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  • Quels sont les bienfaits de la sieste sur votre santé ?

    Quels sont les bienfaits de la sieste sur votre santé ?

    La sieste est une pratique très culturelle. « Dans les sociétés d’Europe du Nord, par exemple, elle est plutôt mal vue et se pratique peu. On considère que c’est un signe de paresse et que les personnes qui font la sieste ne veulent pas travailler. Tandis qu’en Europe du Sud, en Asie, ou en Afrique, c’est quelque chose d’admis », indique Raphaël Heinzer, professeur associé à l’Université de Lausanne, et médecin chef au Centre d’investigation et de recherche sur le sommeil (CIRS). « Nous sommes dans une société qui a tendance à limiter le temps de sommeil pour avoir plus de temps pour le travail ou les loisirs. Beaucoup de personnes ont un manque chronique de sommeil et la sieste permet de compenser, en partie, ce manque. »


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    La sieste pour chasser le stress

    Un sommeil nocturne insuffisant ou perturbé peut provoquer des troubles durant la journée. « Ils se manifestent notamment au niveau cérébral, avec une mauvaise mémoire, une baisse de l’attention, des sautes d’humeur et une forme de stress », explique Raphaël Heinzer. En effet, le manque de sommeil augmente les hormones de stress dans le corps. « Des études montrent que les personnes qui n’ont pas assez dormi la nuit voient leurs hormones de stress baisser lorsqu’elles font une sieste l’après-midi », indique le docteur.

    Chiffre-clé

    27 % des Français font au moins une sieste par semaine. (1)


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    La sieste pour booster ses performances

    « Certaines études révèlent qu’une sieste, même brève (entre 20 et 30 minutes), permet de consolider la mémoire. Par exemple, si on vous donne une liste de mots et que l’on vous demande de la restituer une heure après, vous serez meilleur si vous avez pu faire une sieste entre le moment où vous avez appris cette liste et le moment où vous la restituez », affirme Raphaël Heinzer. Ainsi, en plus du sommeil nocturne, une sieste, même si elle ne correspond pas à un cycle complet de sommeil, peut avoir un effet favorable sur la consolidation de la mémoire.

    Autre bénéfice du « petit somme », celui de limiter les accidents de la route ou du travail. « Le fait d’être fatigué durant la journée à cause d’un manque de sommeil peut favoriser les accidents. Faire une sieste permet justement de contrecarrer ce déficit d’attention, d’améliorer la vigilance et d’éviter la somnolence au volant », souligne le docteur. La sieste s’avère également bénéfique pour la productivité, la concentration et la créativité. Elle permettrait de retrouver l’énergie brûlée pendant la matinée et repartir sur les chapeaux de roues pour le reste de la journée.

    « Nous disposons de données qui révèlent qu’une sieste, même brève de 20 ou 30 minutes, permet de consolider la mémoire. »

    Raphaël Heinzer, médecin chef au Centre d’investigation et de recherche sur le sommeil (CIRS) et professeur à l’université.


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    La sieste pour prévenir certaines maladies

    La sieste semble également bénéfique pour prévenir les maladies cardiovasculaires. « Nous avons mené une étude sur plus de 3 000 personnes, à Lausanne. Elle a montré que, sur une période de cinq ans, les personnes qui ont fait des siestes une à deux fois par semaine avaient moins de maladies cardiovasculaires, que celles qui n’en faisaient pas », avance Raphaël Heinzer. Autre atout : la sieste joue sur la sensibilité à la douleur. « Les personnes en manque de sommeil sont plus sensibles à la douleur », note le spécialiste du sommeil.

    À savoir

    La sieste à proscrire pour les insomniaques

    Pour les personnes qui rencontrent des difficultés à s’endormir ou qui ont de fréquents réveils nocturnes, « il est déconseillé de faire la sieste parce qu’elles risquent d’être moins fatiguées au moment de dormir le soir et d’avoir un sommeil plus fragmenté encore », prévient Raphaël Heinzer.


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    Comment réussir sa sieste ?

    On distingue deux phases propices au sommeil réparties sur 24 h : la phase nocturne où le cerveau est prêt à dormir et en début d’après-midi, où naturellement, le cerveau a tendance à s’endormir plus facilement. « Beaucoup de personnes ont tendance à somnoler en début d’après-midi. Tout le monde attribue cela à la digestion du repas de midi, mais en réalité, même si on ne prend pas de déjeuner, on connaît un peu cette somnolence », fait remarquer le docteur.

    À savoir

    Faire une sieste immédiatement après avoir mangé est déconseillé car la position allongée induit une stagnation plus longue des aliments dans l’estomac et donc un ralentissement de la digestion. Dans la mesure du possible, mieux vaut patienter deux heures après le déjeuner pour faire votre sieste.

    Il existe deux types de sieste : la turbo sieste (ou la micro-sieste) durant laquelle, on reste en sommeil léger ou intermédiaire. Pour ce type de sieste, il est recommandé de dormir entre 10 et 20 minutes (voire 30 minutes maximum). Cela offre un sommeil réparateur tout en évitant de plonger dans un sommeil profond. L’autre type de sieste, comme le font les Espagnols par exemple, est plus longue. « Elle dure environ une heure et demie, ce qui correspond à un cycle complet de sommeil. Ce type de sieste est aussi très bénéfique. »

    Pour éviter les difficultés à émerger, l’important est de se réveiller hors de la phase profonde du sommeil. « Si on se réveille en sommeil profond, on est plongé dans une sorte d’inertie, et on se sent un peu vaseux pendant un certain temps. »

    Le saviez-vous ?

    Un cycle de sommeil moyen dure environ 90 à 110 minutes. Idéalement, pour une sieste efficace, il est préférable de dormir moins de 30 minutes ou plus de 90 minutes, selon le médecin du sommeil.


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    S’endormir sur commande

    « Pour trouver le sommeil rapidement, il convient d’être dans un environnement calme et dans la pénombre (vous plonger dans le silence absolu et le noir complet n’est pas une obligation). On peut mettre des écouteurs avec un peu de musique douce pour s’isoler du bruit et prévoir un réveil pour se rassurer et éviter de partir pour deux heures de sieste », conseille le spécialiste du sommeil.

    La position est aussi importante. Si vous en avez la possibilité, essayez de vous allonger car cela renforce, au réveil, la sensation d’avoir vraiment (et plus longtemps !) dormi. Il est toutefois préférable de vous installer sur un canapé ou un tapis de yoga posé au sol, par exemple, que sur un lit. Ce dernier étant associé au sommeil « longue durée » de la nuit par votre cerveau, vous risquez de perturber votre cycle de sommeil naturel en mélangeant ces phases. « Pour réussir à s’endormir, il faut que le tonus musculaire puisse se relâcher sans que la tête ne tombe en avant ou en arrière. Cela pourrait perturber la qualité de la sieste. Être bien calé permet aux muscles de se relâcher et de s’endormir plus facilement », conclut-il.

    Vos nuits sont agitées ?

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    L’Essentiel de l’article

    • La sieste permet de lutter contre le stress, booster sa mémoire et prévenir certaines maladies.
    • L’idéal est d’attendre deux heures après le repas pour faire la sieste.
    • La sieste est à proscrire chez les personnes insomniaques.
    • Prévoir un réveil pour éviter de se réveiller en sommeil profond.

    (1) BEH, Le temps de sommeil en France, 2019

  • Jumeaux, triplés, quadruplés… Comment gérer des naissances multiples ?

    Jumeaux, triplés, quadruplés… Comment gérer des naissances multiples ?

    1 Des médecins aux petits soins

    Toute grossesse s’accompagne de son lot d’examens. En cas de grossesse multiple, la future maman sera bichonnée et suivie de près par son gynécologue ou sa maternité. Choisissez la maternité en fonction de sa proximité et de l’expérience de l’équipe dans le suivi des grossesses multiples. Pour une prise en charge optimale, vous serez parfois orientée d’office vers une maternité de niveau 3 dotée d’un service de réanimation néonatale. Les risques, notamment de prématurité, sont, en effet, plus élevés.(1)

    2 Un congé allongé

    Si vous attendez des jumeaux, vous avez droit à 34 semaines de congé maternité (12 avant et 22 après l’accouchement). En cas de triplés ou plus, vous bénéficiez de 46 semaines (24 avant et 22 après leur naissance).(2)

    Le congé paternité pour une naissance multiple, lui, est de 32 jours consécutifs (contre 25 jours pour une naissance unique) qui s’ajoutent aux 3 jours prévus par le Code du travail. Ils sont à prendre juste après ce congé légal ou plus tard dans un délai de 6 mois.(3)

    Vous pouvez prolonger avec un congé parental, total ou à temps partiel, pour cesser ou réduire votre activité professionnelle. Pour des jumeaux, sa durée initiale est d’un an maximum. Il peut être renouvelé deux fois jusqu’à la date d’entrée à l’école maternelle de vos enfants. Pour des triplés et plus, sa durée initiale est d’un an maximum et il peut être renouvelé cinq fois jusqu’au jour du 6e anniversaire de vos enfants (moins la durée du congé maternité postnatal, de paternité ou d’adoption, selon les cas) (4).

    3 Équipement double, triple… ou plus !

    En attendant l’arrivée de vos bébés, prévoyez les équipements nécessaires : lits, poussette, ou encore sièges auto si vous vous déplacez en voiture. Pour faire des économies, misez sur les articles de puériculture d’occasion. N’oubliez pas tout le nécessaire au quotidien comme les biberons de lait infantile ou les couches. Vous pouvez aussi opter pour des solutions plus économiques (et écologiques) en choisissant des couches réutilisables.

    Naissance multiple : voici le budget prévisionnel quand on est parent de jumeaux ou de triplés (5) :

     

    Jumeaux, triplés, quadruplés… Comment gérer des naissances multiples ?

    4 Des aides sur mesure

    Accueillir des bébés chez soi, ça représente aussi un budget. Rassurez-vous, des aides existent. En plus des allocations familiales, vous pouvez prétendre à la prestation d’accueil du jeune enfant (Paje), sous condition de remplir les divers critères.(6) Elle peut comprendre, selon les cas : la prime à la naissance, soit 1084,43 € par bébé (7), l’allocation de base versée jusqu’à leurs 3 ans (196,60 € par mois à taux plein ou 98,30 € par mois à taux partiel) (8), la prestation partagée d’éducation de l’enfant (PreParE) si vous diminuez ou arrêtez votre activité professionnelle (de 170,07 € à 456,05 € par mois selon les cas) (9), et le complément de libre choix du mode de garde (Cmg) si vous faites garder vos enfants. (10)

    Et parce que vous apprécierez sûrement d’avoir une personne pour vous soulager des tâches ménagères et autres, la Caf peut vous financer des heures d’aide à domicile. (11)

    Par ailleurs, le complément familial (12) peut être versé, sous condition de ressources, en relais de la PreParE, si vous avez 3 enfants ou plus âgés de plus de 3 ans et de moins de 21 ans.

    La famille s’agrandit ?

    Retrouvez les solutions Macif pour vous aider à préparer l’arrivée de bébé.

    Bon à savoir

    Les associations Jumeaux et Plus (1) permettent de rencontrer d’autres familles de multiples pour échanger et s’informer. C’est aussi une manière de bénéficier de tarifs avantageux, notamment sur les couches ou les vacances.

    L’Essentiel de l’article

    • Choisissez une maternité adaptée à votre situation.
    • Pensez aux articles de puériculture d’occasion.
    • Faites vos comptes si vous envisagez un congé parental.
    • Sollicitez les organismes pour des aides financières et humaines.

    (1) Jumeaux-et-plus.fr, suivi de la grossesse gémellaire et allaitement
    (2) Ameli.fr, La durée du congé maternité, 2025
    (3) Ameli.fr, Le congé de paternité et d’accueil de l’enfant, 2025
    (4) Service Public, Congé parental d’éducation à temps plein dans le secteur privé, 2023
    (5) Jumeaux-et-plus.fr, la simultanéité des charges
    (6) Caf.fr, La prestation d’accueil du jeune enfant (Paje)
    (7) Caf.fr, La prime à la naissance et la prime à d’adoption
    (8) Caf.fr,L’allocation de base
    (9) Caf.fr, La prestation partagée d’éducation de l’enfant (PreParE)
    (10) Caf.fr, Le complément de libre choix du mode de garde
    (11) Caf.fr, Une aide au domicile des familles
    (12) Service Public, Famille de 3 enfants et plus : complément familial, 2025
  • “L’autisme de mon fils, une difficulté, pas un frein”

    “L’autisme de mon fils, une difficulté, pas un frein”

    « Matthieu est né le 2 janvier 2002. C’était notre premier enfant. Nous n’avions pas de repères mais je sentais que quelque chose ne tournait pas rond. Tout petit, il ne répondait pas à nos marques d’affection. Nous voyait sans nous voir. C’était une grande souffrance parce que je n’arrivais pas à établir un lien avec mon bébé. À partir de ses 2 ans, je me suis vraiment posé des questions : est-il sourd, aveugle ? »

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    Autisme de l’enfant : quand le diagnostic tarde, l’inquiétude des parents grandit

    « À 4 ans, il ne parlait toujours pas. Les médecins nous disaient de ne pas nous inquiéter, qu’il se mettrait à parler d’un coup. Ce n’est pas arrivé. Nous avons donc consulté des psychologues. Sans plus d’éclairage. Pour certains médecins, il est encore difficile de détecter les signes de l’autisme et d’établir un diagnostic sur cette pathologie complexe et méconnue. J’ai finalement compris toute seule que Matthieu était autiste, grâce à mes lectures et à ma psychologue. Quelques mois plus tard, juste avant ses 5 ans, un médecin spécialiste de l’autisme a confirmé le diagnostic. »

    Le saviez-vous ?

    La Macif s’engage et soutient les aidants au quotidien.

    Le saviez vous ?

    L’autisme touche 4 fois plus les garçons que les filles. (2)


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    Matthieu, un enfant avant d’être un autiste

    « Son orthophoniste nous avait dit que Matthieu ne pourrait pas être scolarisé. Son psychologue, lui, nous encourageait à le mettre dans un établissement scolaire ordinaire. Avec l’appui d’une AVS (auxiliaire de vie scolaire) et grâce à des enseignants ouverts, nous n’avons jamais eu à nous battre pour qu’il soit maintenu à l’école. Même quand il était petit, qu’il ne parlait pas, et qu’il criait au moindre bruit…

    Toutes les familles d’un enfant autiste n’ont pas cette chance, même si le sujet est moins tabou aujourd’hui. Il y a des témoignages, des films, des documentaires sur l’autisme qui sont diffusés. C’est important de faire la pédagogie de cette maladie car lorsqu’on la comprend, c’est moins effrayant. J’ai d’ailleurs constaté que chaque fois que l’on a expliqué que Matthieu était autiste aux enseignants ou autres élèves, ça se passait très bien. Chaque année scolaire, Matthieu la commençait donc en faisant un exposé sur son cerveau autiste à ses camarades de classe. La seule année où il ne l’a pas fait, il a été harcelé par des camarades. »

    « C’est important de faire la pédagogie de l’autisme car lorsqu’on comprend, c’est moins effrayant. »

    Anne Idoux-Thivet


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    Enfant autiste : entre préjugés et vérités

    « Il y a beaucoup d’images véhiculées sur les autistes comme celle, très répandue, qu’ils sont des génies. En réalité, il ne s’agit que d’une petite frange très rare. On pense aussi que les autistes passent leur temps à se rouler par terre en hurlant. C’est faux. Ils ont généralement ces réactions seulement lorsqu’ils éprouvent une intolérance très forte à des stimuli sensoriels. C’est un aspect méconnu du grand public et pourtant fondamental.

    Les autistes souffrent, en effet, d’un problème sensoriel : ils ressentent les stimuli trop forts ou pas assez. Par exemple, Matthieu, étant enfant, se tapait la tête contre les murs quand il percevait certaines fréquences très graves. J’ai mis du temps à le comprendre car ce son était banal pour tout le monde. Pour lui, c’était insupportable au point de ne plus pouvoir verbaliser son mal et parfois faire ce que l’on appelle vulgairement des crises. Chez les autistes, tous les sens peuvent être déréglés, ce qui entraîne une forme d’intolérance à l’environnement finalement. »


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    Le défi avec l’autisme, c’est d’entrer en communication avec son enfant

    « Il fallait réussir à communiquer avec Matthieu. Car l’enjeu est là avec un enfant autiste, puisque le repli sur soi, l’absence de contact social et la non-communication caractérisent ce trouble. Avec mon mari, nous sommes partis du principe qu’il n’y avait aucune raison que l’on communique différemment avec lui qu’avec nos autres enfants, car sa pathologie ne signifie pas forcément qu’il ait une déficience intellectuelle associée. Quand il a commencé à parler, il faisait de l’écholalie, c’est-à-dire qu’il répétait en écho et en différé ce qu’il entendait. Quand il est rentré au CP, nous avons adopté un langage fonctionnel, soit un langage simple et utile de la vie quotidienne, nous permettant ainsi d’échanger avec lui. On s’est alors aperçu qu’il savait aussi lire, sans savoir comment il avait appris. »


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    L’importance de stimuler les enfants autistes pour les faire progresser

    « Souvent, les personnes autistes répètent les mêmes gestes et ont des centres d’intérêts très forts, mais elles ont du mal à acquérir une certaine souplesse. L’aider à être flexible, c’est un point que l’on a beaucoup travaillé avec Matthieu. C’est un équilibre à trouver parce qu’il faut aussi accepter qu’il garde certaines manies qui le rassurent. Par exemple, à 18 ans, il lui arrive encore de jouer avec des peluches dans sa chambre. Ce n’est plus de son âge, mais ça lui fait du bien. Depuis qu’il est tout petit, quand il est très content, il saute en envoyant ses épaules en arrière. Ça non plus, je n’y changerai rien. Il y a quand même une marge de progression. C’est pour ça que nous stimulons beaucoup Matthieu en faisant des jeux de société en famille, entre autres. On en a plus de 200 à la maison ! »


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    Être entouré et garder l’espoir d’une vie normale

    « Aujourd’hui, Matthieu a 18 ans et est en Terminale S. C’est un élève moyen, mais il n’a pas de difficulté à suivre une scolarité traditionnelle. Il est à une étape importante de sa vie : l’après-bac. Il arrive aussi à un âge où l’on se dit qu’il doit côtoyer d’autres autistes. Un ami autiste Asperger, membre d’une association fréquentée par des adultes autistes sans déficiences intellectuelles, a proposé à Matthieu de participer à des ateliers, un samedi par mois. Sentir qu’il n’est pas seul dans les difficultés qu’il rencontre, être avec des personnes plus âgées que lui et susceptibles de lui donner des conseils, ça lui fait beaucoup de bien. De savoir qu’ils ont tous un métier aussi, c’est un espoir pour lui. »

    Chiffre-clé

    Environ 700 000 personnes souffrent d’autisme en France, dont 100 000 ont moins de 20 ans. (1)

    L’Essentiel de l’article

    • Environ 700 000 personnes souffrent d’autisme en France. (1)
    • Les premiers signes apparaissent le plus souvent entre 18 et 36 mois. (1)
    • L’enjeu avec l’autisme est de réussir à entrer en communication avec son enfant.
    • Les autistes présentent une intolérance très forte à certains stimuli sensoriels.

    (1) INSERM, Autisme : un trouble du neurodéveloppement affectant les relations interpersonnelles, 2018
    (2) Pasteur, Autisme (troubles du spectre de l’autisme), 2019
  • Les conseils de François Gabart, skipper du trimaran MACIF pour mieux vivre le confinement

    Les conseils de François Gabart, skipper du trimaran MACIF pour mieux vivre le confinement

    Contrairement à l’isolement choisi en mer, nous sommes actuellement en confinement forcé et non préparé. Comment « s’habituer » à cette situation ?

    François Gabart : Il faut s’adapter à cette nouvelle organisation pour trouver un bon équilibre. En confinement, le temps est modifié. Il ne passe ni plus vite, ni moins vite mais savoir comment le gérer reste important. Il faut garder un rythme et ne pas tenter de maîtriser ce qui ne peut l’être. C’est comme pour la météo en bateau. On ne choisit pas il faut faire avec. Par contre ce sur quoi l’on peut agir, c’est notre attitude face à cette contrainte. Cette période très particulière est l’occasion de réfléchir, de faire le point sur nos vies, nos projets. Il faut essayer de trouver du positif et de ressortir plus fort de cette crise.

    Pour les personnes actuellement seules chez elles, comment garder le moral ? Comment garder le lien avec les autres ?

    F.G. : Il est vrai que cette situation inédite peut nous rendre mélancolique. Dans un bateau comme sur le trimaran MACIF, on peut se projeter à terre avec ses proches, ses amis, donc pour les personnes qui sont seules aujourd’hui, il faut vraiment aller puiser dans cet imaginaire pour créer du positif et passer cette période difficile. On a toujours le choix : soit se morfondre et subir, soit garder la tête froide et essayer de positiver. Essayons donc plutôt de profiter d’être en bonne santé quand on l’est, et agissons sur notre capacité à faire face à la situation. Si une part de notre liberté physique est clairement atteinte, notre liberté de penser, de rêver, d’imaginer reste énorme et nous permet de nous évader. Quant au lien à garder avec nos proches, les outils de communication sont si développés aujourd’hui que l’on peut rester facilement en contact avec eux et c’est une bonne chose pour pallier le fait de ne pas pouvoir les voir.

    Comment maintenir un semblant de vie normale (rythme, horaires, activités) ?

    F.G. : Je pense qu’il est primordial de bien s’organiser, tant pour le travail que pour la vie de famille, en gardant des heures fixes, pour les repas par exemple. Le sommeil est tout aussi important. Pratiquer une activité physique en intérieur est possible et c’est aussi l’occasion de mettre ce temps à profit pour lire ou écouter de la musique. Pour ceux qui ont des enfants et sont en télétravail, c’est évidemment compliqué mais là encore il faut essayer de s’organiser au mieux pour que tout le monde trouve ses repères. Et surtout il faut accepter de ne pas pouvoir tout faire.

    Lire aussi : Quelles activités pour occuper les enfants en appartement ?

    Quels exercices physiques simples à réaliser dans un espace restreint conseillez-vous ?

    F.G. : J‘aime beaucoup le yoga, surtout pour attaquer la journée. Il me permet de bien m’étirer, de me reconnecter avec mon corps, et c’est assez simple de le pratiquer dans un salon ou dans une chambre. Je ne suis pas un adepte de la musculation mais il est assez facile aussi de faire un peu de gainage, quelques abdos, ou quelques pompes pour garder la forme… Ce n’est pas évident pour ceux qui comme moi ont l’habitude de pratiquer du sport dehors ; En temps normal, je fais beaucoup de vélo, de la course à pied, du sup à foil et bien évidemment du bateau. C’est frustrant, mais j’essaye de m’habituer, et de trouver d’autres moyens de garder une activité physique ! Et je pense au plaisir que j‘aurai à retrouver la mer et ma liberté !

    Lire aussi : 4 exercices physiques à faire en appartement

    Comment adapter son alimentation à une baisse d’activité physique ?

    F.G. : Je suis assez gourmand, j’ai du mal à me restreindre, même pendant ce confinement. Ce qui est important c’est de garder une alimentation équilibrée, éviter de grignoter, privilégier les bons produits, locaux et bio de préférence. Et puis ce confinement est l’occasion de tester de nouvelles recettes, de cuisiner avec les enfants, alors profitons-en !

    Lire aussi : Adapter son alimentation à une baisse d’activité physique

    Y a-t-il des techniques pour calmer ses anxiétés liées au confinement (respiration, méditation, relaxation…) ?

    F.G. : Le yoga, peut être très utile pour ça ! L’imaginaire aussi : fermer les yeux, respirer, s’évader par la pensée et visualiser des choses ou des gens que l’on aime sont de bons moyens d’évacuer le stress et les pensées négatives qui nous font perdre de l’énergie. Je ne suis pas de nature anxieuse mais je pense que ceux qui le sont peuvent s’appuyer sur la musique et la lecture pour s’évader.

    Des conseils pour « s’évader » depuis son salon (lecture, créativité, film, etc) ?

    F.G. : C’est l’occasion de se cultiver, de lire des livres et regarder des films, faire toutes les choses qu’on repousse depuis longtemps. Personnellement je n’ai pas beaucoup de temps, mais ce confinement favorise la créativité et beaucoup d’artistes ont eu la générosité de partager leur talent artistique gratuitement via les réseaux sociaux. C’est top ! Je pense notamment au concert que M a donné en live sur Facebook au début du confinement. J’y ai découvert « Billy », une superbe chanson qu’il interprète avec sa fille. On peut aussi réfléchir à ses prochaines vacances, se fixer des objectifs pour le retour à la normale, qu’ils soient sportifs, personnels ou professionnels. La vie ne s’arrête pas en confinement !

  • Comment et pourquoi donner de son sang ?

    Comment et pourquoi donner de son sang ?

    Interventions chirurgicales, cancers, maladies du sang, secours d’urgence suite à une hémorragie… Chaque jour en France, 10 000 dons de sang sont nécessaires1. Il est donc essentiel que les réserves de sang ne s’épuisent pas, quel que soit le groupe sanguin.

    1 623 494 personnes

    ont donné de leur sang en 2018, dont 18 % de nouveaux donneurs. Pourquoi pas vous ?

    Qui peut donner son sang ?

    Vous avez entre 18 et 70 ans ? C’est le premier critère pour être donneur. Vous devez également être en bonne forme physique et peser plus de 50 kg. Pourquoi un poids minimum ? Lors du prélèvement, l’infirmier(e) va extraire environ 400 ml de sang, dans la limite de 8ml/kg. Après un rapide calcul, on comprend : 400/8 = 50.

    Lire aussi : « Les dons de sang et d’organes sauvent des vies » – Témoignages

    Y a-t-il des contre indications pour le don du sang ?

    Donner est un acte généreux mais celui-ci ne doit pas se faire aux dépens de la santé du donneur. Ni aux dépens du receveur qui mérite un sang 100% “sécurisé”. Vérifiez donc que votre état physique vous permettra de prétendre au don.

    Pour cela, vous ne devez pas (entre autres) :

    • être enceinte ou avoir accouché depuis moins de 6 mois avoir eu des soins dentaires dans les 3 derniers jours
    • avoir eu d’intervention chirurgicale dans les 4 derniers mois
    • avoir pris des antibiotiques dans les 2 dernières semaines
    • avoir eu un piercing ou un tatouage dans les 6 mois précédents
    • avoir consommé de la drogue par injection intraveineuse
    • être sous traitement médical administré par voie intraveineuse (diabétique sous insuline par exemple)
    • avoir une infection active transmissible par le sang (VIH, hépatite virale, syphilis…)

    D’autres contre indications existent et sont à examiner au cas par cas : certaines allergies, certaines pratiques personnelles (acupuncture), certaines pratiques sexuelles, un historique de voyage dans des pays où sévissent certaines maladies…

    L’établissement français du sang vous propose de vérifier par vous-mêmes votre éligibilité à donner via un questionnaire rapide. Vous cochez toutes les bonnes cases ? Sachez tout de même que seul l’entretien en personne le jour J déterminera votre capacité à donner.

    Important :si ce n’est pas une contre indication en soi, il est vivement conseillé d’éviter de donner du sang en période de menstruation, en particulier si les règles sont abondantes.

    Le sang donné est-il testé ?

    Le questionnaire est un premier filtre pour limiter les risques de prélever du sang non exploitable. Cependant, afin de garantir au receveur un don “sécurisé”, chaque prélèvement est contrôlé. Les analyses incluent notamment des tests de dépistage du VIH. En cas de détection d’anomalie, vous serez contacté par l’établissement dans lequel vous avez effectué votre don. Seul l’établissement préleveur conservera vos données. Les dons sont anonymes, ainsi la personne qui recevra votre sang n’aura aucune information vous concernant.

    Quand et à quelle fréquence donner son sang ?

    Il n’y a pas vraiment de meilleur moment pour donner son sang, il faut surtout que les réserves soient toujours au vert. La générosité des donneurs s’exprime souvent au moment des fêtes, période propice à la solidarité, ou lors d’événements tragiques majeurs, comme les attentats de 2015. D’autres périodes voient le nombre de donneurs diminuer comme l’été, lorsque l’heure des départs en vacances a sonné. Pourtant, les dons sont bel et bien nécessaires tout au long de l’année !

    Vous avez l’âme généreuse et souhaitez donner régulièrement ? C’est tout à votre honneur. Veillez cependant à attendre au moins 8 semaines entre deux dons de sang, dans la limite de 4 fois par an pour les femmes et 6 fois par an pour les hommes. Il faudra attendre 4 semaines pour entre deux dons de plaquettes (dans la limite de 12 fois par an) et 2 semaines entre deux prélèvements de plasma (maximum 24 fois par an).

    Don du sang et coronavirus

    Les dons de sang pour actuellement particulièrement importants car depuis le début du confinement, le nombre de dons a chuté de 30 %1. Contactez au préalable l’établissement où vous souhaitez vous rendre pour connaître toutes les modalités en amont de votre venue.

    À quoi sert le sang donné ?

    Chaque année, 1 million de personnes reçoivent du sang1. Près de la moitié des personnes transfusées sont soignées pour des maladies du sang et des cancers. Les opérations chirurgicales représentent environ un tiers des besoins en sang. Certains ont besoin d’hémoglobine (globule rouge) pour pallier à une forte anémie par exemple. D’autres de plaquettes, qui permettent entre autres d’arrêter les hémorragies, ou encore de plasma et de globules blancs, en cas de déficit immunitaire grave.

    Où peut-on donner son sang ?

    En France, on compte plus de 130 sites de prélèvement et environ 40 000 collectes mobiles1. Vous pouvez trouver ici le plus proche de chez vous ou de votre lieu de travail.

    Faut-il être à jeun pour faire un don de sang ?

    Non, bien au contraire ! Contrairement à de nombreuses prises de sang pour analyse médicale, vous ne devez pas venir le ventre vide lors de votre don de sang. En effet, vous allez être prélevé d’une plus grande quantité de sang et être à jeun risquerait de provoquer un malaise. Pensez donc à vous hydrater et à vous sustenter avant, en évitant évidemment les matières grasses et les boissons alcoolisées. Une collation vous sera également servie après le don pour s’assurer de votre bonne forme.

     

    1 EFS 2020

    L’Essentiel de l’article

    • Les dons sont nécessaires toute l’année
    • Il faut avoir entre 18 et 70 ans et peser plus de 50 kg
    • Seul l’entretien le jour J déterminera votre capacité à donner
  • Alimentation des enfants : comment les aider à faire le plein de calcium ?

    Alimentation des enfants : comment les aider à faire le plein de calcium ?

    1 Le calcium, bon pour les os et les dents

    « Le calcium a un rôle fondamental dans la formation et la solidité des os et des dents. L’enfance et l’adolescence sont des périodes décisives au cours desquelles les apports en calcium doivent être suffisants pour permettre l’acquisition de la masse osseuse, explique Nathalie Hutter-Lardeau, nutritionniste à la tête de l’agence Atlantic Santé. Celle-ci s’acquiert au cours de la croissance pour atteindre un maximum qui est le pic de masse osseuse. Au-delà̀ de vingt ans, la masse osseuse se stabilise puis décroît au long du vieillissement. »

    2 Les aliments riches en calcium

    Pour assurer à l’enfant un apport suffisant en calcium, il est important de varier les sources.

    « Le calcium est apporté en grande partie par le lait et les produits laitiers, mais également par certains légumes verts (choux et légumes à feuilles), les fruits secs, les céréales et les eaux, rappelle Nathalie Hutter-Lardeau. Noisettes, amandes, noix, roquette, par exemple, sont également des aliments non laitiers à privilégier car ils sont aussi sources de calcium ! » 

    Alimentation des enfants : comment les aider à faire le plein de calcium ?

    3 Des enfants en manque de calcium

    Selon une étude du Centre de recherche pour l’étude et l’observation des conditions de vie, menée grâce à son système d’enquête sur les Comportements et consommations alimentaires en France (CCAF), près d’un enfant sur deux entre 6 et 10 ans ne comblerait pas ses besoins en calcium… (1)

    Ainsi, entre 2010 et 2016, la part des enfants âgés de 3 à 5 ans qui ne couvrent pas leurs besoins en calcium est passée de 4 % à 20 %. Chez les enfants de 6 à 10 ans, elle est passée de 33 % à 45 %. En cause ? Une moindre consommation de produits laitiers des enfants, notamment du lait au petit-déjeuner, mais également de yaourts et de fromage en fin de repas.

    4 Mais pourquoi les enfants n’ont-ils pas leur dose ?

    Cette diminution s’explique notamment par le changement des habitudes alimentaires des enfants : consommation plus élevée des produits transformés et plus faible de produits bruts comme les fruits et légumes. L’étude du Centre de recherche pour l’étude et l’observation des conditions de vie révèle aussi que dès l’âge de 3 ans, les petits sont de plus en plus nombreux à manger à la table des grands. Ils acquièrent ainsi les bonnes (ou mauvaises) habitudes alimentaires de leurs parents, tout en affirmant leurs préférences.

    ● Entre 3 et 5 ans et entre 6 et 10 ans, la qualité du régime alimentaire se détériore en partie à cause d’une consommation accrue de certains produits : sandwichs, œufs, pizzas, pommes de terre (dont les frites), viennoiseries, sauces (dont le ketchup), pain, céréales pour le petit-déjeuner, etc., ainsi qu’une baisse de la consommation de compotes, ultra-frais laitiers (yaourts, fromages blancs, petits-suisses, desserts lactés), de riz ou de fruits.

    ● Entre 6 et 10 ans, les enfants se tournent davantage vers des produits transformés et plus riches en graisses saturées. À l’inverse, ils se détournent des produits fruitiers (compotes et fruits frais) et des produits laitiers (ultra-frais laitiers et lait chocolaté). En dix ans, le régime alimentaire des enfants a ainsi nettement évolué vers une moindre diversification et une consommation accrue de plats élaborés. Il faut donc veiller à (ré)introduire des aliments bruts et/ou peu transformés dans leur alimentation quotidienne. C’est l’occasion pour eux de tester de nouvelles choses et de découvrir des goûts qu’ils apprécieront sûrement !

    5 Et si l’enfant est allergique au lactose ?

    « L’intolérance au lactose, à ne pas confondre avec l’allergie au lait de vache, est un problème de digestion du lactose qui est le sucre du lait, précise Nathalie Hutter-Lardeau. Selon la tolérance des individus, et sous réserve de suivi avec le médecin ou une diététicienne-nutritionniste, il est possible de continuer à consommer du fromage et des yaourts. En cas d’allergie avérée aux protéines de lait de vache, il est nécessaire de consulter un pédiatre, un allergologue ou une diététicienne-nutritionniste, avant de faire des choix d’exclusion ou de substitution pour votre enfant », conclut Nathalie Hutter-Lardeau.

    Calcium et jus végétaux

    « Les pédiatres alertent sur la substitution du lait par des jus végétaux. Or, ils ne représentent pas une alternative au lait de vache, du fait de leurs faibles apports en calcium et de la moindre absorption de ce dernier lorsqu’il est ajouté à ces boissons », souligne la nutritionniste.

    Une information confirmée par le CERIN. « Si les principales boissons végétales ressemblent visuellement à du lait de vache, elles sont loin d’avoir les mêmes qualités nutritionnelles car leurs principaux composants sont mélangés à de l’eau et à d’autres ingrédients et additifs(2)  Ainsi, « une boisson végétale contient souvent moins de 10 % du fruit qui est dilué dans l’eau d’où la teneur en calcium plus faible dans la boisson végétale finale », explique Nathalie Hutter-Lardeau.

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    L’Essentiel de l’article

    • Le calcium est important pour la croissance des enfants.
    • Le calcium est présent dans de nombreux aliments.
    • Pourtant, beaucoup d’enfants n’ont pas les apports nécessaires en calcium.

    ANSES, Ciqual, Table de composition nutritionnelle des aliments.
    ANSES, Le calcium, 2020.
    (1) CREDOC, Calcium : entre 6 et 10 ans, près d’un enfant sur deux est en dessous des recommandations, 2019 
    (2) CERIN, Lait de vache versus boissons végétales : des différences nutritionnelles, 2021
  • Comment vivre avec un handicap ?

    Comment vivre avec un handicap ? Réponse avec Axel Alletru.

    Malgré mon jeune âge, j’ai eu plusieurs vies. Après un début sportif en BMX où j’ai été champion d’Europe à 6 ans, je me suis lancé dans le motocross où j’ai franchi les échelons pour devenir champion du monde junior avant 20 ans. Jusqu’à ce fameux jour, lors des championnats du monde en 2010 en Lettonie où je suis devenu paraplégique suite à une mauvaise chute. Aujourd’hui, contre toute attente et grâce à une rééducation physique et mentale acharnée, je remarche. Je me suis reconverti dans la natation handisport et suis même 12 fois champion de France, champion d’Europe et recordman sur plusieurs distances.

    Comment se détacher du passé et du traumatisme ?

    Le passé peut rassurer. On se raccroche à une situation agréable, on peut être nostalgique. On peut se dire « c’était mieux avant l’accident ». Seulement avant… C’était avant ! La machine à remonter le temps n’a toujours pas été inventée, donc se cacher dans des souvenirs ou rester bloqué dans le passé n’aide pas, bien au contraire. Notre subconscient et notre cerveau ont alors tendance à faire resurgir des émotions de tristesse, parfois d’échec ou de manque, ce qui influence de façon négative notre capacité à rebondir, à réfléchir positivement et à voir plus loin.

    Afin de pouvoir avancer, voici 2 étapes majeures selon moi :

    Accepter sa situation : c’est comprendre les choses comme elles sont réellement et accepter de devoir avancer avec ces nouvelles données

    Pardonner et se pardonner : ici on parle à la fois du pardon vis-à-vis de soi-même mais aussi vis-à-vis des autres. Juste après mon accident, je ne me suis pas dit « j’aurais dû lâcher l’accélérateur… » ou « c’est à cause du mécano ou les services d’urgence en Lettonie » ; j’étais déjà dans l’optique que ce qui est fait est fait. Je me suis donc concentré sur les choses que je pouvais encore changer, à savoir ma rééducation.

    Comment gérer son état mental face au handicap ?

    Apprendre à gérer ses émotions

    Si votre mental est enseveli sous une montagne de stress et de pensées négatives, il va vous être beaucoup plus difficile d’avancer. Maîtriser ses émotions signifie ne pas s’emporter pour des choses futiles. Il est préférable de canaliser les émotions négatives et éviter de s’énerver en abordant un discours positif et constructif.

    Je me souviens qu’après mon accident, mes parents m’avaient caché la radio de ma colonne vertébrale, car mon père, me connaissant, savait que voir cette radio risquerait de me mettre dans un état émotionnel mitigé et négatif. Il ne me l’a montré qu’à ma sortie du centre de rééducation. En y repensant, s’il me l’avait montré juste avant ma rééducation, j’aurais surement eu beaucoup plus de mal à me concentrer sur mon nouvel objectif.

    Se projeter grâce à la visualisation

    Une bonne partie de ma rééducation a été mentale et passait par la visualisation. Cette technique consiste à se représenter une situation ou un concept.

    Chaque jour, plusieurs fois par jour, je m’imaginais en train de remarcher et j’essayais de ressentir toutes les sensations liées à cette image mentale.

    Axel Alletru

    C’est un exercice qui demande beaucoup de patience, de concentration et une régularité exemplaire. Il ne faut pas s’attendre à voir des résultats dès la première visualisation. Mais à force de répéter cet exercice plusieurs fois par jour même durant les moments de somnolence, durant des mois, j’ai pu habituer mon subconscient à ce souhait fort de remarcher. Et lorsque j’ai entamé la rééducation physique, mon mental était déjà prêt, j’ai eu plus de facilité à récupérer et par conséquent à remarcher.

    Soigner ses phases de sommeil et de repos

    À force de trop en demander, notre corps et notre mental risquent d’être surmenés et donc épuisés ! C’est durant notre sommeil que notre organisme se renouvelle, il est capable de produire de nouvelles cellules venant remplacer les cellules mortes. En plus de cela, c’est à ce moment-là que le cerveau trie, intègre et assimile les différentes informations emmagasinées tout au long de la journée. En manque de sommeil, vous vous apercevez souvent que vous avez du mal à exécuter les tâches qui sont habituellement faciles. C’est pourquoi il faut le laisser se reposer assez régulièrement entre deux activités pour qu’il puisse recharger ses batteries.

    Comment se réapproprier son corps après un accident ?

    J’ai la chance d’avoir un ami d’enfance devenu orthoprothésiste. Ensemble, nous avons créé une attelle qui me permet aujourd’hui de tenir debout, de marcher, de faire du vélo… Maxime était venu avec son père au centre de rééducation pour prendre les mesures et la forme de mes pieds. Après plusieurs essais, nous avons réussi à développer une attelle qui me permet de tenir mes chevilles à 90°, et donc de pallier au manque de fonctionnement de mes muscles. Des années après ses premières attelles expérimentales, nous avons pu développer différente exemplaires qui s’adaptent à la nature du terrain, à la température ambiante, au style vestimentaire, etc.

    Lire aussi : Nouvelles technologies et handicap, de nouveaux espoirs

    Intégrer le sport dans sa routine quotidienne L’un des moyens qui m’a aidé à me reconstruire après mon accident était le sport. Toute ma vie, j’ai été un sportif de haut niveau. Mais après mon accident, je ne savais pas si je devais reprendre les études, trouver un travail ou replonger dans un univers que je connaissais déjà : le sport.

    Heureusement, le programme de rééducation incluait des séances de natation. Je me sentais alors très bien dans l’eau, je retrouvais quelques sensations du passé et surtout je me sentais à nouveau valide à nouveau.

    Après ma rééducation, j’ai décidé de me lancer un défi fou : aller aux jeux paralympiques de RIO 2016.

    Il fallait redonner un sens à ma vie, pour me motiver à me lever tous les matins et à être enthousiaste.

    Le sport m’a alors permis de me reconstruire socialement, de rencontrer de nouvelles personnes et de créer de nouvelles opportunités. Qu’on soit sportif de haut niveau ou sportif du dimanche, c’est très important d’intégrer le sport dans sa routine quotidienne, cela permet de fortifier son physique et son mental.

    Aujourd’hui, j’essaie également de me réinventer à travers les réseaux sociaux en partageant mon histoire et en essayant d’inspirer le maximum de personnes.

  • « Les dons de sang et d’organes sauvent des vies »

    « Les dons de sang et d’organes sauvent des vies »

    1 Anne-Laure, donneuse de sang

    « J’ai commencé à donner mon sang en 2009, encouragée par des collègues. Le lieu de collecte le plus proche était l’hôpital pédiatrique Robert-Debré. Quand j’ai vu tous ces enfants malades, j’ai pris conscience de l’importance de mon don. Avant ça, j’y pensais souvent, mais sans passer à l’acte… Ensuite, plusieurs personnes de mon entourage ont dû subir des opérations lourdes, et c’est ce qui a ancré l’habitude de donner. Au moins une fois par an, souvent deux. Quand je reviens d’une séance avec un pansement sur le bras, ça suscite la curiosité ! Alors j’en profite pour rappeler l’utilité, la facilité et la simplicité du don. Mais il y a quand même quelques conditions, et ça reste une décision personnelle. »

    10 000

    dons de sang sont nécessaires, chaque jour, pour soigner les malades en France. (2) Il est donc important que les dons se fassent tout au long de l’année.

    Bon à savoir

    Chaque année, 1 million de personnes reçoivent du sang. (2) Près de la moitié des personnes transfusées sont soignées pour des maladies du sang et des cancers. Les opérations chirurgicales représentent environ un tiers des besoins en sang. Pour trouver des points de collecte ou tous types d’informations, rendez-vous sur Établissement français du sang.

    2 Nathalie, donneuse de sang de cordon ombilical

    « Je n’avais jamais entendu parler du don de sang de cordon ombilical avant de tomber sur une affiche à la maternité de l’hôpital Pellegrin, à Bordeaux. Je me suis renseignée auprès de la sage-femme, et c’est la rareté de ce don qui m’a poussée à le faire. Depuis j’en parle autour de moi et sur mon blog. Pour la donneuse, c’est très simple : il faut juste remplir une fiche d’information et de consentement en amont de la naissance. À la fin de l’accouchement, tout se passe très vite. La personne en charge du prélèvement coupe le cordon, le clampe pour garder le sang, et repart avec. Je n’ai rien vu ni rien senti ! Avant ma sortie de la maternité, une sage-femme est venue me voir pour me dire que le don était très bon. Ça m’a fait super plaisir ! J’adore cette idée que ma fille ait pu sauver des vies dès sa naissance. »

    Bon à savoir

    Le sang de cordon ombilical contient des cellules-souches hématopoïétiques capables de « créer un nouveau sang ». Le don sang de cordon permet de soigner des maladies très graves comme les leucémies ou les lymphomes (cancers du sang). Plus d’infos sur Dondesangdecordon.fr.

    3 Maria, greffée du rein

    « J’ai été greffée du rein en 1990 et en 2011. Quand j’ai commencé les dialyses à 16 ans, on m’a dit que je n’allais pas attendre longtemps parce que les patients jeunes sont prioritaires… J’ai attendu quatorze ans. C’était en 1976. À l’époque, il y avait beaucoup moins de donneurs potentiels du fait des problèmes de compatibilité et à cause du manque d’information. Aujourd’hui, les médicaments antirejets facilitent les greffes parce qu’il n’y a plus besoin de trouver un donneur strictement compatible. Et le don d’organe sauve des vies, il faut le rappeler ! Grâce à mes donneurs, j’ai pu vivre une vie normale et j’ai aujourd’hui une fille de 23 ans en parfaite santé, c’est le bonheur. »

    Bon à savoir

    En France, tout le monde est considéré comme donneur d’organes présumé au moment du décès, sauf si on a exprimé son opposition de son vivant. Pourtant, 30 % des familles s’opposent au prélèvement car elles ne sont pas informées de ce dispositif légal, ni de la préférence de la personne décédée sur le sujet. (1) Mieux vaut donc parler à ses proches de son choix de donner ou de pas donner pour faciliter la décision finale. Informations sur Dondorganes.fr.

    4 Delphine, engagée pour le don de moelle osseuse

    « Je suis socio-esthéticienne : à l’hôpital, je propose des soins à des personnes atteintes de cancers du sang, candidates à une greffe de moelle osseuse. Je suis aussi présidente d’une association de soutien aux patients greffés de la moelle osseuse. Nous militons pour qu’un maximum de personnes s’inscrivent sur le fichier des donneurs. Pour qu’un malade puisse recevoir une greffe, la moelle osseuse doit être totalement compatible. Or il n’y a qu’une chance sur 1 million ! Il faut donc qu’il y ait un maximum de personnes inscrites. La procédure se passe en deux temps : un questionnaire à remplir en ligne sur dondemoelleosseuse.fr et un rendez-vous avec un médecin de l’Établissement français du sang si les critères sont OK. Il effectue une prise de sang pour déterminer votre profil immunitaire (HLA) et vous inscrire dans la base de données. Un kit salivaire est d’ailleurs en train d’être déployé pour simplifier cette procédure. Si un jour un malade correspond à votre profil HLA, vous serez appelé(e) pour donner votre moelle osseuse, soit par prise de sang, soit par prélèvement direct dans l’os iliaque sous anesthésie générale. On a besoin de tous les profils de donneurs, mais surtout des hommes : les cellules de leur moelle osseuse sont mieux tolérées par les patients. Pourtant, ils ne représentent qu’un gros tiers des donneurs potentiels. »

    1 chance sur 1 million

    C’est la probabilité que deux personnes soient compatibles pour le don de moelle osseuse. (3)

    Bon à savoir

    Le don de moelle osseuse peut traiter certains cancers du sang comme les lymphomes et les leucémies. Pour donner, il faut avoir entre 18 et 51 ans, et la plupart du temps ce n’est pas douloureux : dans les trois quarts des cas, le don s’effectue par prélèvement sanguin. (3) Informations et questionnaire de pré-inscription sur Dondemoelleosseuse.fr.

    L’Essentiel de l’article

    • Donner son sang ne prend qu’une heure.
    • Le don de moelle osseuse et le don de sang de cordon ombilical sont les seuls moyens de guérir certaines maladies comme les leucémies ou les lymphomes.
    • En France, on est donneur d’organes par défaut.
    • Il est important de parler à ses proches de son choix en matière de don d’organes.