Catégorie : Joue-la collectif

  • S’engager dans une association : quelles différences entre le bénévolat et le volontariat ?

    S’engager dans une association : quelles différences entre le bénévolat et le volontariat ?

    Si le bénévolat et le volontariat ont comme point commun de vouloir se mettre au service des autres, ils n’en restent pas moins différents. Quelles sont les différences de statuts ? Pourquoi choisir de devenir bénévole ou volontaire ? Le point pour tout comprendre.


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    Qu’est-ce qu’un bénévole ? Qu’est-ce qu’un volontaire ?

    Le bénévolat et le volontariat représentent deux formes d’engagement associatif et citoyen. S’il n’existe pas de définition juridique du bénévolat, celle du Conseil économique et social du 24 février 1993 (1) est communément retenue : « Est bénévole toute personne qui s’engage librement pour mener une action non salariée en direction d’autrui, en dehors de son temps professionnel et familial ».

    Un volontaire quant à lui « s’engage d’une manière formelle (par contrat), pour une durée limitée, pour une mission d’intérêt général. »

     

    Bénévolat et volontariat : les différences de statuts

     

    Bénévole ou volontaire, vous hésitez encore ? Voici tout ce qu’il faut savoir sur les différences de statuts avant de faire votre choix. En devenant bénévole, vous vous engagez moralement à donner de votre temps et de vos compétences gratuitement pour aider les autres. Contrairement au travail et au salariat, le bénévolat se fait :

    • sans rémunération. Vous pourrez néanmoins demander à être dédommagé par l’association (si elle le peut et l’accepte) pour les frais tels que les déplacements, l’hébergement ou encore l’achat de matériel si nécessaire.
    • sans aucune condition d’âge ni de diplôme. Peu importe votre niveau d’étude, votre statut professionnel ou votre âge, vous pouvez comme n’importe quel autre citoyen devenir bénévole.
    • sans engagement. Il n’existe aucun lien de subordination juridique. Vous pourrez mettre fin à votre participation bénévole à tout moment. Néanmoins, vous avez un engagement moral. Vous êtes dans l’obligation de respecter le règlement de l’association dans laquelle vous avez choisi d’être bénévole, ainsi que ses règles de sécurité.

     

    Se différenciant du bénévolat et du salariat, le volontariat quant à lui repose sur différents éléments :

    • votre engagement volontaire est soumis à un contrat (d’un maximum de deux ans).
    • le volontaire est indemnisé, mais ce n’est pas considéré comme un salaire.
    • vous devez avoir plus de 16 ans pour être volontaire en France et avoir plus de 18 ans pour le faire à l’étranger.
    • Aucun diplôme n’est nécessaire pour devenir volontaire.

     

     

    Bon à savoir

    • Il est possible de cumuler le statut de volontaire et de dirigeant au sein d’une même association. Ainsi, vous pouvez diriger la vie associative des sapeurs-pompiers, et participer vous-même aux opérations de secours.

     

    • Il est possible d’être bénévole dans plusieurs associations en même temps. Vous pouvez par exemple participer aux collectes des Restos du Cœur et aux maraudes du Secours Populaire.

     

    • Vous pouvez être bénévole dans une association sans en être adhérent, c’est-à-dire qu’une association ne peut pas vous refuser en tant que bénévole parce que vous ne faites pas de dons financiers.

    Bénévolat et volontariat : quel temps y consacrer ?

     

    À vous de choisir ! Vous pouvez être bénévole de manière ponctuelle ou régulière. À vous de voir le temps que vous voulez/pouvez consacrer à votre engagement. À noter que selon le Code du travail (3), les salariés ont le droit de s’absenter de leur entreprise pendant 6 jours dans l’année, pour exercer leurs activités bénévoles. Si vous êtes salarié, n’hésitez pas à en parler à vos supérieurs hiérarchiques. Vous êtes peu disponible ? Vous pouvez simplement soutenir une association grâce au don par exemple.

    Concernant le volontariat, l’engagement dans votre mission se fait à temps plein pour une durée déterminée. Vous ne pouvez pas exercer une autre activité professionnelle en même temps. Ils existent différentes formes de volontariat où les missions peuvent aller de quelques jours, pour accompagner des handicapés lors d’un séjour sportif par exemple, à un an d’engagement reconductible.

     

    S’engager dans une association : quelles différences entre le bénévolat et le volontariat ?

     

     


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    Les différentes formes d’associations dans lesquelles devenir bénévole ou volontaire

    L’engagement a la cote en France ! En effet, si on estime aujourd’hui le nombre d’associations en France entre 1,35 et 1,45 million en activité actuellement, 90 % d’entre elles ne fonctionnent qu’avec des bénévoles (5). Mais quelles formes prennent-elles ?

    • Association loi 1901 : sans doute la forme la plus courante et classique d’association. Ses fondateurs ont accompli toutes les démarches nécessaires à sa déclaration à la préfecture et sa création a été publiée au Journal officiel. Une association loi 1901 peut être reconnue d’intérêt général ou d’utilité publique.
      • Association reconnue d’utilité publique : par décret en Conseil d’État après avoir existé pendant au minimum trois ans. Ce statut lui permet d’accéder à certains avantages, comme recevoir des legs ou des donations, mais il peut lui être retiré à tout moment.
      • Association d’intérêt général : ce statut permet à l’association de délivrer des reçus fiscaux à ceux qui font des dons, permettant de bénéficier de réduction d’impôt.

     

    • ONG : association à but non lucratif et financée par des dons privés, d’intérêt public, qui ne relève ni de l’État, ni d’institutions internationales. C’est le cas notamment du Secours Populaire, d’Emmaüs ou encore de la Croix Rouge. L’activité des ONG se déploie à l’échelle nationale et/ou internationale.

     

    • Syndicat : association de personnes dont le but est de défendre les droits et les intérêts sociaux, économiques et professionnels de ses adhérents. – Parti politique : sous la forme d’une association loi 1901, il rassemble un groupe de personnes qui partagent des idées politiques communes.

     

     


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    Comment devenir bénévole ou volontaire dans une association ?

    De nombreuses organisations cherchent des bénévoles tout au long de l’année, comme les Restos du Cœur par exemple, le Téléthon ou encore la SPA.

    L’une des premières choses à faire est de vous renseigner sur les différentes associations, leur statut et les missions qu’elles proposent. Vous pourrez trouver toutes ces informations sur le leur site internet et y remplir un formulaire d’inscription. Vous pouvez également vous rapprocher des petites associations locales, en vous adressant directement à votre mairie par exemple. Une fois contactées, les associations pourront vous proposer un entretien pour échanger sur vos motivations, déterminer le rôle et les missions que vous pourriez avoir, parler de votre intégration dans l’équipe, etc. Si elles ne recherchent pas de bénévoles ou volontaires pour le moment, elles pourront vous rediriger vers d’autres associations qui défendent la même cause.

    Pour les associations à l’étranger ou les actions humanitaires, vous trouverez leur contact sur leur site internet, ou partez à la rencontre des petites structures locales qui travaillent sur le terrain à l’étranger. Vous pouvez également vous tourner vers le réseau France Bénévolat, qui propose des milliers de missions solidaires.

    Autre solution : vous tourner vers des plateformes comme Diffuz, qui vous aideront à trouver une association en demande de soutien, selon la cause pour laquelle vous souhaitez vous engager (sportive, culturelle, aide humanitaire, scientifique…), de façon ponctuelle ou plus durablement.

     

     

    Le saviez-vous ?

    S’engager permet de bénéficier de formations grâce au compte d’engagement citoyen (CEC) mis en place par l’État. Chacune de vos actions de bénévolat, volontariat ou en tant que maître d’apprentissage, vous permet d’acquérir des droits cumulés sur votre compte personnel de formation (CPF) afin de financer une formation. Le CEC est ouvert à tous à partir de l’âge de 16 ans (15 ans pour les contrats d’apprentissage) et reste valable tout au long de la vie.

    Le saviez-vous ?

    La Fondation Macif soutien de nombreuses initiatives solidaires !

    Renseignez-vous si vous souhaitez vous engager !

    Sources :
    (1) Le guide du bénévolat 2018-2019
    (2) Association.gouv, Le volontaire
    (3) Association.gouv, Les congés ou autorisations d’absence au bénéfice du bénévole
    (4) Sapeurs Pompiers de France, Chiffres-clés, 2019
    (5) Recherches & Solidarités, La France associative en mouvement, 2019
    (6) Recherches & Solidarités, La France bénévole : évolutions et perspectives, 2019

    L’Essentiel de l’article

    • Le bénévolat est sans engagement et sans rémunération.
    • Le volontariat est un engagement sur une durée déterminée contre une indemnisation.
    • 1 Français sur 4 donne de son temps gratuitement à une association. (1)

    (1) Le guide du bénévolat 2018-2019

    (2) Association.gouv, Le volontaire

    (3) Association.gouv, Les congés ou autorisations d’absence au bénéfice du bénévole

    (4) Sapeurs Pompiers de France, Chiffres-clés, 2019

    (5) Recherches & Solidarités, La France associative en mouvement, 2019

    (6) Recherches & Solidarités, La France bénévole : évolutions et perspectives, 2019

  • Les différentes formes d’engagement associatif et citoyen

    Les différentes formes d’engagement associatif et citoyen

    Les moyens de s’engager pour la société et faire preuve de solidarité sont nombreux. Quelles sont les différentes formes d’engagement ? Quelles causes pouvez-vous soutenir ? Comment vous lancer ? Le point pour tout comprendre.


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    Qu’est-ce que l’engagement associatif et citoyen ? Définition

    La citoyenneté se définit par la participation à la vie collective. Une notion de collectivité qui va souvent de pair avec l’idée de solidarité, d’entraide et d’écoute. Ainsi, si l’engagement citoyen et associatif est une initiative individuelle au départ, il permet de mener des actions pour le bien dans la société. Penser collectif pour améliorer la situation de chacun.

    Face à la crise sanitaire actuelle, l’engagement citoyen et associatif est plus que jamais nécessaire, et les divers élans de solidarité qui ont été déployés pendant le confinement montrent à quel point les Français sont enclins à aider leur prochain. Dès le début de l’épidémie, vous avez été nombreux à vous mobiliser pour apporter – à votre échelle – de l’aide aux personnes les plus fragiles. Les gestes de solidarité ont été nombreux, comme rendre visite à son voisin qui vit seul, soutenir financièrement les commerçants en détresse, donner des cours en ligne aux enfants ou encore faire des courses pour les plus isolés.

     


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    Quelles sont les différentes formes d’engagement associatif et citoyen ?

    L’envie d’agir et de s’engager est un fait, le fait de passer à l’action en est un autre. Alors, avant de vous lancer, découvrez les différentes options et statuts qui s’offrent à vous pour choisir celui qui s’adapte le mieux à vos attentes, à votre mode de vie et aux causes que vous souhaitez défendre.

    • Le bénévolat : comme 23 % des Français (1), vous vous engagez auprès d’une association pour donner gracieusement de votre temps et de vos compétences afin d’aider les autres. Vous êtes libre de choisir comment vous souhaitez vous engager. Ponctuellement ou régulièrement, à votre rythme, selon vos envies et disponibilités.
    • Le volontariat : vous vous portez volontaire pour exécuter sur une durée déterminée une mission d’intérêt général. Il peut s’agir d’un volontariat dans le cadre du service civique, d’un volontariat dans une association (en France ou à l’étranger) ou encore dans le cadre de la sécurité civile (sapeur-pompier volontaire, réserve sanitaire, etc.). Vous êtes alors soumis à un contrat et percevez une indemnisation.
    • Le service civique : réservé aux jeunes de 16 à 25 ans, et jusqu’à 30 ans pour les jeunes en situation de handicap, il vous permet de vous engager – sans condition de diplôme – dans une mission d’intérêt général au sein d’une association, d’un établissement public, d’une collectivité… en France ou à l’étranger. Sachez que le service civique ouvre droit à une indemnisation jusqu’à 473,04 € par mois. (2)
    • Le salariat : vous pouvez être salarié au sein d’une association. De quoi faire rimer votre carrière avec vos convictions personnelles.
    • Le stage : souvent obligatoire pour valider une année d’étude, il peut être réalisé au sein d’une association afin de concilier études/travail et engagement.
    • Dans un parti politique ou un syndicat : vous aiderez les autres en défendant des intérêts collectifs.
    • Par des gestes du quotidien : en vous impliquant dans la vie de quartier, en donnant de votre temps pour aider les autres, en donnant votre sang, en acceptant les microdons à la caisse des magasins, par exemple.

     


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    Un premier pas « virtuel » pour s’engager autrement

    Les différentes formes d’engagement associatif et citoyen

    Grâce à l’essor du digital et notamment des plateformes de mobilisation et des réseaux sociaux, les modalités d’engagement ont été redéfinies et en particulier chez les jeunes.

    On observe une reprise du bénévolat associatif chez les plus jeunes en 2023 : 25% des16-34 ans ont été bénévoles contre 19% en 2022.

    L’intérêt de l’engagement occasionnel est aussi de découvrir différentes types d’associations avant de vous investir à long terme. Cette évolution de l’engagement pousse les associations à diversifier les missions qu’elles proposent pour répondre aux attentes et aux disponibilités des bénévoles. Le bénévolat occasionnel leur permet aussi de renforcer leurs équipes pour des évènements en particulier, comme les collectes alimentaires, les maraudes, l’organisation de festivals ou de séjours sportifs destinés aux personnes en situation de handicap par exemple.

    En pleine culture de l’immédiateté, pour beaucoup l’engagement est non seulement ponctuel mais surtout digital. Vous êtes nombreux à participer régulièrement à des campagnes de crowdfunding* ou encore à la signature de pétitions en ligne par exemple. Une digitalisation qui permet de donner la capacité à ceux qui en ont envie de s’engager à l’échelle nationale mais aussi à l’international.

    Grâce aux sites de crowdtiming** par exemple, vous pouvez donner de votre temps selon vos disponibilités. En consultant ces plateformes d’engagement comme Diffuz ou encore le site de la réserve civique, vous trouvez en quelques clics une mission à réaliser ou un défi citoyen auquel prendre part… Organiser des initiations aux gestes de premier secours, collecter des protections hygiéniques dans les grandes surfaces pour des femmes en situation de précarité ou encore participer à une journée de nettoyage de la nature par exemple, le choix est varié.

     

    Les différentes formes d’engagement associatif et citoyen

     

    De même, les réseaux sociaux permettent de créer très rapidement des événements pour rassembler les gens (dans le respect de la distanciation sociale et des gestes barrières) autour de causes communes. Se mobiliser collectivement devient un vrai jeu d’enfant !

    *financement participatif
    **don de temps

    70% des bénévoles

    exercent une telle activité associative au moins une fois par semaine. (3)


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    Pourquoi s’engager ?

    Le caritatif et l’environnement au cœur des préoccupations

    Aujourd’hui, des millions de Français s’engagent dans des associations et les causes sont variées. Le secteur social caritatif est majoritaire et concerne 30 % des bénévoles (3), les loisirs (couture, jardinage, bricolage, etc.) représente 23 % et le sport 21 % (clubs, organisation de compétition d’amateur, etc). La culture (danse, musique, théâtre, cinéma, lecture, etc.) ainsi que la jeunesse et l’éducation (soutien scolaire, préparation aux entretiens d’embauche, etc.) suivent de près et représentent 19 % et 17 % des bénévoles. Enfin, 12 % des bénévoles s’engagent pour la santé, et 11 % pour l’environnement.

    L’environnement est d’ailleurs devenu un enjeu majeur surtout pour les jeunes qui, en 2019, se classe chez les 18-30 ans en tête des préoccupations (32 % des réponses) notamment devant le chômage (17 %).

    Par quoi les bénévoles sont-ils motivés ?

     Les raisons sont nombreuses. Selon une étude de Recherches & Solidarités, voici les différentes motivations des Français qui sont devenus bénévoles ou volontaires, et celles qui pourraient vous encourager à vous engager vous aussi :

    • Être utile à la société et agir pour les autres
    • La cause défendue – L’épanouissement personnel
    • Le souhait de faire partir d’une équipe
    • Acquérir une compétence
    • L’envie d’exercer une responsabilité
    • Obtenir de la reconnaissance sociale
    • Mesurer l’impact de ses efforts

    Les engagements possibles sont donc nombreux et les moyens d’agir accessibles à tous. Alors, choisissez la cause qui vous tient à cœur et lancez-vous !

    Vous souhaitez agir ?

    Rendez-vous sur Diffuz, la plateforme solidaire de la Macif ! Vous pourrez y découvrir les défis solidaires près de chez vous.

    L’Essentiel de l’article

    • L’engagement citoyen et associatif, c’est participer à la vie de la société en aidant les autres.
    • L’essor du digital a modifié la manière de s’engager.
    • Les jeunes de moins de 35 ans s’engagent davantage dans un bénévolat occasionnel.

    (1) associations.gouv, Le guide du bénévolat 2018-2019

    (2) service-civique.gouv, La foire aux questions des volontaires

    (3) Injep 2024

     

  • Mal-logement et solidarité : bricoler grâce à Bricobus

    Mal-logement et solidarité : bricoler grâce à Bricobus

    Avec quelques lacunes en bricolage mais surtout des difficultés financières, Hawa, 33 ans, et Marie-Lou, 53 ans, ont toutes les deux dû mettre un terme aux travaux qu’elles avaient entrepris pour rénover leur logement. L’association Bricobus, lancée par les Compagnons Bâtisseurs, leur est alors venue en aide pour les accompagner, les former et leur donner un petit coup de main pour sortir de la précarité.

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    Solidarité et entraide, maîtres mots de l’association

    Les Compagnons Bâtisseurs, c’est un réseau national né en France en 1957, sur le principe de la construction de logements en chantier participatif. « L’idée était de faire de l’auto-construction, c’est-à-dire de reconstruire des logements, mais avec l’aide de bénévoles et d’étudiants. Aujourd’hui, il existe plusieurs associations régionales en France, même en Outre-Mer », précise Eve Louvet, coordinatrice au sein de l’association régionale Les Compagnons Bâtisseurs Nouvelle-Aquitaine, dont le siège est à Bordeaux. L’objectif de l’association est de favoriser l’insertion sociale et professionnelle par le logement et par les métiers du bâtiment. « Nos valeurs sont la transmission de savoirs et l’entraide, c’est vraiment le système du compagnonnage. Le but étant que les bénévoles comme les bénéficiaires, deviennent plus autonomes, apprennent à faire eux-mêmes et soient capables d’entreprendre seuls de futurs travaux », souligne-t-elle.

    Vous emménagez ?

    La Macif assure votre habitation ! Renseignez vous !

    Chiffre-clé

    Selon l’Anah, l’Agence Nationale de l’Habitat, on compterait en France, en 2019, entre 400 000 et 600 000 logements insalubres répartis un peu partout sur le territoire. (1)


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    Bricobus : un soutien financier pour aller de l’avant

    Le dispositif Bricobus vient principalement en aide aux personnes en situation de précarité ou de mal-logement. « Nous travaillons en collaboration avec les travailleurs sociaux des départements. Ce sont souvent eux qui nous orientent vers les familles en difficulté financière. Mais, les gens peuvent aussi nous appeler directement s’ils souhaitent bénéficier de nos actions. » L’association étudie alors leur situation financière, sociale et technique pour trier les candidatures. « Nous regardons si les personnes peuvent être en capacité physique d’aider ou pas sur le chantier, la nature et l’ampleur des travaux envisagés, etc. Les dossiers passent ensuite en commission, avec nos partenaires. »

    L’association régionale Nouvelle-Aquitaine a soutenu Hawa, 33 ans, mère de deux enfants âgés de 5 et 3 ans. « J’ai vu un reportage à la télévision sur les Compagnons Bâtisseurs à Bordeaux. Je me suis renseignée, et j’ai vu qu’ils étaient aussi présents à Pau, près de chez moi, alors je les ai contactés », explique l’habitante de Ger (64). « Nos revenus fiscaux n’étant pas élevés, ils ont pu nous aider. » poursuit-elle.

    Avec son mari, Hawa rénove une vieille maison. L’an dernier, le couple avait besoin d’aide pour réhabiliter les 70 m2 de plancher, à l’étage. « Mon mari est un ancien ouvrier, mais il n’avait pas le matériel nécessaire pour faire ces travaux. Faire appel à une entreprise nous aurait coûté trop cher », explique-t-elle. Hawa et son mari ont alors déposé un dossier auprès du Bricobus de Pau. « Les Compagnons sont intervenus en juin 2019 pour nous aider à réaliser le plancher. Ils nous ont aussi aidés à financer une partie des fournitures, à hauteur de 90 %. Ils sont bien équipés, professionnels et bienveillants. Nous sommes très contents. En contrepartie, je les accompagnerai sur des chantiers près de chez nous. Si nous n’avions pas eu leur soutien, cela aurait été difficile pour nous de terminer les travaux. »

    Depuis deux mois, Hawa et sa famille ont quitté le mobile home dans lequel ils vivaient pour emménager dans leur maison. « Nous arrivons à la fin des travaux. Il nous reste le parquet dans une chambre et les peintures. On voit le bout », sourit la mère de famille.

    Chiffre-clé

    Pour chaque chantier, le Bricobus propose jusqu’à 10 jours d’intervention et 1 000 € maximum de matériaux pour les travaux. (2)


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    Un dispositif sur mesure, souple et réactif

    La philosophie des Compagnons : « Faire du sur-mesure, être réactifs, être souple, répondre aux besoins des habitants, et ne pas s’enfermer dans un système trop administratif. » Des valeurs qui ont séduit Marie- Lou, 53 ans. « J’ai quitté la Réunion il y a un an car j’avais perdu mon emploi. Je suis rentrée à Pau, où ma famille est installée. Ici, j’ai fait l’acquisition d’un appartement très ancien où il y avait tout à refaire », raconte cette photographe de métier sans emploi. L’ampleur des travaux était considérable pour cette quinqua qui vit seule. Et des devis d’entreprises inaccessibles. C’est à la Maison de l’habitat de Pau qu’on lui a parlé de l’association des Compagnons Bâtisseurs. « J’ai réalisé plusieurs entretiens avec eux. Une petite équipe hypercompétente et très à l’écoute est venue visiter mon logement et repérer ce qu’il y avait de plus urgent à faire comme l’électricité qui n’était pas aux normes. »

    « J’ai beaucoup appris à leurs côtés : je sais monter une prise électrique et bricoler en toute sécurité. C’est inespéré de pouvoir être aidée comme ça, surtout quand on est seule. Cela m’a vraiment boostée. »

    Marie-Lou, 53 ans


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    La force de l’entraide, un regain d’énergie

    Quand les Compagnons Bâtisseurs sont intervenus chez elle, cela faisait déjà trois mois que Marie-Lou habitait son logement. « Je ne savais pas par où commencer, tellement il y avait de choses à faire. Je commençais à désespérer. En plus, chaque fois que je commençais quelque chose, j’étais arrêtée car il y avait un obstacle. Tout prenait du temps, rien ne se terminait. Je pensais ne jamais pouvoir m’en sortir. Les Compagnons sont vraiment arrivés au bon moment. Ils m’ont demandé 10% du montant du matériel. On est allé faire l’achat de fournitures ensemble. Ils sont de très bons conseils. »

    Ces professionnels solidaires ont remis le tableau électrique aux normes. Dans la cuisine, ils ont montré à Marie-Lou les techniques pour poser de la fibre de verre. « Toute seule, j’aurais mis un temps fou et j’aurais fait des erreurs. Maintenant, je vais pouvoir le faire seule sur les murs du couloir et des deux chambres. »

    À son tour, Marie-Lou a donné un coup de main aux Compagnons Bâtisseurs. « J’ai participé à un de leurs chantiers de réhabilitation de mobiliers dans un parc, pendant deux jours. C’était très intéressant, j’ai appris à me servir d’une scie à bois et d’une ponceuse. Cela m’est utile pour poursuivre les travaux chez moi. »

    Exemple de travaux avant/après l’intervention du Bricobus

    Mal-logement et solidarité : bricoler grâce à Bricobus

    Mal-logement et solidarité : bricoler grâce à Bricobus

     

    Le saviez-vous ?

    En plus de l’association Bricobus, la Fondation Macif soutient de nombreuses initiatives solidaires. 

    Renseignez-vous !

    L’Essentiel de l’article

    • Les bénéficiaires participent au chantier et apprennent auprès de professionnels.
    • Les travaux durent jusqu’à 10 jours, pour 1 000 € maximum de matériaux.
    • Les familles intéressées peuvent déposer un dossier auprès de l’association des Compagnons Bâtisseurs de leur région.

    (1) Anah, Mémento de l’habitat privé 2019, p. 2
    (2) Compagnons Bâtisseurs, Les Compagnons Bâtisseurs aident les plus démunis à réaliser leurs travaux gratuitement, 2019
  • Super Cafoutch, la petite coopérative marseillaise peu chère

    Super Cafoutch, la petite coopérative marseillaise peu chère

    1 De l’ambiance au rayon bio

    Inspiré du supermarché coopératif parisien La Louve, soutenue par la Fondation d’entreprise du groupe Macif, le Super Cafoutch marseillais revendique haut et fort son ambition : permettre à ses adhérents de manger mieux pour moins cher. Une ambition qui mobilise chacun des coopérateurs, qui s’engagent à donner trois heures de leur temps chaque mois.

    Pour Charlotte Juin, coopératrice, le Cafoutch n’a rien à voir avec un supermarché classique : « C’est beaucoup plus convivial et les gens adorent ! Ici, toutes les personnes qui travaillent à la caisse, à la mise en rayon ou à l’accueil sont des coopérateurs, donc bénévoles. Chacun donne trois heures de service par mois à la coopérative pour assurer les tâches de son choix nécessaires au fonctionnement du magasin, et ça, ça change tout ! »

    Mais les adhérents ne recherchent pas seulement une atmosphère chaleureuse. Ils sont aussi les premiers acteurs et bénéficiaires d’une offre principalement bio, abordable et locale puisque les produits sont sourcés auprès de producteurs et entreprises de la région PACA ou d’Occitanie.

    « Quand le bio ou le local sont chers, on propose toujours une alternative conventionnelle (donc non bio, ndlr) pour que tout le monde puisse s’y retrouver. Le critère prix entre vraiment en ligne de compte chez nous, insiste Charlotte. On essaye aussi de s’adapter aux habitudes alimentaires des habitants du quartier. L’idée, c’est avant tout de rester un commerce de proximité. »

    Le saviez-vous ?

    « Cafoutch » est un mot marseillais qui désigne une sorte de débarras.

    J’adore aller au Cafoutch : les produits sont de bonne qualité et les gens sympathiques : il y a toujours une bonne ambiance ! Vivement l’étape suivante !

    Laure, coopératrice et cliente

    2 Mini Cafoutch deviendra grand

    Encore au stade de l’épicerie pilote (« Mini Cafoutch » pour les intimes), les coopérateurs souhaitent passer à la vitesse supérieure, sans dénaturer l’ADN du projet.

    « Chez nous, la gouvernance est partagée et toutes les idées et initiatives émanent du terrain. Les décisions sont votées en assemblée générale », poursuit Charlotte Juin.

    Outre le travail à l’épicerie, chacun peut amener ses compétences pour que le Super Cafoutch voie le jour au plus vite.

    « Nous sommes aujourd’hui en recherche active d’un local pour ouvrir le supermarché. Bien sûr, il y aura des travaux à faire pour l’aménager. On va s’appuyer sur l’expertise et les conseils de deux de nos coopérateurs bénévoles qui sont architectes. Pour eux, ça fait partie de leur engagement ! De mon côté, je m’occupe de la communication : on fonctionne au bouche-à-oreille, mais on communique aussi beaucoup au niveau local via des réunions d’information, la presse locale et les réseaux sociaux. »

    Comme partout ailleurs en France, Marseille se met à l’heure de la consommation coopérative, pour le plus grand bonheur des participants !

    Le saviez-vous ?

    La Fondation d’entreprise du Groupe Macif soutient Super Cafoutch, et plein d’autres initiatives d’économie collaborative !

    Les supermarchés coopératifs en France

    L’Essentiel de l’article

    • Super Cafoutch est un projet de supermarché coopératif principalement bio et local qui ouvrira en 2020 à Marseille.
    • Les coopérateurs peuvent déjà faire leurs courses à l’épicerie pilote du projet.
    • Chaque coopérateur s’engage à hauteur de trois heures de service par mois.