Étiquette : Environnement

  • Maison individuelle et étalement urbain : faut-il densifier la ville ?

    Maison individuelle et étalement urbain : faut-il densifier la ville ?

    Sylvie, retraitée périgourdine, vient d’emménager dans un petit logement de plain-pied qu’elle a fait construire… dans son jardin ! La démarche peut surprendre, mais elle permet à cette sexagénaire de se libérer de la contrainte des escaliers de son ancienne maison familiale, tout en restant en cœur de ville, le tout pour un budget serré.

    « Sylvie a d’abord cherché à acheter un terrain dans le centre de Périgueux, mais ce type de bien est très rare » explique Amandine Hernandez, architecte et urbaniste cofondatrice de l’agence Villes Vivantes. Cette dernière a été missionnée par la ville de Périgueux (24) pour piloter l’opération Bimby (initialement Build In My Back Yard, rebaptisée Beauty In My Back Yard, soit De la beauté dans mon jardin). En bref, il s’agit de densifier le tissu pavillonnaire en douceur, en insérant de nouveaux logements (construction d’appartements accessoires, surélévation, extension, etc.) sur les parcelles d’habitants volontaires, sans détruire les logements existants. L’ambition : proposer un habitat qui ne consomme pas de nouvelles terres naturelles et agricoles, tout en répondant aux attentes des habitants, au cas par cas.

    Densité urbaine et habitat pavillonnaire : comment limiter les impacts ?

    Si les Français préfèrent vivre en maison plutôt qu’en appartement1, ce rêve pavillonnaire a un coût. L’habitat individuel est responsable de 47 % de l’artificialisation nouvelle, contre 3 % pour l’habitat collectif, lequel abrite pourtant près de la moitié des Français2. Or, les conséquences néfastes de cette artificialisation ne font plus débat aujourd’hui : perte de biodiversité, étalement urbain, accroissement des migrations pendulaires et donc des temps et des coûts de transport…

    Alors, si construire dans un jardin peut sembler anecdotique, le recours à la densification pavillonnaire peut-il offrir un compromis entre l’idéal de logement des Français et l’urgence écologique et sociale ? Pour Amandine Hernandez, le Bimby offre un précieux point de convergence entre intérêt collectif et particulier. Et son potentiel est réjouissant : si sur cent maisons, deux d’entre elles étaient densifiées avec un nouveau bâti, l’étalement urbain serait jugulé, assure l’architecte.

    La démarche rejoint l’objectif de « Zéro Artificialisation Nette » affiché par le gouvernement dans son plan biodiversité de 2018, et qui pourrait prochainement devenir contraignant. Ce dernier est en effet au cœur du projet de loi portant lutte contre le dérèglement climatique et renforcement de la résilience face à ses effets, actuellement présenté en conseil des ministres.

    Densifier le tissu pavillonnaire peut donc apparaître comme une solution parmi d’autres – repenser les logements vacants ou sous-exploités, notamment – pour freiner drastiquement l’artificialisation du territoire, tout en répondant à une interrogation pressante de bien des collectivités locales : comment « gagner » de nouveaux habitants et répondre à leurs besoins ?

    Lire aussi : Devenir propriétaire jeune fait-il toujours rêver ?

    Repenser l’habitat pour une ville mieux partagée

    Au-delà de Périgueux, la Communauté Urbaine du Creusot-Montceau, les collectivités des Vosges Centrales ou encore du Grand Nevers ont également fait appel à l’équipe de Villes Vivantes. « Nous pensons qu’une densité accrue peut rendre la ville plus belle : c’est une ville où l’infirmière travaille plus près de l’hôpital, où les retraités peuvent faire leurs courses à pied, où des jeunes couples peuvent acheter un terrain… » défend Amandine Hernandez.

    Ce n’est pas Sylvie qui la contredirait. Elle, qui n’avait jamais imaginé que sa parcelle de 458 m2 puisse accueillir deux maisons, vit désormais sur ses 75 m2 de plain-pied (pour un coût de construction maîtrisé, aux environs de 1 300 euros le m2) dotés, en prime, d’un patio et d’une pergola. Quant à sa maison pré-existante, elle a été réhabilitée pour être louée. De quoi assurer un complément de revenu bienvenu…

    Un peu plus loin, Céline, qui vit avec sa fille dans un quartier recherché de Périgueux, a fait réaliser deux studios bénéficiant d’espaces extérieurs en soupente de sa terrasse, loués par deux étudiantes. Quant à Hamed et Mohammed, père et fils, ils ont construit sur une même parcelle deux maisons sans vis-à-vis : de quoi vivre à côté tout en préservant l’intimité de chacun…

    « Le Bimby à Périgueux, c’est du gagnant-gagnant. Cela permet d’avoir un habitat atypique en plein milieu du patrimoine et aussi de reconquérir des habitants, notamment des familles », écrit la maire Delphine Labails. Depuis les débuts de l’opération en 2016 sur la commune, près de 200 projets de logements ont abouti.

    Une densification douce pour des villes durables

    Il ne s’agit là ni de la première ni de la seule initiative visant à défendre la densification pavillonnaire. Les pionniers sont sans doute à chercher du côté de nos voisins britanniques. Dès les années 1970, le Granny Flat (« l’appartement de mamie ») séduit de nombreux propriétaires âgés, qui font construire sur leur terrain une maison plus petite avant de mettre en location leur habitation principale.

    En France, bien avant le projet de loi portant lutte contre le dérèglement climatique, la loi SRU (Solidarité et renouvellement urbains) de 2000 encourageait déjà les acteurs publics à refaire « la ville sur la ville ». L’injonction a d’abord concerné les zones centrales des agglomérations et les grands ensembles avant de toucher, plus tard, les quartiers pavillonnaires. Mais le phénomène n’est pas sans écueils : une densification spontanée et incontrôlée peut en effet se traduire par l’apparition d’un habitat dégradé, comme cela s’observe dans les tissus pavillonnaires logeant des populations défavorisées, notamment en moyenne couronne francilienne. En l’absence de réel encadrement public, des divisions internes et des extensions abusives répondent à la pression immobilière, au bénéfice de quelques-uns.

    Lire aussi : Et si l’architecture low-tech permettait des villes plus durables ?

    Par ailleurs, « Si les acteurs publics n’organisent pas de développement économique conjoint à la densification douce des zones périphériques, alors celle-ci ne fait que renforcer les mobilités pendulaires, sans permettre un développement durable des villes », met en garde Rachel Linossier, maître de conférences en Aménagement et Urbanisme à l’Université Lumière Lyon 2. « La densification doit être maîtrisée et encadrée par les collectivités », abonde Amandine Hernandez. « Mais elle doit aussi être désirable. La lutte contre l’étalement urbain ne peut fonctionner que si les habitants y trouvent leur compte », conclut l’architecte.

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    1 Etude Century 21 de 2016 : 71 % des Français plébiscitent la maison individuelle
    2 Rapport du Comité pour l’Economie Vert
  • Le saviez-vous ? Fumer tue… l’environnement !

    Le saviez-vous ? Fumer tue… l’environnement !

    Si la cigarette porte atteinte à la santé (plus de 75 000 décès en France chaque année (1)), l’impact du tabagisme sur l’environnement n’est pas non plus anecdotique.

    En effet, dès leur culture, les feuilles de tabac sont séchées au charbon de bois et de nombreux arbres sont coupés pour la construction de séchoirs à l’air libre. (2) Cette production participe à la déforestation mais aussi à l’augmentation des émissions de gaz à effet de serre. Les pesticides utilisés dans les cultures sont également responsables de la disparition de nombreux insectes et animaux (2).

    Une fois allumée, la cigarette continue de polluer l’air en libérant des substances toxiques. Mais l’industrie du tabac, c’est aussi des milliards de mégots (20 à 25 000 tonnes (3) jetés par an en France) retrouvés dans l’environnement, qui mettent en moyenne 12 ans (2) à se dégrader, laissant derrière eux des composants toxiques qui se diluent dans les sols, les eaux, et nuisent aux écosystèmes.

    (1) Santé Publique France, Tabac, 2020

    (2) CNCT (Comité national contre le tabagisme)

    (3) ecologie.gouv, Fumer tue, jeter un mégot pollue, 2020

  • Qu’est-ce que la mobilisation citoyenne ? Définition et formes d’engagement

    Qu’est-ce que la mobilisation citoyenne ? Définition et formes d’engagement

    S’il n’existe pas de définition précise de la « mobilisation citoyenne », l’expression n’en reste pas moins très fréquemment utilisée pour parler des rassemblements de citoyens autour de projets ou de causes communes, dans le but d’améliorer la qualité de vie de chacun. S’il est commun d’utiliser le terme de mobilisation citoyenne pour toutes les actions menées pour le climat, cela peut aussi concerner d’autres grandes causes.


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    Quel est le rôle de la mobilisation citoyenne dans la transition écologique ?

    Par de petits gestes du quotidien, chaque citoyen a un rôle à jouer dans la transition écologique et sociale, c’est-à-dire l’évolution des modes de consommation et de production, des façons de travailler et de vivre ensemble pour lutter contre le changement climatique et l’épuisement des ressources naturelles. Et les moyens de s’engager en faveur de la société sont nombreux. Ce n’est d’ailleurs pas pour rien que les synonymes de transition sont « changement » et « évolution ».

    Faire changer les choses, faire évoluer les mœurs, voici l’un des rôles clé de la mobilisation citoyenne pour le climat. Elle permet de trouver l’élan essentiel pour bousculer les habitudes de vie déjà bien ancrées de chacun, repenser les modes de consommation dans l’optique de réduire l’empreinte carbone et chercher des alternatives possibles pour préserver les écosystèmes qui nous entourent, tels que des gestes simples pour préserver les océans par exemple. Il s’agit d’un véritable levier de motivation collective, à l’échelle d’un pays, d’une ville, d’une région ou encore même d’une collectivité ou communauté, pour lancer des actions éco-responsables, favorables notamment au développement durable.

     

    Qu’est-ce que la mobilisation citoyenne ? Définition et formes d’engagement

    Chiffre-clé

    80 % des Français considèrent qu’ils sont « plus capables de trouver des solutions efficaces à leurs problèmes et ceux de la France » que les personnalités politiques. (4)


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    Quels liens entre les mouvements nationaux citoyens et les mouvements internationaux ?

    La mobilisation citoyenne ne se limite pas à la France, elle prend de l’ampleur partout dans le monde. Des mouvements tels que « Extinction Rebellion* », « Youth for Climatehttps://youthforclimate.fr/** » ou encore « Citoyens pour le climat » voient leurs actions se démultiplier aux quatre coins du globe. Ces acteurs de la lutte pour l’environnement ont su imposer leur présence sur la scène mondiale du combat écologique en faisant entendre leurs voix dans des villes phares telles que Paris, Londres, New York ou encore Sydney. Contrairement aux ONG, modèle associatif traditionnel, qui recrutent par compétences, chaque citoyen, où qu’il soit, peut rejoindre librement leur combat, rendant les mouvements internationaux inclusifs et ouverts à tous. Ils revendiquent d’ailleurs une structure horizontale (1), basée sur le travail de comités locaux indépendants, de groupes thématiques, ainsi que sur une coordination nationale et internationale purement informelles. Pas de porte-parole attitré, chaque militant à son importance et sa voix à faire entendre.

    *Rébellion contre l’extinction
    **La jeunesse pour le climat

     

    Le saviez-vous ?

    « Youth for Climate » est un mouvement construit autour de la grève étudiante pour le climat ou grève scolaire pour le climat : les collégiens et lycéens quittent leur établissement scolaire pour participer à des rassemblements contre le réchauffement climatique. Un mode d’action initialement lancé par Greta Thunberg en 2018 avec son mouvement « Fridays for Future*** », et repris en France, en Belgique, au Luxembourg ou encore à Chypre sous le nom de « Youth for Climate ». En France, le mouvement dénombre 130 groupes locaux répartis dans 13 régions, soit une mobilisation de plus de 200 000 personnes (2) montrant le véritable engagement des jeunes pour sauver le climat.

    *** Vendredis pour l’avenir


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    Qui sont les citoyens qui se mobilisent ?

    Poussés par la prise de conscience générale face aux enjeux climatiques et ayant le sentiment que l’état n’agit pas, les jeunes s’engagent massivement pour sauver le climat et sont principalement à l’initiative de ces mouvements citoyens.

    Selon une étude du Centre de Recherche pour l’Étude et l’Observation des Conditions de vie (3), l’environnement arrive en tête des préoccupations des 18-30 ans, devant celles relatives à l’immigration et au chômage. Pour 32 % des jeunes interrogés, l’environnement est une préoccupation majeure. Un engagement des jeunes qui est croissant puisque 12 % étaient membres d’une association pour la défense de l’environnement en 2019, contre seulement 3 % en 2016.

     

    Qu’est-ce que la mobilisation citoyenne ? Définition et formes d’engagement

     

    Ils ont la volonté d’alerter l’opinion publique, de mettre en lumière les actions possibles pour mobiliser un maximum d’acteurs du changement. Ils ne souhaitent plus passer par des associations, partis politiques ou autres, ils veulent agir en toute indépendance. En choisissant pour thème de la journée internationale de la jeunesse 2020 « L’engagement des jeunes pour une action mondiale », les Nations Unies visaient à mettre en évidence la manière dont « l’engagement des jeunes au niveau local, national et mondial enrichit les institutions et les processus nationaux et multilatéraux. »

    Chiffre-clé

    33 % des Français considéraient le changement climatique comme le problème le plus préoccupant en matière environnementale en 2019. (5)


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    Comment vous engager dans un mouvement citoyen ?

    Les façons de vous engager dans un mouvement citoyen sont nombreuses. Vous pouvez être acteur en :

    • Signant des pétitions,
    • Ramassant les détritus à terre pendant votre jogging ou en participant à une journée de nettoyage de la nature,
    • Réduisant vos déchets plastique au quotidien,
    • Participant à des manifestations,
    • Donnant un peu de votre temps libre pour soutenir une cause,
    • Favorisant la seconde main pour vous habiller,
    • Privilégiant des modes de transport à faible émissions de CO2 lors des voyages pour du tourisme durable,
    • Devenant bénévole pour une association, par exemple

    Vous pouvez aussi devenir moteur du mouvement en créant votre propre mouvement citoyen à travers les réseaux sociaux, en organisant des débats publics ou encore en faisant du lobbying citoyen, c’est-à-dire en réagissant aux programmes des politiques et en leur proposant des solutions immédiates. À vous de choisir l’engagement qui vous convient le mieux en termes de conviction et de disponibilités !

     

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    L’Essentiel de l’article

    • La mobilisation citoyenne joue un rôle clé dans la transition écologique et sociale.
    • Le manque de confiance des citoyens envers les politiques est un véritable levier d’engagement.
    • Les jeunes sont de plus en plus engagés dans les mouvements citoyens.

    (1) Extinction Rebellion, Qui sommes-nous ?

    (2) Youth for Climate 

    (3) Crédoc, Environnement : les jeunes ont de fortes inquiétudes mais leurs comportements restent consuméristes

    (4) Harris Interactive, Quelle connaissance et quel avis des Français sur les mouvements citoyens et la démocratie collaborative ?

    (5) Ademe, Baromètre : les Français et l’environnement, 2019

  • Circuit court : l’engouement pour la consommation locale et responsable

    Circuit court : l’engouement pour la consommation locale et responsable

    Si mieux consommer dans les assiettes est l’un des enjeux de l’économie circulaire et collaborative, cela a aussi un impact sur l’environnement et le développement de l’agriculture. De plus en plus de consommateurs cherchent ainsi à améliorer leurs modes de consommation alimentaire et privilégient l’achat de produits locaux ou d’origine française. Ces circuits d’approvisionnement dits courts réduisent les intermédiaires entre producteurs et particuliers, mais surtout, permettent d’accéder à des produits frais et de saison. Le point sur ce nouveau mode de consommation aux multiples bénéfices.


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    Qu’est-ce qu’un circuit court ? Définition

    Selon le ministère de l’Agriculture et de l’Alimentation (MAA), on parle de circuit court pour toute vente reposant sur un intermédiaire maximum entre le producteur et le consommateur final. Il existe donc différents types de circuits courts :

    • du producteur au consommateur en passant par le commerçant ;
    • du producteur au consommateur en passant par le restaurateur ;
    • du producteur au consommateur en passant par l’artisan transformateur (boucher, boulanger, etc.).

    L’Inra (l’Institut national de la recherche agronomique) nuance quelque peu cette définition en y intégrant la notion de géolocalisation et en tolérant la présence de deux intermédiaires entre le producteur et le consommateur final. La seule condition : qu’il existe une proximité géographique entre le producteur et le consommateur. En bref, vous consommez en circuit court lorsque vous achetez ou consommez des ingrédients et produits au plus près de chez vous, à moins de 160 kilomètres maximum (1), directement auprès de producteurs, restaurateurs ou distributeurs locaux, tout en limitant le nombre d’intermédiaires.

     

    Le saviez-vous ?

    Quand la vente se fait directement du producteur au consommateur, on parle de vente directe.


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    Consommer local : un mode de consommation de plus en plus plébiscité

    Prise de conscience écologique, envie de consommer mieux à la fois pour sa santé, son budget et l’environnement, ou encore de soutenir l’économie et agriculture locale, les consommateurs sont de plus en plus nombreux à plébisciter le circuit court. Un sondage Ipsos (2), réalisé en février 2014, révélait déjà que 41 % des Français achetaient souvent, voire très souvent, des produits locaux, contre 20 % rarement ou jamais. Des habitudes de consommation qui semblaient donc déjà bien ancrées puisque 69 % annonçaient en avoir consommé davantage au cours de ces deux dernières années et 59 % affirmaient vouloir en consommer toujours plus dans les six prochains mois. De quoi laisser présager que la tendance allait se poursuivre. Et ça n’a pas manqué !

    Toujours selon un sondage Ipsos (3), réalisé en 2019, 82 % des Français privilégient l’achat de produits d’origine française et 77 % l’approvisionnement auprès de producteurs locaux. Des chiffres en nette progression qui montrent l’intérêt toujours grandissant des Français pour les produits locaux. Seulement 4 % d’entre eux ne se considèrent pas du tout préoccupés par l’origine géographique. Ainsi, de nombreux ménages ont revu leur mode de consommation, et privilégient les circuits courts, leur permettant ainsi de connaître l’origine des produits.

    Chiffre-clé

    Entre 2014 et 2019, le nombre de Français privilégiant l’achat de produits locaux a augmenté de 36 %. (1)(2)

    Bon à savoir

    Ne pas confondre manger bio, manger local et manger équitable

    Pour beaucoup, circuit court rime avec « production et conditionnement local », « produits de saison » et « bio ». Attention aux amalgames. L’agriculture biologique dite « bio » consiste en la non-utilisation de produits chimiques de synthèse et d’OGM, quand le « local » renvoie seulement à la notion de proximité du lieu de production. Toutefois, rien ne certifie que les produits locaux n’ont pas été traités avec des substances chimiques. Il faut donc être vigilant sur le mode de production. De son côté, le commerce équitable contribue au développement durable en offrant de meilleures conditions commerciales (juste prix de vente) et en garantissant les droits des producteurs. Aujourd’hui, tout comme pour les produits biologiques, des labels permettent aux consommateurs de rapidement identifier les produits issus du commerce équitable en magasin.


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    Les avantages et les inconvénients du circuit court

    Lorsque vous optez pour une consommation en circuit court vous :

    • participez à l’économie locale ;
    • favorisez l’aide et le soutien aux producteurs locaux ;
    • respectez davantage l’environnement en limitant les intermédiaires (et donc le transport des marchandises).

    Grâce à l’achat en circuit court, vous permettez aux producteurs de fixer leurs prix. En contrepartie, le consommateur est assuré d’avoir des produits de saison avec une bonne connaissance et traçabilité du produit, pour une alimentation mieux contrôlée. Tout le monde est gagnant !

     

    Le saviez-vous ?

    Les aliments produits localement et de saison polluent dix fois moins que les autres. (4)


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    Comment adopter ce nouveau mode de consommation solidaire ?

    Circuit court : l’engouement pour la consommation locale et responsable

     

    Pour devenir un adepte du circuit court, vous pouvez tester différentes options et voir celle qui vous correspond le mieux. Et le moins qu’on puisse dire, c’est que vous avez l’embarras du choix !

    Vous pouvez, selon vos préférences :

    • vous rendre directement à la ferme ou à la cueillette en famille : il paraît qu’on n’est jamais si bien servi que par soi-même ! Alors renseignez-vous auprès de la ferme près de chez vous pour voir si elle propose de la vente en direct ou rendez-vous dans un lieu dédié à la cueillette. Vous pourrez directement choisir vos produits. Et pour cela, même plus besoin d’être à la campagne. Des fermes s’installent en ville grâce à la permaculture, permettant au plus grand nombre de venir cueillir leurs fruits et légumes près de chez eux et devenir un véritable locavore urbain ;
    • acheter dans les magasins de producteurs et comptoirs locaux ;
    • acheter sur les marchés locaux ; – vous rendre dans une des AMAP, Association pour le maintien d’une agriculture paysanne, où sont distribués des paniers remplis de produits de saison. Pour en trouver une près de chez vous, découvrez l’annuaire national des AMAP.

    Si les consommateurs adoptent ce nouveau mode de consommation, les producteurs s’adaptent à leurs nouvelles habitudes d’achats en proposant de la vente en ligne, des services de livraison ou encore du drive à la ferme. Une partie des acteurs de la grande distribution soutient aussi l’économie locale en mettant en avant des produits de producteurs régionaux dans leurs points de vente. Vous n’avez plus qu’à choisir !

     

    Le saviez-vous ?

    La Fondation d’entreprise du Groupe Macif soutient des initiatives qui œuvrent en faveur du manger local !

    L’Essentiel de l’article

    • Le circuit court limite les intermédiaires entre producteurs et consommateurs.
    • Ce nouveau mode de consommation encourage l’économie locale.
    • Consommer local permet de mieux contrôler ce qui se trouve dans son assiette.
    • Ne pas confondre manger bio, manger local et manger équitable.

    (1) Unadere, Circuit court et produit local, quelles possibilités pour la restauration collective ?, 2018

    (2) Ipsos, « Consommer local » : ce que veulent les Français, 2014

    (3) Ipsos, Pour 79 % des Français l’origine géographique d’un produit est primordiale

    (4) Insee, Des marges commerciales variées selon les produits, mais proches entre grandes surfaces, 2015

  • Moustique-tigre : 5 erreurs à éviter (sauf si vous voulez vous faire piquer)

    Moustique-tigre : 5 erreurs à éviter (sauf si vous voulez vous faire piquer)

    Chiffre-clé

    En 2020, sept nouveaux départements infestés par le moustique-tigre ont été placés en alerte rouge en France (1) : la Charente, le Cher, la Loire-Atlantique, les Yvelines, la Haute-Savoie, les Deux sèvres et la Vienne.

    Actif du 1er mai jusqu’à fin novembre, le moustique-tigre est présent dans 58 départements en France. (1) Ses piqûres ne sont pas à prendre à la légère car elles peuvent véhiculer des maladies comme la dengue, le Zika ou encore le chikungunya. Le point sur les erreurs à éviter pour ne pas vous faire piquer.


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    Erreur n° 1 : abandonner l’entretien de votre jardin

    Le moustique-tigre apprécie particulièrement vos haies d’arbustes ou de bambous non taillées. Pour éviter qu’il n’y loge le reste de l’automne, taillez-les régulièrement et éclaircissez vos plantations. Soyez vigilant aux gîtes naturels comme les « creux d’arbres, bambous cassés dont chaque tige brisée et caverneuse est un emplacement idéal pour les œufs du moustique-tigre », rappelle l’Agence Régionale de la Santé (ARS). Pensez également à ramasser régulièrement les déchets verts pour éviter l’apparition d’œufs. Profitez-en pour en faire du compost ou déposez-les à la déchetterie.


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    Erreur n° 2 : laisser des eaux stagnantes

    Videz régulièrement les soucoupes de vos plantes, car elles sont des couveuses idéales pour les œufs de la femelle moustique-tigre, y compris celles des jardinières accrochées aux fenêtres. Vous avez installé une piscine pour vos enfants ? Recouvrez-la avec une bâche lorsqu’ils ne l’utilisent pas. Idem pour le jacuzzi, le puits, le bassin à poissons et autres points d’eau. Si possible, vérifiez qu’il n’y a pas d’eau stagnante sous les dalles de votre terrasse et nettoyez vos gouttières dès que de l’eau s’y est logée.


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    Erreur n° 3 : porter des vêtements colorés

    Les couleurs vives et la transpiration séduisent le moustique-tigre qui vous préférera alors à votre voisin. Pour prévenir la piqûre, optez pour des vêtements légers, clairs et à manches longues pour protéger votre peau.


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    Erreur n° 4 : oublier les répulsifs actifs

    À l’extérieur, installez des antimoustiques (les mêmes que ceux utilisés pour les moustiques classiques) comme les spirales ou les pièges en veillant à les placer hors de portée des jeunes enfants et des animaux de compagnie. Les sprays et les produits cutanés sont également très efficaces. En cas de doute, demandez conseil à votre pharmacien car ils peuvent être contre-indiqués chez les plus jeunes et les femmes enceintes.

    Bon à savoir

    Que faire en cas de piqûre de moustique-tigre ?

    La piqûre de moustique-tigre n’est souvent pas plus méchante qu’une piqûre de moustique classique. Surveillez néanmoins l’apparition de rougeurs, démangeaisons importantes ou de fièvre (+ de 38,5 C°), et le cas échéant, consultez un médecin. (2)


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    Erreur n° 5 : croire que le moustique ne se développe qu’à l’extérieur

    Le moustique-tigre peut entrer chez vous et pondre ses œufs dans une coupelle de plante verte : vous hébergerez alors malgré vous une petite colonie de ses congénères. Dans les chambres ou les pièces à vivre, branchez des prises électriques à base d’huile essentielle de citronnelle ou de géranium. Pour bébé, installez une moustiquaire autour de son berceau. Dans la mesure du possible, pensez également à fermer vos fenêtres, car les moustiques sont attirés par la chaleur et les odeurs corporelles. 

     

    Moustique-tigre : 5 erreurs à éviter (sauf si vous voulez vous faire piquer)

     

    Vous avez été piqué par un moustique-tigre ?

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    L’Essentiel de l’article

    • Taillez régulièrement vos plantations et entretenez votre jardin.
    • Videz les eaux stagnantes (soucoupes, gouttière, seau).
    • Optez pour des vêtements légers et clairs.
    • Installez des répulsifs antimoustiques, aussi bien à l’extérieur que dans votre habitation.

    (1) Vigilance moustiques, Carte du moustique tigre 2020

    (2) Moustique-tigre.info, Que faire en cas de piqure par un moustique tigre ?

  • Eclairage nocturne : et si on éteignait la lumière en ville ?

    Eclairage nocturne : et si on éteignait la lumière en ville ?

    Lumière artificielle et impacts sur l’environnement

    La faune et la flore en sont les victimes les plus évidentes : l’absence de cycles naturels de lumière perturbe la photosynthèse des plantes mais aussi la migration et les cycles de reproduction de certaines espèces animales, menaçant à terme la biodiversité.

    Lire aussi : L’engagement des jeunes en faveur du climat

    D’autant que de manière plus indirecte, l’énergie et les ressources naturelles nécessaires à l’éclairage affectent largement l’environnement : en France, les 11 millions de points lumineux (candélabres, lanternes, projecteurs et autres lampes) du parc public émettent annuellement 670 000 tonnes de CO2, selon l’ADEME.

    Si la quasi-disparition du ciel étoilé est un enjeu écologique pressant, elle a aussi une portée culturelle et symbolique : aujourd’hui, un tiers de la population mondiale ne voit plus la voie lactée, 99 % des populations européennes vivent sous un ciel pollué (2). Et la France n’échappe pas à cette perte d’une connexion millénaire de l’humanité au ciel étoilé…

    Que deviendront nos nuits sans l’espoir d’apercevoir la Grande Ourse ? La question mobilise bien au-delà des amoureux d’astronomie, des protecteurs de chauve-souris ou d’oiseaux migrateurs. Car l’éclairage public pèse lourd : 56 TWh annuels, soit 12 % de la consommation électrique nationale (3), et 37 % de la facture d’électricité des collectivités territoriales (4).

    Lire aussi : Dans le Gard, des Survoltés inventent le watt citoyen

    Eclairage nocturne : 12 000 communes pionnières

    Alors, si on éteignait la lumière ? Aux quatre coins de l’Hexagone, des élus locaux et leurs équipes ont décidé de passer à l’action : depuis quelques années, des initiatives d’extinctions lumineuses de l’éclairage public en ville se développent. Elles ciblent certaines zones, à certains horaires – quand l’activité est réduite. « À quoi servent en effet des éclairages d’illumination et même de déplacements dans une commune déserte ? » interroge avec bon sens Anne-Marie Ducroux, présidente de L’ANPCEN. L’association a recensé 12 000 communes, soit un tiers des communes françaises, pratiquant déjà une extinction de l’éclairage en milieu de nuit.

    Exemple à Rochefort (17) : dès 2017, l’équipe municipale a fait le choix de plonger dans l’obscurité plusieurs de ses quartiers. Fini les lampadaires de minuit trente à cinq heures du matin en semaine ! La mesure a ensuite étendue à la commune toute entière l’année d’après. « La motivation de base était économique : nous avons souhaité remédier à la vétusté de notre éclairage public – de nombreux points lumineux avaient plus de quarante ans – sans générer de surcoûts. Nous avons donc proposé aux habitants une sorte de deal, sur la base du volontariat : procéder à des extinctions temporaires pour réaliser les économies d’énergies permettant l’achat d’un nouveau parc équipé en LED », explique M. Lesauvage, en charge de l’urbanisme et du développement durable de la ville.

    Lire aussi : Et si l’architecture low-tech permettait de bâtir des villes plus durables ?

    Réduire l’éclairage : un atout écologique et financier

    La cité de Charente-Maritime n’est pas la seule à faire face à une nécessité d’investissement : aujourd’hui, plus de la moitié du parc d’éclairage public français est obsolète, et sur-consommatrice d’énergie, selon l’ADEME. Questionner la nécessité de la permanence de l’éclairage peut donc permettre des économies substantielles, non négligeables dans un contexte de baisse des dotations de l’État…

    À Rochefort, l’expérience a été plus que concluante. « Nous avons réalisé une économie de 60 000 euros par an. Et alors que certains craignaient une augmentation de la délinquance, nous avons observé au contraire une réduction de cette dernière de 30 % environ ! », se félicite l’adjoint au maire en charge de l’urbanisme.

    De quoi tordre le coup à l’évidence du couple lumière-sécurité. Ce vieux duo qui déchaîne les passions depuis des siècles est peut-être moins lié qu’on pourrait le croire : s’il est généralement admis que la lumière rassure, c’est pourtant en plein jour que sont commis la plupart des vols et tentatives de vol (73 %), mais aussi des violences physiques (63 %), selon le dernier rapport d’enquête « cadre de vie et sécurité » (INSEE, 2017).

    « Les communes ont la possibilité d’éviter les gaspillages et d’économiser de 30 à 75 % de leur budget électricité, par la conception et par de meilleurs usages, notamment concernant la durée d’éclairement »

    Anne-Marie Ducroux, présidente de L’ANPCEN

    Partisans de la sécurité versus défenseurs de la biodiversité

    Avec un bilan sécuritaire et financier aussi positif, on pourrait penser que la mairie de Rochefort ait décidé de pérenniser l’extinction nocturne. Il n’en est rien : l’an dernier, les éclairages LED conforme au « deal » initial annoncé aux habitants ont été installés et mis en fonctionnement. Il faut dire que l’expérimentation ne s’était pas faite sans résistance, justifie M. Lesauvage : « Le fait d’éteindre ou pas a partagé la population en deux camps : pour schématiser, les partisans de la sécurité versus les défenseurs biodiversité », explique-t-il, se réjouissant de la solution apportée par l’éclairage LED : « les modèles choisis peuvent être abaissés à une luminosité de 25%, ce qui est apprécié des partisans d’une réduction lumineuse. Quant à ceux qui s’inquiétaient d’une absence de lumière, ils sont rassurés par le retour d’un éclairage, même faible », précise-t-il.

    Concertation ou démagogie ? L’adjoint préfère le terme de « statu quo », et prône un changement progressif. Ce n’est pas Gilles Pierret, directeur des fonctions support de Comatelec Schreder et membre de l’Association Française de l’Éclairage (dont les adhérents, collectivités et professionnels, gèrent plus de 5 millions de points lumineux en éclairage public), qui l’en blâmerait.

    « De nombreuses mesures d’extinctions lumineuses sont hâtives, elles malmènent la sécurité de se déplacer. Je refuse que de mauvais éclairages prennent pour prétexte la préservation de la biodiversité ou la réalisation d’économies d’énergie. Si ici ou là, des exemples n’ont pas généré plus d’accidents, sur combien de temps est-ce valable, et dans quelles zones ? » interroge Gilles Pierret, qui prône la mise en place de solutions technologiques pensées en concertation avec les professionnels de l’éclairage.

    Des équipements « intelligents », avec détecteurs de présence ou abaissement de l’intensité modulable, qui peuvent faire office de compromis aux yeux de responsables locaux tiraillés entre les exigences citoyennes, les impératifs économiques et écologiques. Mais la présidente de l’ANPCEN appelle à la réserve : « la seule vraie question à poser, avant d’installer une source lumineuse est celle de sa véritable utilité », défend-elle. Un vœu pieux ?

     

     

    (1) Sondage 2018 de l’association Nationale pour la Protection du Ciel et de l’Environnement (ANPCEN)  https://www.anpcen.fr/?id_rub=11&id_ss_rub=197&id_actudetail=191
    (2) Falchi et al, 2016 : The new world atlas of artificial nigtsky brigthness, Science Advance
    (3) Selon L’association Française de l’Eclairage (AFE), 2018
    (4) Bilan de l’Ademe https://www.ademe.fr/collectivites-secteur-public/patrimoine-communes-comment-passer-a-laction/eclairage-public-gisement-deconomies-denergie
    (5) Chiffres de l’ANPCEN
  • Week-end à vélo : écolo, simple et pas cher !

    Week-end à vélo : écolo, simple et pas cher !

    Au retour des beaux jours, l’envie d’aller découvrir de nouveaux paysages et de profiter du grand air se fait ressentir, en particulier cette année ! Vous cherchez une façon de partir différemment cet été ? Avec la multiplication des itinéraires cyclables aménagés, il est maintenant possible de parcourir de grandes distances à vélo. Mais pas toujours facile d’organiser une excursion, sans rien oublier. Michaël, 27 ans, et Gaëtan, 25 ans, deux adeptes du tourisme à vélo, nous livrent leurs conseils et astuces pour partir l’esprit tranquille !


    1

    Choisir un parcours adapté à ses capacités

    Michaël. « Pour débuter, je conseille la ViaRhôna (1) : un itinéraire de cyclotourisme qui part de la Suisse pour rejoindre Saintes-Maries-de-la-Mer, avec de nombreuses étapes possibles. Bien balisé et facile, cet itinéraire est très plaisant. On trouve tous les renseignements utiles sur les sites de tourisme et les blogs de randonneurs. Une fois en route, il suffit de suivre les nombreux panneaux pour ne pas se perdre. »

    Gaëtan. « L’itinéraire dépend de son niveau et de ses envies. Pour débuter ou passer un week-end en famille, les voies vertes comme la « Passa Païs » du Haut-Languedoc (2) sont parfaites, bien balisées et généralement très faciles à pratiquer, avec de nombreux gîtes et campings sur le parcours. Sinon, il faut choisir les petites routes, plutôt que les grands axes, car on y croise moins d’automobilistes et elles sont beaucoup plus jolies en pleine nature ! »

    Chiffre-clé

    15 120 km d’itinéraires aménagés, c’est-à-dire des voies exclusivement réservées aux cyclistes, sont disponibles en France. (5) 

    En 2030, l’objectif est d’atteindre 22 780 km, notamment grâce à l’ouverture de nouvelles pistes cyclables pour faciliter les déplacements face à la crise du coronavirus.

    À savoir

    La difficulté des itinéraires touristiques vélo est signalée par une couleur sur les panneaux qui balisent le parcours : vert (très facile), bleu (facile), rouge (difficile), noir (très difficile). (3)

    2

    Équiper son vélo comme il faut

    Michaël. « J’ai fait la ViaRhôna avec mon VTT (vélo tout-terrain) de tous les jours. C’est lourd mais c’est pratique car les pneus ne crèvent pas dès qu’on passe hors des pistes bitumées. On roule moins vite qu’avec un VTC (vélo tout chemin), plus léger, mais on a plus de liberté. J’ai opté pour des sacoches, mais on peut aussi faire installer un porte-bagages pour porter la tente, par exemple. »

    Gaëtan. « Je conseille des vélos type VTT ou VTC. Si le vélo n’est pas adapté, on peut en louer un déjà tout équipé et si l’on craint de manquer de force dans les jambes, le vélo électrique sera notre meilleur allié. Avant de partir, le mieux est également de faire une révision totale de son vélo pour vérifier freins, chaîne, pneus, suspensions… et rouler en toute sécurité ! Lors de la révision de mon deux-roues, j’ai dû poser des pneus neufs mais cela reste un petit investissement très utile. »

    Vous partez en voyage à vélo ? 

    La Macif propose une assurance vélo grâce à l’option « bicyclette(s) » de son contrat d’assurance habitation. Roulez l’esprit tranquille !

    Le saviez-vous ?

    Depuis 2017, en France, le port du casque est obligatoire (4) à vélo pour les enfants de moins de 12 ans, qu’ils soient au guidon ou passagers, sous peine d’amende. Il n’est pas obligatoire pour les usagers plus âgés, mais son port est hautement recommandé.


    3

    Avoir la main légère sur le matériel

    Michaël. « Je n’emmène que des vêtements légers pour rouler. Pour les petites réparations : 2 chambres à air, une pompe et 2 ou 3 clés anglaises adaptées à mon vélo. Pas besoin de se surcharger, car en cas de problèmes, on peut trouver de quoi réparer ou se ravitailler sur la route. J’avais donc 5 kg de matériel réparti dans deux sacoches. Ce qui pèse le plus lourd, c’est la tente ! »

    Gaëtan. « Il faut que tout tienne sur le vélo : je conseille d’éviter les remorques à tracter, très pratiques pour les déménagements à vélo, mais trop lourdes à transporter sur de longues distances tout un week-end ! Le principe est de se délester des poids inutiles qui pourraient rendre votre parcours plus difficile, surtout s’il est escarpé. Quant à la nourriture, il faut emporter des aliments nutritifs, mais peu encombrants, comme les féculents ou les fruits secs par exemple. »


    4

    Prévoir où dormir

    Michaël. « Je suis adepte du camping. Peu cher, il y en a partout et on trouve toujours de la place pour planter sa tente, même au mois d’août. »

    Gaëtan. « Le camping sans hésiter ! C’est très bon marché – parfois gratuit – dans certains campings municipaux. Si l’on ne veut pas porter la tente tout le séjour, il y a les gîtes, mais il faut réserver pour s’assurer d’avoir une place. »


    5

    Récolter des tips de pro pour un week-end à vélo

    Michaël. « Il faut s’équiper de vêtements conçus pour le vélo tels que des shorts rembourrés et des gants de cyclistes pour limiter les frottements. On peut aussi prendre des hauts adaptés aux cyclistes et possédant des poches pour garder téléphone et clés à portée de main. »

    Gaëtan. « Il faut surtout prévoir beaucoup d’eau ! Une bonne idée est d’équiper son vélo de porte-bidons pouvant accueillir des contenants d’un litre, afin de s’abreuver sur le parcours. Et en plus, c’est plus écolo et rentable que de multiplier les bouteilles d’eau !


    6

    Oublier les petits tracas du voyage à vélo

    Michaël. « Les automobilistes sont parfois de vrais dangers pour les cyclistes. C’est pourquoi, mieux vaut privilégier les voies spécialement aménagées pour les vélos. La blessure est aussi l’une de nos préoccupations, comme la chute ou la tendinite du genou par exemple. Pour les éviter, rien de mieux qu’un bon entraînement avant de partir ! »

    Gaëtan. « Pour éviter les problèmes mécaniques sur le vélo, on conseille de s’équiper avec du matériel de qualité et d’apprendre à réparer son vélo soi-même. Les vols de bagages peuvent aussi arriver, surtout lorsque nous laissons notre vélo pour visiter des lieux touristiques. L’idéal est de voyager avec le strict nécessaire et surtout de ne rien apporter de valeur. »

    L’Essentiel de l’article

    • Faire un week-end à vélo est facile à organiser et peu coûteux
    • Pour débuter, choisir les parcours de cyclotourisme balisés
    • Ne pas trop se charger pour la route
    • Faire réviser son vélo avant de partir

    (1) ViaRhôna, Du Léman à la Méditerranée à vélo
    (2) France Vélo Tourisme, PassaPaïs : voie verte du Haut-Languedoc à vélo
    (3) Fédération française de cyclotourisme, Cotation de la difficulté des itinéraires de tourisme à vélo, 2016
    (4) Service Public, Équipements obligatoires sur un vélo, 2019
    (5) France Vélo Tourisme, Itinéraire, véloroute, piste cyclable, voie verte : explications !, 2018
  • Yuka, Good on You, BuyOrNot… Ces applis nous aident-elle vraiment à consommer mieux ?

    Yuka, Good on You, BuyOrNot… Ces applis nous aident-elle vraiment à consommer mieux ?

    Vendredi soir, dans un supermarché d’Ivry-sur-Seine (94). Un trentenaire, smartphone au poing, scanne le code-barres d’un paquet de céréales avant de le reposer d’un geste décidé sur les rayonnages, après un coup d’œil à son écran. « Produit médiocre », affiche l’interface, sortant le carton rouge. Évaluer un produit via une application, pendant ses courses : la pratique est récente, mais elle se développe. Selon la dernière enquête menée par l’Observatoire Société et Consommation (Obsoco), une société d’études et de conseil en stratégie, 36 % des consommateurs français ont déjà eu recours à ce type de conseil numérique, et 14 % l’utilisent au moins une fois par semaine.

    Lire aussi : Savez-vous décrypter les étiquettes alimentaires sans votre téléphone ?

    Des applis simples et gratuites

    Open Food Facts, Yuka, Good on You, BuyOrNot… Ces dernières années, les applications à usage des consommateurs se sont multipliées. Elles ont en commun la gratuité (du moins pour les fonctionnalités de base) l’instantanéité de l’évaluation et la facilité d’usage, mais aussi de larges bases de données qui laissent rarement le consommateur sans réponse face à un produit non référencé. Mais si leur principe de base est le même – guider les acheteurs dans leurs choix face à une jungle de produits, de labels, d’ingrédients et d’additifs –, leurs critères de choix varient.

    À chacune ses priorités et engagements : pour l’équipe de Lyonnais à l’origine de Yuka, l’une des applis les plus populaires en France, l’objectif premier est la santé des consommateurs. Il s’agit d’aider ces derniers « à décrypter les étiquettes des produits afin de faire les meilleurs choix pour leur santé (…) et en même temps de devenir un levier d’action pour conduire les industriels de l’agroalimentaire et de la cosmétique à améliorer leur offre ».

    Intéressant, mais pas suffisant pour Levent Acar, co-fondateur de l’association I-Boycott à l’origine de l’application BuyOrNot, qui évalue l’impact social et environnemental des denrées : « Pour nous un produit n’est pas sain s’il ne prend en compte que la santé du consommateur, et pas la santé de la planète » plaide-t-il. Un positionnement similaire, mais portant le secteur de l’habillement uniquement, est adopté par Good on You, qui défend une mode plus écoresponsable.

    Lire aussi : Comment consommer la mode de façon responsable ?

    Enfin, d’autres applications, telles que Qualito, font le choix de mettre l’accent sur la présence d’allergènes, ou aident à cuisiner plus durable, comme Etiquettable. « Les pionnières se sont lancées en 2016-2017. Leur progression est très rapide » observe Simon Borel, sociologue à l’Obsoco.

    Ainsi, Yuka, créée il y a trois ans seulement, revendique 17 millions de téléchargements et 2 millions d’utilisateurs réguliers. Ces derniers sont plutôt jeunes (48 % ont entre 18 et 24 ans), et ils ont en moyenne de plus hauts revenus et un plus haut capital culturel que la moyenne des Français, pointe le sociologue Simon Borel.

    Intelligence collective et engagement citoyen

    « Le succès rapide de ces applications s’explique par les nombreux scandales alimentaires récents, très médiatisés, qui diffusent un sentiment de risque sanitaire. Les produits industriels suscitent une suspicion généralisée et un imaginaire négatif. En parallèle se développe chez le consommateur une quête de qualité et de contrôle », analyse Simon Borel.

    Une chose est sûre : les consommateurs exigent davantage de transparence, et ces applications apportent une réponse – à portée de clic – à ce besoin qui s’affirme.

    Mais comment ça marche ? Quand les adeptes de Yuka scannent l’étiquette d’un produit, une note sur une échelle de 0 à 100 apparaît, accompagnée d’une brève appréciation : « mauvais », « bon », « excellent »…

    Une méthode simple et rapide, qui repose sur trois critères :

    • la qualité nutritionnelle (60 % de la note), qui reprend en grande partie la méthode du Nutri-Score, ce barème conçu dans le cadre du Programme national nutrition santé, qui analyse la présence de sucre, sel, graisses saturées, protéines, fibres, fruits, légumes et calories,
    • la présence d’additifs (30 % de la note) qui, en fonction de études existantes, se voit affecter un niveau de risque,
    • la dimension biologique (label bio français ou label bio européen) représente 10 % de la note.

    Lire aussi : Alimentation des enfants, où se cache le sucre ?

    Yuka, comme la plupart de ces applis, utilise la base de données collaborative développée par l’association Open Food Facts ; une sorte de Wikipédia des aliments commercialisés dans le monde. À cette première liste de quelque 600 000 références s’ajoutent les contributions directes des utilisateurs de chaque application, ainsi que celles de producteurs qui acceptent de partager leurs données.

    Pour BuyOrNot, la plus-value est un renvoi, en fonction des marques ciblées, sur les campagnes de boycott menées par l’association. À titre d’exemple, un utilisateur scannant un jus de fruit d’une marque qui peut lui sembler indépendante va être informé si celle-ci appartient à une multinationale, contre laquelle l’association aurait lancé un boycott à cause de son utilisation du plastique et de l’assèchement des nappes phréatiques par exemple.

    Si pour Levent Acar, le système collaboratif n’est pas parfait, il a l’avantage d’éviter les prises d’intérêt. « Le lobby de l’agro-alimentaire avait dépensé 1 milliard d’euros lors de la réalisation du Nutri-Score [ pour empêcher la mise en place d’un étiquetage nutritionnel obligatoire au niveau européen ] », glisse en contrepoint le cofondateur de BuyOrNot.

    L’intelligence collective et l’engagement citoyen

    L’intelligence collective et l’engagement citoyen ne sont pas dénués de pouvoir : Yuka pointe vingt-et-une entreprises de l’agroalimentaire et cosmétique, dont Nestlé France, Monoprix, Caudalie, Leclerc ou encore Fleury Michon qui ont changé la formulation de leurs produits pour améliorer leur notation sur l’application. Le patron du Groupe Intermarché a même annoncé à l’automne 2019 vouloir retirer 142 additifs de 900 produits pour obtenir une meilleure évaluation.

    Un rôle d’aiguillon

    De quoi donner au consommateur le sentiment d’être en capacité de mieux choisir les produits, mais aussi d’agir sur les risques sanitaires et alimentaires et de peser sur les acteurs de l’offre. « C’est un mouvement positif, mais qui doit être relativisé », tempère le sociologue Simon Borel. « Il n’y a toujours pas de collectif de consommateurs intégrés dans la prise de décision de grande surface par exemple. L’action ou l’inaction reste à la discrétion des producteurs et de la distribution », relève-t-il.

    D’autres limites sont également pointées quant à l’objectivité et la qualité de diagnostic de ces applications. D’abord, le caractère collaboratif des bases de données questionne la fiabilité des notations, « d’autant que les analyses ne sont pas vérifiées par des nutritionnistes, des experts et scientifiques du domaine », relève Simon Borel.

    De plus, l’absence de prise en compte des portions réellement consommées pénalise certains produits – fromages, beurre, huile d’olive – qui ont pourtant toute leur place dans une alimentation saine, en petites quantités. Enfin, le scientifique craint qu’en voulant réduire la défiance, ces applications ne contribuent à l’entretenir : « elles peuvent être rassurantes dans un premier temps, par le diagnostic tranché qu’elles proposent, mais accroître le doute par la suite, quand l’utilisateur constate la contradiction d’évaluation entre différentes applications, sur un même produit.Au final, ces applications peuvent contribuer à nourrir un peu plus la défiance quant à l’offre alimentaire et à son évaluation » alerte Simon Borel.

    Lire aussi : Et si manger mieux ne signifie pas forcément manger plus cher ?

    Reste que face à la défaillance des pouvoirs publics pour apporter une information précise et de qualité (le Nutri-Score n’a en effet pas été rendu obligatoire), ces applications endossent le rôle d’aiguillon. Imparfaites, « elles comblent un vide face à la lenteur de réaction des acteurs de l’offre et de l’État » reconnaît Simon Borel. « Aujourd’hui, on ne peut pas attendre que le politique agisse. Il faut outiller le consommateur, d’autant que les pouvoirs publics ont besoin d’un élan citoyen pour agir » abonde Levent Acar. À vos applis !

    Envie de vous engager pour une consommation plus responsable ?

    Rendez-vous sur la plateforme Diffuz (initiée par Macif) et lancez ou rejoignez un défi solidaire près de chez vous, ou même a distance, de chez vous !

  • Consommation d’eau à la maison : les chiffres

    Consommation d’eau à la maison : les chiffres

    L’eau douce et potable est une ressource précieuse, en voie de raréfaction (1). En France comme ailleurs, la modération est donc de mise… Pourtant, avec 143 litres par personne et par jour (2), dans l’Hexagone, on reste de relativement gros consommateurs d’eau (3). En cause ? Majoritairement les bains, douches et WC, principaux postes de consommation des familles. Mais avec quelques gestes simples et des équipements peu coûteux (un mousseur, un minuteur dans la salle de bains, une chasse d’eau 3/6 litres, etc.), il est possible de réduire l’addition. Envie d’essayer ?

     

    5 minutes

    C’est la durée optimale d’une douche pour limiter sa consommation d’eau. (2)

    Le saviez-vous ?

    Si vous avez un jardin, sachez qu’il vous faudra entre 15 et 20 litres d’eau pour arroser 1 m2 (4). Pensez donc à récupérer l’eau de pluie.

    Consommation d’eau à la maison : les chiffres

    Chiffre-clé

    160 €/an sur votre facture d’eau.

    C’est ce que vous économisez en installant un mousseur sur votre douche (il réduit le débit de 50 %). (2)

    *Pour un prix moyen de l’eau à 3,70 € le m3.

    Le saviez-vous ?

    Un robinet qui fuit dans votre maison et c’est 120 litres d’eau perdus par jour. Une chasse d’eau défaillante ? Cela représente 600 litres perdus par jour, soit la consommation en eau d’une famille de 4 personnes sur une journée (6). Si votre consommation vous paraît anormalement excessive, pensez à faire vérifier vos installations.

    (1) OCDE, De l’eau pour tous, 2019
    (2) Ademe, 40 trucs et astuces pour économiser l’eau et l’énergie, 2019
    (3) Le centre d’information sur l’eau
    (4) ConsoGlobe, Qu’est-ce qui consomme le plus d’eau dans la maison ?, 2019
    (5) ConsoGlobe, Comment économiser l’eau de sa douche ?, 2009
    (6) Quechoisir, Comment remédier au gaspillage d’eau dans son logement ?
  • Et si l’architecture « low tech » permettait de bâtir des villes plus durables ?

    Et si l’architecture « low tech » permettait de bâtir des villes plus durables ?

    Au nord de Paris, près de la future gare Pleyel du Grand Paris Express, le futur village olympique accueillera en 2024 deux mille cinq cent athlètes, avant de laisser la place à un éco-quartier de logements, bureaux, commerces, etc. Un vaste chantier, placé sous un signe inattendu : la prédominance du bois. Une douzaine d’immeubles conçus en matériaux biosourcés (bois principalement mais aussi terre) seront bientôt érigés. Objectif affiché des organisateurs : participer à des jeux « neutres en carbone », pour saisir « une opportunité d’amélioration durable des manières de faire en faveur du climat ».

    Des JO verts ? L’ambition peut prêter à sourire, au vu des bilans fortement carbonés des précédents rendez-vous sportifs : quelque 3,5 millions de tonnes équivalent CO2 pour Londres 2012, idem pour Rio 2016.

    Une frugalité heureuse et créative

    Au-delà d’une stratégie de communication, la démarche emprunte à une tendance encore marginale, mais qui s’affirme comme l’une des clés d’une urbanité plus durable : l’architecture low tech. Comprenez : construire avec des technologies plus sobres, moins polluantes et plus durables. C’est ce que défendent notamment les quelque 8 000 signataires – architectes, ingénieurs, urbanistes, scientifiques, étudiants – du manifeste « Pour une frugalité heureuse et créative », qui appellent à sortir la construction « des visions technicistes et productivistes, gaspilleuses en énergie et en ressources de toutes sortes ».

    Il y a urgence : en France, le bâtiment représente près de 45 % de la consommation énergétique nationale et plus 25 % des émissions de gaz à effet de serre (1).

    La faute, entre autres, au béton, largement utilisé. Sa fabrication est très énergivore, notamment parce que le ciment, qui en est l’un de ses composés essentiels, nécessite d’être chauffé à des températures très élevées. Son transport et sa fin de vie, génératrice de déchets, alourdissent encore son impact environnemental. Or, si le béton est précieux pour réaliser des ouvrages d’art tels que des ponts, « ses performances techniques ne sont pas nécessaires pour des bâtiments plus simples, comme des logements par exemple », explique l’architecte Paul-Emmanuel Loiret, qui défend depuis des années l’usage de matériaux biosourcés.

    Lire aussi : 5 matériaux écolos pour une maison saine et respectueuse de l’environnement

    Pièges à carbone

    Place donc au bois, à la terre, à la paille, ou encore au chanvre, qui combinent de multiples avantages. Ainsi, le bois est un véritable piège à carbone ; quand il est encore à l’état d’arbre, ses feuilles absorbent le CO2 lors de la photosynthèse. Capturé dans le bois, le carbone évite ainsi de se retrouver dans l’atmosphère… Par ailleurs, la légèreté de ce matériau permet un montage deux fois plus rapide par rapport à un chantier béton et acier.

    La paille a également un impact environnemental très faible. Ce coproduit de l’agriculture, largement disponible en France, peu cher, est encore aujourd’hui jeté la plupart du temps, alors qu’il ne nécessite pas de transformation. Utilisé comme isolant notamment, il favorise l’isolation thermique et acoustique.

    Lire aussi : La France peut-elle arriver au bout de ses passoires thermiques ?

    Quant à la terre crue, outre qu’elle est peu émettrice et permet l’exploitation de gisements locaux, elle offre aussi un certain confort de l’habitat.

    « L’inertie de la terre crue régule la température et l’humidité. Comme le bois, elle permet de renouer avec une construction plus sensorielle, appréciée de ceux qui l’habitent. Par ailleurs la construction en terre crue nécessite de s’appuyer sur des savoir-faire artisanaux, à l’inverse de matériaux très technologiques »

    Magali Castex, qui pilote pour Grand Paris Aménagement un projet innovant baptisé Cycle-terre

    L’initiative s’organise autour d’une fabrique de terre crue, dont la construction débute ce printemps à Sevran (93). L’ambition est de valoriser une partie des millions de tonnes de terres excavées lors des travaux du Grand Paris en de nouveaux matériaux de construction : briques de terre crue ou panneaux d’argile biodégradables et recyclables à l’infini.

    Loin de la lubie écolo, l’habitat en terre (en pisé, avec des briques d’adobe, du torchis, de la bauge ou des blocs comprimés) abrite un tiers de l’humanité, en particulier en Afrique et Amérique du Sud (2) ; en France, la pratique a quasiment été abandonnée ces dernières décennies. Au sortir de la deuxième Guerre Mondiale, la nécessité de reconstruire vite et peu cher des villes entières bombardées consacre l’usage du béton au détriment de matériaux biosourcés. Mais l’urgence climatique la remet au goût du jour. Des maisons individuelles sortent de terre ici ou là ; l’été dernier, un groupe scolaire en terre crue a été livré à Nanterre (92).

    Cycle de vie

    Autre atout des matières biosourcées : lors de la déconstruction, celles-ci peuvent être facilement recyclées. Ce cycle de vie optimisé est l’un des aspects fondamentaux d’une construction low tech pour Quentin Mateus, ingénieur au sein de Low tech lab*. Cette association de passionnés se consacre, entre autres projets, à la conception d’un prototype d’habitat écologique. Elle défend un bâti qui réponde à un critère d’utilité (combler un besoin essentiel), de durabilité (être économe en énergie, en ressource, repérable, robuste, modulaire), et d’accessibilité (ouvert à des savoir-faire accessibles, à des techniques libres de droit).

    « Est-ce que c’est vraiment nécessaire ? Est-ce que c’est la solution la plus durable pour le faire ? Est-ce que cela m’offre plus d’autonomie ? On pourrait résumer la démarche low tech à ces trois questions »

    Quentin Mateus, ingénieur au sein de Low tech lab

    À ce titre, le village olympique a encore des progrès à faire… Mais ce grand chantier offre un signal positif à la filière de la construction biosourcée, qui peine à s’imposer dans un secteur français du BTP dominé par la performance technique et par les leaders mondiaux du béton (Bouygues) et du ciment (Lafarge). Ainsi, en 2019, on comptait en France un peu plus de 400 constructions en paille réalisées seulement (3). Quant à l’usage du bois comme système constructif, il représente4,3 % de part de marché en logements collectifs et 9,4 % pour la maison individuelle. Soit près de 15 000 habitats individuels construits en bois en 2018… Un chiffre encore faible, mais en augmentation (4). Pourquoi pas vous ?

    * Le Low Tech Lab est soutenu par la Fondation d’entreprise du groupe Macif
    (1) http://www.batiment-energiecarbone.fr
    (2) http://craterre.org/
    (3) http://www.constructionpaille.fr/statistiques/
    (4) https://www.codifab.fr/sites/default/files/enquete_constructionbois_juin_2019.pdf