son propre corps, ce n’est pas négligeable comme situation. »

    En plus de ces changements physiques, les femmes enceintes font face à des états psychologiques parfois difficiles à vivre. « Je ne contrôlais pas mes émotions. Je disais à mon mari que potentiellement j’allais me mettre à pleurer d’un moment à l’autre sans savoir pourquoi », se souvient Carole. Même discours chez Louane. « Je me réveillais, j’étais plutôt de bonne humeur, et une demie-heure plus tard, plus rien n’allait car je me retrouvais de nouveau confrontée à tous ces sentiments qui m’envahissaient sans que je puisse y faire quelque chose. Mon mari ne savait pas comment m’aider et pour être franche, dans ces moments-là, je préférais même qu’il n’essaie pas d’intervenir. »

    Faire face aux jugements des autres

    Le problème, c’est qu’oser dire « Je n’aime pas être enceinte », c’est prendre le risque de subir l’incompréhension, le jugement et parfois même les reproches des autres. « Il y a ce côté, tu l’as bien voulu ce bébé non ? Donc maintenant que t’es enceinte, de quoi tu te plains ? » raconte Louane.

    La jeune femme est tombée enceinte le jour où elle a fait retirer son stérilet. Une fécondation expresse qui ne lui a pas laissé le temps de s’habituer à l’idée même de porter un bébé. « Je pensais que comme pour les femmes autour de moi, ça prendrait au moins quelques mois et que ça me laisserait le temps de me projeter, d’être impatiente. Et je ne pouvais évidemment pas me plaindre que ça arrive aussi vite alors que d’autres femmes attendent si longtemps pour cette chance. Du coup, on n’en parle pas, on fait semblant d’être heureuse et ça ne fait qu’empirer la situation. »

    Mais pourquoi la société a-t-elle encore du mal à concevoir qu’une femme puisse ne pas aimer être enceinte ? « Le souci, c’est qu’aujourd’hui, la maternité est encore socialement perçue comme un aboutissement pour les femmes, explique Céline Puill, sage-femme. C’est notamment pour cela qu’il y a beaucoup de préjugés sur celles ne souhaitant pas devenir mère. Mais surtout, les présupposés veulent que la grossesse soit un moment de grand épanouissement. Donc dire que l’on aime pas être enceinte, c’est comme remettre en question ces normes sociales entre féminité et maternité, et ça fait peur. »

    La nécessité d’être bien accompagnée

    Lorsqu’elle fait face à ce cas de figure, Céline s’attelle à faire en sorte que la femme enceinte accepte ses propres sentiments. « C’est important que ces femmes comprennent qu’elles ne sont pas seules à vivre ça, qu’elles ont le droit de ressentir ces émotions et qu’elles doivent se défaire du jugement des autres pour avancer le plus sereinement possible. Ce n’est déjà pas facile d’être enceinte, inutile de porter en plus ce fardeau. »

    Si un professionnel omme la sage-femme ou un psychologue peut aider, les partenaires et l’entourage ont eux aussi un rôle important à jouer. « Pour en parler, il faut que le climat soit sécurisant, insiste Celine Puill. Il est nécessaire que le conjoint ou la conjointe soit accueillant-e, même sans forcément comprendre ce qui se passe. Si la femme enceinte voit que son ou sa partenaire est à l’écoute, a envie d’être présent.e pour elle et cherche à la rassurer, elle sera beaucoup plus à même de s’exprimer librement. »

    Besoin de parler à un.e spécialiste ?

    Le contrat Santé de la Macif vous couvre en cas de consultation chez un.e psychologue*.

    L’Essentiel de l’article

    • Vos sentiments sont légitimes, même si vous avez l’impression qu’ils sont hors des codes
    • N’hésitez pas à en parler autour de vous et/ou à consulter un.e psychologue
    • Votre sage-femme peut être une interlocutrice privilégiée dans cette situation
  • La dépression prénatale, une réalité encore trop méconnue

    La dépression prénatale, une réalité encore trop méconnue

     

    « Comme pour la dépression clinique, on estime à peu près à 10% la proportion de femmes enceintes qui subissent une dépression prénatale, indique Claudine Schalck. Mais c’est très compliqué d’avoir des chiffres précis et fiables parce que le diagnostic est difficile avec des symptômes souvent masqués, et même si le sujet vient à être plus connu, repérer les femmes concernées restera difficile. » Effectivement, en fonction des études, ces chiffres peuvent varier entre 5 à 17%. Preuve qu’il reste une importante marge de travail pour comprendre et identifier cette problématique.

    Quels sont les symptômes d’une dépression prénatale ?

    Claudine Schalck : Ils se rapprochent de ceux d’une dépression “classique”, à savoir des idées négatives tout le temps, l’incapacité à mobiliser d’autres formes de pensées, la tristesse permanente, le manque d’appétit, la difficulté d’attention, la perte de libido… Une femme enceinte en dépression prénatale se sent tout le temps au fond du trou sans qu’elle n’arrive jamais à remonter la pente, elle ne trouve plus de plaisir à rien. Elle perd confiance en elle et peut aussi se sentir impuissante, coupable, voire honteuse. La personne reste généralement figée dans cet état, mais on peut aussi constater une hyperactivité mise au premier plan, c’est une défense psychique pour résister instinctivement au poids des émotions négatives. Ça peut se voir par exemple chez quelqu’un qui va se noyer dans son travail pour ne penser à rien d’autre, garder le contrôle sur une partie de son quotidien et ne pas s’attarder sur le mal-être qui l’anime.

    En quoi se différencie-t-elle d’un simple coup de blues

    C. S. : Un coup de blues, c’est éphémère et fluctuant. On a une humeur stable la plupart du temps et d’un coup on se sent triste, fatigué, perdu ou en colère sans forcément comprendre pourquoi. Mais ça finit par passer, on arrive à retrouver le moral. Une dépression ne s’évapore pas seule et si elle n’est pas prise en charge, il y a un risque plus important de dépression post-partum.

    À quoi peut être due une dépression prénatale ?

    C. S. : Il y a bien sûr les inquiétudes liées à sa propre santé et à celle du bébé, l’anxiété due à l’accouchement, les changements corporels qui peuvent être très particulièrement impressionnants, l’hypersensibilité et les mouvements émotionnels liés au climat hormonal… Tout cela provoque un chamboulement immense qui peut mener à des épisodes de “déprime”. Mais lors de la grossesse, une femme est aussi prise dans des ambivalences permanentes. Elle est en perte de repères par rapport à la nouvelle place qu’elle doit se créer par rapport à ses proches et dans la société. Elle n’est plus seulement l’enfant de ses parents, elle devient elle-même parent. Elle n’est plus seulement une partenaire, le couple devient parents. Il faut s’accorder avec son nouveau corps qui n’est pas celui auquel on a été habitué jusqu’ici. Sans oublier évidemment la sensibilité émotionnelle et l’histoire personnelle de chacune. Pendant la grossesse, les enjeux de représentation de soi-même sont donc nombreux et parfois alourdis par des pressions extérieures. Une fois qu’on est dans la position de devenir mère, il y a comme un deuil à faire de la personne que l’on était avant. Tout est à reconfigurer dans son identité et c’est une étape qui peut être très lourde et peut paraître quasi insurmontable pour certaines.

    Pendant la grossesse, les enjeux de représentation de soi-même sont donc nombreux et parfois alourdis par des pressions extérieures.

    Claudine Schalck, sage-femme et psychologue clinicienne

    Pourquoi est-ce si difficile à diagnostiquer ?

    C. S. : Parler de détection, de repérage, de diagnostic, c’est envisager la grossesse comme une pathologie, alors que c’est un processus tellement plus large. Il est important pour une femme enceinte d’être entourée, aussi par des professionnels qui sont à l’écoute et pas seulement qui prennent sa tension ou surveille sa courbe de poids. Malheureusement aujourd’hui ce n’est pas automatique puisque la grossesse est davantage vue comme une problématique de santé physique et non globale, physique et mentale. De plus, la société renvoie qu’il faut être épanouie lorsque l’on attend un enfant. Donc les femmes concernées minimisent souvent ce qu’elles ressentent car ça ne rentre pas dans les codes, elles se disent que c’est les hormones et que ça passera tout seul. Et elles n’en parlent pas. Et si les professionnels qu’elles consultent ne vont pas plus loin pour connaître la réalité de leur état mental, alors rien ne bouge et ces femmes restent dans leur état de dépression.

    Comment prévenir et/ ou surmonter une dépression prénatale ?

    C. S. : C’est important dans ce parcours de grossesse d’avoir une personne référente avec laquelle on se sent à l’aise dès le début au cas où on aurait envie à un moment de parler ouvertement. Une femme enceinte qui se sent déprimée et qui voit qu’elle ne s’en sort pas seule peut se tourner vers sa sage-femme, un psychologue, pourquoi pas un groupe de parole. L’idée est de pouvoir se confier, faire le tri dans ses idées et ses émotions, ne pas se laisser emporter par ce qu’on vit sinon il y a un vrai risque d’isolement et d’aggravation de sa situation.

    Que faire en tant que partenaire ?

    C. S. : Il faut se dire que les moments de passage à vide c’est normal et il ne faut pas la laisser seule dans ces instants. Il ne faut pas non plus tout pathologiser mais veiller à rester attentif et montrer que l’on est ouvert au dialogue. Il s’agit aussi de respecter la femme enceinte dans son envie ou non de parler de ses sentiments, accepter de ne pas toujours être en phase avec ce qu’elle peut ressentir et s’atteler à ne pas être dans le jugement même si on ne comprend pas ce qui se passe. C’est important de garder en tête que même lorsque la grossesse est voulue et qu’en plus elle se passe bien “physiquement”, la dépression peut survenir pour toutes les raisons mentionnées précédemment. Par ailleurs, si on sait que les partenaires peuvent être directement touché.e.s par la dépression post-partum, il semble intéressant de dire qu’ils peuvent eux et elles aussi vivre une dépression prénatale. C’est encore moins évident à repérer, mais finalement, le co-parent est renvoyé au même questionnements fondamentaux de place, d’identité et de responsabilité.

    Dépression prénatale : le témoignage de Marie

    « J’ai l’impression qu’une femme enceinte déprimée c’est bizarre pour les gens. Je me sentais un peu coupable parce que je me demandais si je le voulais vraiment vu que je me sentais comme ça. Personne ne m’a expliqué que je pouvais ressentir ça, je ne comprenais pas pourquoi j’étais dans cet état-là alors que cette grossesse était voulue. J’aurais aimé en savoir plus sur la dépression prénatale, au moins savoir que ça existait. Que ce soit présent dans la littérature, j’aurais bien aimé que le corps médical nous en parle. J’aimerais que les choses bougent et qu’on soit au courant. »

    BESOIN DE PARLER À UN.E SPÉCIALISTE ?

    Le contrat Santé de la Macif vous couvre en cas de consultation chez un.e psychologue*.

    L’Essentiel de l’article

    • La dépression prénatale est surmontable si vous êtes bien accompagnée
    • Parlez-en autour de vous, vous n’êtes pas la seule concernée
    • N’hésitez pas à consulter, même avec votre partenaire, pour vous libérer de ce poids

     

  • Hyper-connexion : le cerveau des ados en danger ?

    Hyper-connexion : le cerveau des ados en danger ?

    Un chiffre inquiétant ressort d’une récente étude : 61% des 16-30 ans affirment avoir connu au moins une « perte de contrôle » suite à une exposition aux écrans lors des 12 derniers mois1. Jusqu’à quel point la santé mentale des jeunes peut-elle être impactés ? Quelles formes peuvent prendre ces pertes de contrôle ? Quelles en sont leurs origines ? Eléments d’explications avec Thibaud Dumas, docteur en neurosciences cognitives et président de l’association « Attention Hyper-connexion ».

    Des pathologies difficiles à cerner

    Hyper-connexion, addiction aux écrans, dépendance aux réseaux sociaux, « nomophobie »2 (peur du téléphone inutilisable ou perdu)… le côté obscur de la révolution numérique est une réalité qui porte bien des noms et présente bien des aspects. C’est d’ailleurs son côté protéiforme qui rend ce fléau si difficile à cerner et à étudier. Car employer le mot « écrans » de manière générique n’a que très peu de valeur scientifique. De la même façon que se baser simplement sur le nombre d’heures qu’on y consacre quotidiennement ne suffit pas à détecter ou non une utilisation à risque. Néanmoins, l’impact « physique » des interfaces numériques sur la santé est aujourd’hui quantifiable : troubles du sommeil, prise de poids, problèmes oculaires, entre autres. L’inconnu concerne davantage les possibles séquelles psychologiques, notamment chez les jeunes…

    Les jeunes sous-estiment les risques liés à la surexposition aux écrans

    Sur un panel de 3500 jeunes interrogés3, seulement la moitié d’entre eux estiment que passer du temps devant des écrans interactifs peut avoir une répercussion sur leur santé.

    « Plus de batterie ? C’est la crise d’angoisse, direct ! »

    En 2021, l’addiction aux écrans n’est toujours pas considérée comme une maladie par l’Organisation Mondiale de la Santé, qui reconnaît seulement, depuis 2018, l’existence d’un « trouble du jeu-vidéo »4. Mais un rapide sondage auprès de n’importe quel adolescent suffit pour comprendre la place qu’ont pris les écrans – et plus particulièrement le smartphone – dans leur vie. « Une journée sans mon portable ? Déjà une heure, je suis au fond du trou ! » rigole Aïssa, 16 ans, lycéenne dans le Val-de-Marne. A côté d’elle, sa copine, Manon, ne sort jamais de chez elle sans un chargeur de secours dans son sac. « Plus de batterie, c’est la crise d’angoisse, direct ! Quand ton téléphone est éteint, c’est fini, t’es seule au monde ! ». De là à « perdre le contrôle » face à une batterie dans le rouge ? « Carrément », répond Manon du tac au tac. « Tu penses plus qu’à ça, ça devient l’obsession… Moi franchement, ça me fait péter un câble. C’est pour ça que j’ai toujours un chargeur… ».

    Thibaud Dumas, docteur en neurosciences cognitives, n’est pas étonné par les propos de ces jeunes filles : « La peur de rater une info, d’être injoignable, coupé des autres, tout cela peut générer de l’angoisse et du stress… et pas seulement chez les ados ! Je conseille à chacun de faire l’expérience : laissez votre portable à la maison et sortez-vous balader. C’est une excellente manière de mesurer son niveau de « dépendance » ».

    Perdre le contrôle pour se déconnecter du réel ?

    Plus loin, quatre garçons de 17 et 18 ans sont assis à la terrasse d’un fast-food : tous ont les yeux rivés sur leur portable. Pour eux, la notion de « perte de contrôle » n’est pas forcément négative. « Parfois, quand tu joues à un jeu ou que tu regardes un truc, t’oublies tout, tu te déconnectes de la réalité et ça fait du bien » explique Saïd, approuvé d’un hochement de tête par ses amis. Un avis que partagent également 12% des jeunes interrogés5, pour qui se connecter à une interface numérique signifie avant tout… « se déconnecter du reste ».

    « Sollicité comme il l’est tout au long de la journée, notre cerveau a bien besoin de moments de « déconnection », c’est normal », abonde Thibaud Dumas. « Mais est-ce que pour ces moments de détente, les écrans sont les plus efficaces ? Je ne suis pas sûr que « binge-watcher » des séries sur une plateforme de streaming ou passer des heures à faire défiler des photos sur Instagram soit la meilleure manière de s’aérer la tête. Ça ne vaudra jamais mieux qu’une séance de sport ou une balade en forêt ».

    « Notre cerveau est de moins en moins habitué à gérer la frustration. »

    Thibaud Dumas, neuroscientifique

    Ecrans : le danger de la « satisfaction instantanée »

    Perdre le contrôle, cela signifie aussi parfois perdre son calme. On ne compte plus ceux – jeunes et moins jeunes – qui ont déjà cassé leur smartphone dans un accès de colère… Interrogés sur le sujet, nos quatre ados échangent des sourires entendus. « Quand tu t’embrouilles sur les réseaux ou autre, parfois c’est la machine qui prend ! » s’esclaffe Luca en montrant l’écran fissuré de son smartphone. « C’est comme un joueur de tennis qui casse sa raquette ! » surenchérit Anouar, déclenchant les rires de ses copains.

    Sur ce sujet-là, Thibaud Dumas apporte son expertise de neuroscientifique : « Le but des réseaux sociaux et de certaines applications, c’est apporter à l’usager de la satisfaction instantanée. Un clic, un like, un « match »… tout va très vite dans le monde du numérique. Ce qui fait que notre cerveau est de moins en moins habitué à gérer la frustration… Et cela, ce n’est pas inné, cela s’apprend. Déjà, à la base, quand on est jeune, c’est parfois compliqué de réfréner ses émotions. Mais avec l’essor de ces pratiques, je crains que ça ne fasse qu’empirer… »

    La perte de contrôle : l’un des objectifs recherchés par les concepteurs

    On le sait, les géants du web ne sont pas simplement des concepteurs de machines high-tech ou d’interfaces « communautaires ». Chez Google ou Facebook, on étudie également avec attention les comportements humains et surtout, leurs failles. Thibaud Dumas livre une analyse aussi éclairée qu’inquiétante sur les stratagèmes employés par les géants de la Silicon Valley pour séduire leurs utilisateurs.

    « Avec les addictions aux réseaux sociaux, on note les mêmes symptômes que dans d’autres addictions comportementales et cela ne doit rien au hasard. En fait, les techniques employées par les géants du web sont les mêmes que celles des casinos : il faut capter l’attention de l’utilisateur avec un maximum d’efficacité et surtout, ne pas la relâcher. Plus il perd le contrôle, plus ses gestes deviennent automatisés, plus il va consommer. C’est un système très perfectionné qui a clairement pour but d’encourager les comportements addictifs. »

    4h30

    C’est le temps moyen consacré par les Français aux écrans chaque jour, soit 8 minutes de plus qu’en 2018.

    Addiction aux écrans : les ados en première ligne

    En sa qualité de président de l’association « Attention Hyper-connexion », Thibaud Dumas est bien placé pour savoir que les adolescents sont les premières victimes de ces techniques de séduction plus que pernicieuses. Et d’après lui, le problème est encore trop minimisé par les pouvoirs publics. « Les ados sont livrés à eux-mêmes avec leur smartphone, leurs réseaux, leurs tablettes… Contrairement au tabac ou à l’alcool, il n’y a quasiment pas de prévention, pas de message, alors que les conséquences néfastes liées à l’utilisation des écrans chez les jeunes ne manquent pas : cyberharcèlement, dépressions, comportements addictifs… », explique-t-il.

    Son conseil aux parents qui sentiraient leur ado glisser sur la mauvaise pente : « C’est le même principe qu’avec d’autres addictions, il faut avoir une conversation avec lui. Il faut lui poser des questions, demander, par exemple : « Qu’est-ce que tu vas ressentir, si tu passes une journée sans portable ? » Il faut encourager la conversation. C’est la clé pour guérir toutes les addictions, quelle qu’elle soit ».

    Mais pour pouvoir en parler sereinement avec leurs enfants, encore faudrait-il que les parents ne soient pas eux-mêmes concernés par le problème. Car si les jeunes sont les premiers touchés par l’hyper-connexion, les adultes ne sont pas en reste. La « consommation » d’activités numériques connait une véritable explosion depuis la crise du Covid et l’essor du télétravail. Vigilance, donc. Et pourquoi pas même, abstinence ?

    BESOIN D’UN SPÉCIALISTE POUR AIDER VOTRE ADO ?

    Le contrat Santé de la Macif le couvre en cas de consultation chez un psychologue*.

    L’Essentiel de l’article

    Les jeunes n’ont pas conscience des risques d’une addiction aux écrans

    La perte de contrôle face à l’hyperconnexion est minimisée

    Le dialogue est nécessaire pour comprendre les usages de son ados

    1 – 3 – 5 Baromètre des addictons Macif 2021.

    Contraction de « No Mobile Phone Phobie », expression employée aux Etats-Unis pour décrire la peur du téléphone inutilisable ou perdu

    4 drogues.gouv

  • Prendre conscience des impacts de la drogue avec Ludovik

    Comme 10% des 16-30 ans1, Sophie-Pénélope consomme régulièrement – au moins une fois par mois – du cannabis, au grand dam de sa sœur aînée. Dans une vidéo interactive, le youtubeur Ludovik se voit confier la mission de trouver les responsables du trafic de drogue qui permet à la jeune fille de se procurer du “kanateushi”. Sauriez-vous faire les bons choix pour réussir le défi à ses côtés ?

    Votre mission est d’autant plus importante que Sophie-Pénélope fait partie des 53 % des fumeurs réguliers de cannabis qui estiment que leur consommation n’a aucun impact sur leur santé1. Pas question en revanche de lui faire la morale, mais plutôt de la pédagogie bienveillante. Sinon elle risque, comme 64 % des consommateurs1, de ne pas se sentir concernée par les messages de prévention que vous lui soumettrez !

    Que dit la loi ?

    Le cannabis est illégal en France, fumer un joint c’est donc se mettre hors la loi. Depuis 2020, l’usage des stupéfiants est sanctionné par une amende forfaitaire de 200 euros2.

    1 Baromètre des Addictions Macif 2021
    2 Service Public 2020
  • Piercing : quelles précautions pour prévenir les risques de complications ?

    Piercing : quelles précautions pour prévenir les risques de complications ?


    1

    Quelles sont les contre-indications au piercing ?

    « Si la peau de votre enfant est particulièrement irritable, avec un eczéma atopique ou un psoriasis par exemple, le piercing est fortement déconseillé, car il pourrait amplifier les lésions sur les zones touchées », précise d’emblée le Dr Rousseaux, dermatologue. En revanche, si votre enfant souffre d’allergie au nickel, il n’y a pas de contre-indication. À une seule condition : que le bijou soit en acier chirurgical et fabriqué en Union Européenne (n’hésitez pas à poser la question au perceur). En effet, « les normes européennes ont banni le nickel, principal métal qui déclenche une allergie », observe la spécialiste.

    Bon à savoir

    Si votre enfant est mineur, vous devez signer une autorisation parentale pour qu’il puisse se faire percer dans un salon sans vous. Sinon, vous pouvez également l’accompagner en présentant votre pièce d’identité au professionnel.

    Besoin d’une couverture santé ?

    Avec la Garantie Santé de la Macif, faites le bon choix !


    2

    Quel professionnel choisir pour se faire percer ?

    N’hésitez pas à accompagner votre ado dans différents salons de piercing pour échanger avec le professionnel sur le piercing souhaité, vous renseigner sur les soins pour la cicatrisation et checker les conditions d’hygiène. Tout comme le tatouage, le perçage corporel est très réglementé : port du masque et de gants, utilisation de matériel à usage unique, lavage des mains, désinfection de la peau avant le piercing, etc. C’est aussi l’occasion de vérifier que le professionnel utilise bien une aiguille plutôt qu’un pistolet pour percer. Ce dernier augmente le risque d’éclatement du cartilage, ce qui rend difficile la cicatrisation.


    3

    Quelles sont les zones percées les plus sensibles aux complications ?

    « Si le piercing au lobe de l’oreille guérit facilement (environ 1 mois de cicatrisation), d’autres zones sont plus sensibles et difficiles à cicatriser », explique Isabelle Rousseaux. C’est le cas des tétons, des sourcils ou des lèvres, qui peuvent facilement s’infecter. En revanche, le piercing à la langue est plutôt bien toléré. « La bouche est autonettoyante, ce qui diminue le risque d’infection. Néanmoins, vous pouvez souffrir de petites complications comme des douleurs, des inflammations ou des saignements de la langue, qui disparaissent au bout de 2 à 3 jours », précise la dermatologue.

    Pour un premier piercing, il est conseillé d’opter pour une zone moins fragile, comme l’oreille ou le nombril, pour s’habituer au bijou et aux soins à lui apporter, avant de choisir des piercings plus originaux et sensibles tels que ceux sur le visage par exemple.

    À savoir

    « En dehors des piercings sur la langue, une fois la plaie cicatrisée, le trou du piercing ne se referme plus », explique Isabelle Rousseaux. Chaque piercing laisse donc une marque définitive (plus ou moins visible) sur votre peau, même après avoir retiré le bijou.


    4

    Combien de temps doit-on attendre après un piercing pour se baigner ?

    « Comptez environ 4 à 6 semaines pour que la peau cicatrise après la pose du bijou », observe le médecin dermatologue. Pendant ce laps de temps, votre enfant doit éviter les baignades, car le sable, les germes et les bactéries dans l’eau des lacs et des piscines favorisent l’infection du piercing. Autre précaution : ne pas exposer la zone percée au soleil pendant la même durée pour une meilleure cicatrisation. Et si « la peau de la zone percée commence à rougir ou à gratter, demandez à votre enfant de retourner chez son perceur pour qu’il lui retire le bijou et consultez un médecin », rappelle Isabelle Rousseaux.

    Votre ado veut un piercing ?

    Une consultation chez un dermatologue est recommandée avant de se faire percer. Elle est couverte par le contrat Garantie Santé de la Macif.* Renseignez-vous !

     

    *voir conditions du contrat

    L’Essentiel de l’article

    • En cas de maladie(s) de peau, le piercing est déconseillé.
    • Il faut veiller à choisir un perceur agréé, qui utilise une aiguille.
    • Pour les mineurs, une autorisation parentale est nécessaire pour se faire percer.
    • Les baignades et l’exposition au soleil sont à proscrire pendant 4 à 6 semaines.
  • Tatouage : 4 précautions à prendre avant de se faire tatouer

    Tatouage : 4 précautions à prendre avant de se faire tatouer


    1

    Bien choisir son tatoueur : fiez-vous au bouche-à-oreille !

    Prenez le temps de découvrir plusieurs salons de tatouage pour discuter de votre projet et checker les conditions de travail et l’hygiène. Sur ce point, sachez que tous les tatoueurs professionnels doivent respecter un cahier des charges très strict (1) : lavage antiseptique des mains, port de gants à usage unique, utilisation de matériel stérile, etc. Soyez intransigeant ! « Si vous voyez que ce n’est pas le cas, fuyez, car le non-respect de ces règles d’hygiène est susceptible d’entraîner une infection bactérienne, voire la transmission du VIH » prévient Isabelle Rousseaux, médecin dermatologue. À noter que hors épidémie, le port du masque par le tatoueur n’est pas obligatoire, mais vivement conseillé pour éviter toute transmission de germes par voies respiratoires.

    Chiffres-clés

    18 % (2) des Français majeurs sont tatoués (soit + 8 points depuis 2010). Les premiers concernés sont les 25-34 ans : 31 % (2) d’entre eux sont déjà tatoués, puis viennent les 35-49 ans (26 %) et les 18-24 ans (22 %).


    2

    S’informer sur les contre-indications : prenez soin de votre peau

    « Toutes les maladies de peau comme le psoriasis ou le vitiligo sont des contre-indications aux tatouages », fait remarquer la dermatologue. En effet, l’encre peut être responsable de complications et amplifier vos lésions sur les zones concernées. Idem si vous souffrez d’allergies (encre, métaux, latex…) car le matériel utilisé par le tatoueur peut contenir des allergènes.

    Si vous présentez des troubles de la coagulation (hémophilie), le tatouage est également déconseillé, car vous risquez de saigner abondamment. Autre contre-indication : les maladies chroniques, auto-immunes ou inflammatoires. « Chaque tatouage présente un risque d’infection (malgré les précautions d’hygiène), on évitera donc de tatouer une personne au système immunitaire affaibli, qui peut avoir du mal à cicatriser, explique le Dr Rousseaux. Si vous êtes porteur de l’une de ces maladies, il convient de consulter votre médecin au préalable avant de vous faire tatouer », prévient-elle.

    Enfin, le tatouage est contre-indiqué aux femmes enceintes ou allaitantes. « Il s’agit davantage d’un principe de précaution, car on ne sait pas encore bien comment les encres migrent dans l’organisme », ajoute la dermatologue.


    3

    Déterminez l’emplacement de votre tatouage : évitez certaines parties du corps

    Selon la dermatologue, deux zones sont à éviter. Celle de la colonne vertébrale, notamment pour les femmes. « C’est l’endroit où l’on peut être amené à poser une péridurale avant un accouchement. Le risque est de faire pénétrer des pigments d’encre dans votre moelle épinière » explique-t-elle. La seconde zone à ne pas tatouer, c’est le grain de beauté. « En tatouant une zone avec un ou plusieurs grains de beauté, on ne peut plus voir comment ils évoluent, ce qui rend difficile, pour ne pas dire impossible, le dépistage d’un éventuel cancer de la peau », prévient Isabelle Rousseaux.

    Le saviez-vous ?

    Vous pouvez faire effacer votre tatouage grâce au laser. Cette technique, consiste à pulvériser les particules d’encre dans votre peau afin que votre corps les éliminent naturellement et que le dessin disparaisse. Ce processus est long (comptez entre 5 à 6 séances espacées de 5 à 7 semaines chacune (3)), et coûteux (entre 50 euros la séance pour un tatouage de 3 cm de diamètre et jusqu’à 200 euros ou plus pour un grand tatouage (3)). Le détatouage au laser comporte des risques d’infections et de brûlures de la peau. À ce titre, il doit être pratiqué par un médecin dermatologue spécialisé pour prévenir toute complication. Les séances de laser ne sont pas remboursées par la Sécurité Sociale.


    4

    Bien choisir son encre de tatouage : privilégiez les tons neutres !

    Les encres noires sont les moins cancérigènes selon une récente étude de Que Choisir Santé (4). Tandis que les encres rouges, bleues, vertes et blanches concentrent le plus de substances néfastes. « Toutes les couleurs contiennent des substances cancérigènes qui sont susceptibles, un jour, de se dégrader dans l’organisme, observe le Dr Rousseaux. Mais ce n’est pas tant le choix de la couleur qui pose le plus problème, mais la quantité utilisée, notamment pour les très grands tatouages », précise-t-elle. Si vous souhaitez vous faire tatouer, privilégiez si possible les tatouages unis à l’encre noire qui représentent le moins de danger.

    Envie de vous faire tatouer ?

    Pensez à consulter un dermatologue avant de franchir le pas. Le contrat Garantie Santé de la Macif couvre votre consultation.* Renseignez-vous !

     

    *voir conditions du contrat

    L’Essentiel de l’article

    • Assurez-vous des bonnes conditions d’hygiène du salon de tatouage.
    • En cas de grossesse ou de maladie(s) de peau, le tatouage est contre-indiqué.
    • La colonne vertébrale et les grains de beauté sont des zones à éviter.
    • Le détatouage est un processus long et coûteux.

    (1) Légifrance, Décret n° 2008-149 du 19 février 2008 fixant les conditions d’hygiène et de salubrité relatives aux pratiques du tatouage avec effraction cutanée et du perçage, et modifiant le code de la santé publique (dispositions réglementaires), 2008
    (2) Ifop pour La Croix, La pratique du tatouage en France, au Royaume-Uni et aux États-Unis, 2017
    (3) AFME, Le détatouage laser pour enlever un tatouage, 2019
    (4) Que choisir, Dossier « Tatouages, du poison dans les encres », 2021
  • Covid-19 : comment mieux retrouver le goût et l’odorat après la maladie ?

    Covid-19 : comment mieux retrouver le goût et l’odorat après la maladie ?


    1

    Qu’est-ce que l’anosmie ou perte de l’odorat ?

    Pr Sven Saussez. L’anosmie est la perte totale de l’odorat, c’est-à-dire que vous ne sentez plus aucune odeur. C’est le cas le plus fréquent chez les personnes atteintes de la Covid-19, car le virus attaque les cellules nerveuses sensorielles. Ce trouble est généralement transitoire et peut également survenir en cas d’allergies saisonnières, de rhinites à répétition, d’infection ORL, etc. Nous avons constaté chez nos patients ayant contracté le coronavirus que 75 à 85 % d’entre eux récupèrent leur odorat deux mois après la fin de la maladie, sans aucune séquelle.

    Chiffre-clé

    86 % (1) des malades présentant des symptômes légers de la Covid-19 (souche originelle) souffrent d’une perte d’odorat.


    2

    Pourquoi l’anosmie peut engendrer la perte du goût ?

    Pr S.S. Les papilles gustatives de la langue identifient le goût (salé, sucré, acide, etc.) pendant que les nerfs olfactifs (présents dans le nez) identifient les arômes des aliments. C’est la combinaison de ces deux sensations qui vous permet de reconnaître une saveur et de l’apprécier pleinement. Quand votre système olfactif est détérioré par une infection, vous pouvez perdre aussi les arômes et donc la saveur des aliments. On appelle cette perte de goût l’agueusie.


    3

    Qui et quand consulter lorsque l’on perd l’odorat ?

    Pr S.S. Si dans un délai de 2 à 4 semaines après les premiers symptômes de la Covid-19, votre sens de l’odorat ne revient pas, il faut vous rendre au cabinet de votre médecin traitant (sous réserve que votre test PCR ne soit plus positif) ou consulter en ligne grâce à la téléconsultation. Si besoin, votre médecin vous orientera vers un ORL.

    Vous souffrez d’une perte de l’odorat ou du goût liée à la Covid-19 ?

    Le contrat Garantie Santé de la Macif vous couvre en cas de consultation chez un ORL*. 
    Renseignez-vous !

     

    *Voir conditions du contrat


    4

    Comment retrouver son odorat ?

    Pr S.S. Pour soigner l’anosmie, la rééducation olfactive fonctionne bien. Environ 60 % (3) des personnes qui suivent un training olfactif retrouvent l’odorat. Cette méthode consiste à sentir deux fois par jour (matin et soir) des huiles essentielles à base de fleurs, de fruits, d’épices ou de plantes aromatiques. Vous pouvez également utiliser des odeurs naturelles fortes comme la cannelle, le vinaigre, les agrumes, la menthe, le café, etc., en privilégiant celles qui vous sont familières et appréciables. Il faut vous concentrer sur l’odeur pendant 5 minutes, sans aucune pollution sensorielle. Vous pouvez répéter cet entraînement durant deux à trois mois, en utilisant les mêmes odeurs jusqu’à amélioration, avant d’en intégrer de nouvelles au fur et à mesure. Pour essayer de récupérer au plus vite vos sens, adoptez également une alimentation équilibrée, riche en fruits et légumes afin d’augmenter vos apports en antioxydants et en vitamine B qui peuvent améliorer la récupération nerveuse.

    Dernier conseil : armez-vous de patience, car la récupération de l’odorat peut, pour certains patients, être lente et difficile à vivre psychologiquement. On estime que 25 à 30 % (4) des personnes souffrant d’anosmie présentent des symptômes dépressifs à long terme. Si vous vous sentez en détresse face à cette perte de sens, parlez-en à vos proches, car ce n’est pas toujours évident pour les personnes non atteintes de comprendre cet handicap invisible. N’hésitez pas non plus à consulter un psychologue si vous vous sentez démunis face à la situation.


    5

    Quelles peuvent être les séquelles de l’anosmie et comment y pallier ?

    Pr S.S. Durant la période où elles commencent à retrouver leur odorat, certaines personnes développent des fantosmies. Autrement dit, elles sentent des odeurs désagréables (cigarette, fer, vinaigre, chlore…), alors qu’il n’y a rien à sentir ! D’autres perçoivent des odeurs déformées, qui leur inspirent du dégoût (parosmie). Ces hallucinations olfactives surviennent plusieurs semaines après une perte brutale du goût ou de l’odorat. Pour en venir à bout, une seule solution : tout comme pour l’anosmie, il faut rééduquer son nez à sentir les odeurs.

    Bon à savoir :

    L’association Anosmie propose des réunions à distance d’information, de rééducation olfactive et de soutien entre malades.

    La perte d’odorat et de goût pèse sur votre santé mentale ?

    Avec le contrat Garantie Santé de la Macif, vous êtes couvert en cas de consultation chez un psychologue* !

     

    *Voir conditions du contrat

    L’Essentiel de l’article

    • L’anosmie désigne une perte totale de l’odorat.
    • Quand l’odorat est altéré, on perd aussi souvent les arômes des aliments en bouche.
    • L’odorat peut généralement se rééduquer petit à petit grâce au training olfactif.

    (1) Journal of Medicine, Study reports patient-reported loss of smell in 86 % of mild COVID-19 cases, 2021
    (2) Ameli, Le médecin traitant et le parcours de soins coordonnés, 2021
    (3) Anosmie.org
    (4) Centre de Recherche en Neurosciences de Lyon