Étiquette : Santé

  • Le gaz hilarant : c’est pas si marrant !

    Le gaz hilarant : c’est pas si marrant !

    Le protoxyde d’azote fait désormais partie des drogues les plus répandues en France. Les jeunes l’inhalent pour s’amuser, sans en connaître les dangers. Le point sur ce nouveau fléau.


    1

    Qu’est-ce que le gaz hilarant ?

    Le protoxyde d’azote est utilisé par les pédiatres et les dentistes pour anesthésier les jeunes patients lors de soins douloureux. « Son usage est très encadré et son dosage est contrôlé par le professionnel de santé », précise le Dr De Bary, médecin généraliste.

    Son usage est encadré dans le domaine médical, mais il est également vendu pur dans le commerce, dans des cartouches pour siphons à chantilly. Un usage alimentaire détourné à des fins récréatives par les jeunes, qui ouvrent la cartouche pour vider le gaz dans un ballon de baudruche et l’inhaler.

    Pour lutter contre cet usage dangereux du protoxyde d’azote par les jeunes, qui le surnomment “proto”, le Parlement a adopté le 25 mai 2021 une loi(1) visant à interdire « de vendre ou d’offrir à un mineur du protoxyde d’azote, quel qu’en soit le conditionnement ». Néanmoins, si les jeunes doivent prouver leur majorité en présentant une pièce d’identité aux commerçants, lorsqu’il s’agit de boutiques en ligne, la mention légale mentionnant l’interdiction de vente aux mineurs ne suffit pas à freiner l’achat.


    2

    Une hausse de consommation chez les collégiens et lycéens

    La consommation de gaz hilarant affecte les plus jeunes, dès le collège et le lycée. La mission interministérielle de lutte contre les drogues et les conduites addictives fait le constat de « consommations répétées, voire quotidiennes, au long cours et en grandes quantités ». D’après une récente étude de l’ANSES, 19,4 %(2) des consommateurs sont mineurs.

    « La consommation a lieu souvent en bande, à la sortie des classes. Les établissements scolaires ont d’ailleurs reçu une information à ce sujet », précise le médecin généraliste. Si le protoxyde d’azote touche un public très jeune c’est, en partie, à cause de deux facteurs : son prix très bas (moins d’un euro la cartouche)(3) et son accès libre dans les commerces de proximité et sur internet.


    3

    Des effets secondaires dangereux pour la santé

    La consommation du protoxyde d’azote présente des risques avérés pour la santé. « Les risques immédiats sont l’asphyxie par manque d’oxygène, la perte de connaissance et les vertiges. Le gaz expulsé étant extrêmement froid, les consommateurs peuvent aussi souffrir de brûlures sévères aux lèvres, à la cavité buccale, au nez ou aux poumons » indique Jean-Brice De Bary.

    Les effets du gaz hilarant sont immédiats mais brefs (de 2 à 3 minutes)(4) incitant donc les jeunes à en consommer en grande quantité et régulièrement. Cette pratique peut engendrer des troubles neurologiques et cardiaques graves, ainsi que des hallucinations. « Ces hallucinations deviennent de plus en plus fortes quand la consommation est répétée, constate le Dr De Bary. À terme, il peut entraîner des comportements dissociatifs : trouble de la personnalité voire la schizophrénie ».

    BESOIN D’UNE COMPLÉMENTAIRE SANTÉ ?

    Avec le contrat Garantie Santé de la Macif, offrez une protection sur mesure à toute la famille !*

     

    * Dans les conditions et limites du contrat souscrit.


    4

    En tant que parent, comment sensibiliser son enfant ?

    Les signes d’une consommation de protoxyde d’azote ne sont pas facilement détectables pour les parents, ses effets étant très succincts. Pour le Dr De Bary, certains changements de comportement peuvent toutefois vous mettre la puce à l’oreille. « Si votre ado rit soudainement, de façon exubérante et de manière très brève, cela peut être la conséquence euphorisante du gaz. Au contraire, il peut aussi se replier sur soi, en perdant ses repères », explique-t-il.

    Il est important d’engager le dialogue avec votre enfant pour lui faire prendre conscience des impacts de cette drogue sur sa santé. Vous pouvez aussi vous rapprocher de la Consultation Jeunes Consommateurs (CJC), qui accueille les jeunes âgés de 16 à 25 ans présentant des comportements addictifs (alcool, tabac, jeux vidéos, d’argent…). Gratuites et anonymes, les CJC permettent de proposer une aide à votre enfant avant que sa consommation ne devienne problématique. La liste est disponible en ligne sur le site de l’association Addictions France.

    L’Essentiel de l’article

    • Le gaz hilarant désigne du protoxyde d’azote.
    • Le protoxyde d’azote se retrouve dans les cartouches de siphons de chantilly.
    • Les risques immédiats sont une brûlure par le froid et une perte de connaissance.
    • Une consommation répétée entraîne des troubles neurologiques graves.

    (1) drogues.gouv, Gaz hilarant : l’usage détourné de protoxyde d’azote interdit, 2021

    (2) Anses, Protoxyde d’azote, 2021

    (3) Prix constaté chez les commerçants en 2021

    (4) Drogues Info Service, 2021

  • Enceinte à Noël : 7 conseils pour un repas de fête sans frustration

    Enceinte à Noël : 7 conseils pour un repas de fête sans frustration

    Une grossesse implique quelques restrictions alimentaires pour préserver la santé du futur bébé. Mais rassurez-vous, en optant pour une alimentation variée et équilibrée, vous pouvez profiter pleinement des festivités de fin d’année !


    1

    Trinquez sans alcool à l’apéritif

    Pour respecter le bon développement du fœtus, la règle d’or est « zéro alcool » pendant toute la durée de la grossesse. Mais rassurez-vous, « il existe aujourd’hui de nombreuses alternatives avec des mousseux sans alcool », affirme Florence Foucaut, diététicienne-nutritionniste. Sinon, un cocktail sans alcool fait maison est tout aussi apprécié.

    Quant aux amuse-bouches, la professionnelle de la nutrition recommande des toasts de tapenade, de houmous ou des noix à grignoter. À éviter : la charcuterie crue, qui peut provoquer une intoxication alimentaire grave si elle est contaminée par la bactérie listéria. « Les femmes enceintes délaisseront aussi les bâtonnets de légumes crus afin d’éviter tous risques de toxoplasmose, maladie parasitaire responsable de malformations congénitales », souligne la diététicienne.

    Bon à savoir :

    ​​Consommer du foie gras pendant la grossesse, c’est possible !

    La seule recommandation est qu’il soit bien cuit (à 100 degrés minimum) afin d’éviter tout risque d’infection à la listeria ou la toxoplasmose. Consommez-le également avec modération car la vitamine A présente dans le foie gras est nocive pour le bébé en trop grande quantité.


    2

    Des noix de Saint-Jacques plutôt que des huîtres en entrée

    Ni fruits de mer ni poissons crus ne sont autorisés pendant la grossesse, pour prévenir toutes intoxications alimentaires. Heureusement, vous pouvez vous faire plaisir avec des crustacés bien cuits. De plus, ils sont riches en vitamines et minéraux. « La noix de Saint-Jacques apporte de la vitamine B12 et le homard des protéines et du fer, des nutriments essentiels pendant la grossesse », fait remarquer Florence Foucaut.


    3

    Toutes les viandes sont les bienvenues en plat… ou presque !

    Savourez toutes les viandes servies ! Seule condition ? Qu’elles soient bien cuites afin d’éliminer la listeria. « La viande rouge est recommandée car elle est riche en fer, souligne la diététicienne. La dinde et le lapin contiennent beaucoup de protéines ; le poulet de vitamines B ». En revanche, la viande de gibier, riche en toxines, n’est pas recommandée pendant la grossesse.

    Pour agrémenter vos plats de fêtes, toutes les garnitures sont permises : légumes cuits, marrons, féculents ou légumineuses (lentilles, haricots rouges, pois chiches). Et pour accompagner le tout, « choisissez des vins blancs ou rouges, sans alcool », conseille la diététicienne.


    4

    Bûche, gâteau et sorbet au dessert

    Gâteau au chocolat, sorbet et fruits confits…. vous avez l’embarras du choix pour vous faire plaisir côté sucré. Veillez tout de même à rester raisonnable sur les quantités car votre système digestif fonctionne au ralenti durant la grossesse. Une seule précaution rappelle la diététicienne. « Si vous pouvez choisir entre deux bûches de Noël, préférez celle glacée à celle à la crème pâtissière, car le lait peut transmettre le staphylocoque ». Pour la même raison, évitez les desserts à base d’œufs crus comme les mousses qui peuvent contenir des salmonelles, bactéries pouvant provoquer une intoxication alimentaire.

    Enceinte à Noël : 7 conseils pour un repas de fête sans frustration

     

    VOUS ÊTES SOCIÉTAIRE MACIF ?

    Le contrat Santé Macif vous propose un remboursement forfaitaire pour vos séances avec un diététicien.

    L’Essentiel de l’article

    • Osez les boissons sans alcool.
    • Optez pour les crustacés cuits, riches en vitamines B12.
    • Préférez les viandes rouges ou blanches, riches en protéines.
    • Ne vous privez pas de desserts, chocolaté ou aux fruits.
  • Inflammations, infections des yeux : comment les prévenir et les soigner ?

    Inflammations, infections des yeux : comment les prévenir et les soigner ?


    1

    La conjonctivite : l’infection oculaire la plus fréquente

    « De toutes les infections oculaires, c’est la conjonctivite la plus courante », observe Barbara Ameline-Chalumeau, chirurgienne ophtalmologue et membre de la Société française d’Ophtalmologie. Elle est reconnaissable à un œil rouge (ou les deux), à des picotements et à la sensation d’un grain de sable sous la paupière.

    « La conjonctivite, dans la majorité des cas, est une infection virale qui se transmet très facilement par contact », fait remarquer la spécialiste. D’ailleurs, le simple fait de mettre des gouttes dans les yeux de votre enfant atteint peut propager la conjonctivite si vous ne vous lavez pas les mains avant et après le soin. « Il vaut mieux aussi réserver une serviette pour les mains à la personne qui a une conjonctivite pour éviter que le virus ne se propage à toute la famille », explique Barbara Ameline-Chalumeau. Heureusement, la conjonctivite est une infection le plus souvent bénigne. « Si elle est d’origine allergique ou virale, elle passe au bout d’une à deux semaines, en lavant l’œil 3 fois par jour avec du sérum physiologique » affirme la chirurgienne.


    2

    La kératite : l’inflammation de la cornée

    « Si votre conjonctivite dure plus de deux semaines, il faut voir un ophtalmologue car l’infection peut se transformer en kératite, une inflammation de la cornée », souligne le Dr Ameline-Chalumeau. La kératite peut être d’origine infectieuse, allergique, ou post-traumatique (à la suite d’une projection d’un objet au niveau de l’œil par exemple). L’inflammation entraîne une douleur intense, une vision floue, une sensation forte de gêne face à la lumière et un réflexe de fermeture des paupières. Si tout le monde peut être concerné par la kératite, les porteurs de lentille sont les plus sensibles.


    3

    L’orgelet : un point douloureux sous le cil

    L’orgelet, c’est ce petit bouton rouge, douloureux, qui apparaît à la base des cils. Il est dû à une bactérie : le staphylocoque. Cette infection courante, « est un motif de consultation en urgences ophtalmologiques assez fréquent », observe Barbara Ameline-Chalumeau. Habituellement, le bouton se perce et l’orgelet guérit spontanément en quelques jours. « Dans le cas contraire, consultez un ophtalmologue qui pourra vous prescrire un traitement local antibiotique », conseille la spécialiste.


    4

    Le chalazion : un gonflement de la paupière à prendre au sérieux

    Autre désagrément autour de l’œil : le chalazion, « qui se reconnaît par un kyste rouge sur la longueur de la paupière », explique Barbara Ameline-Chalumeau. Le chalazion touche majoritairement les personnes diabétiques, immunodéprimées ou celles atteintes d’une infection cutanée comme la rosacée. « Cette infection ne guérit pas spontanément et nécessite un traitement local pour se résorber », précise le médecin. Si la pommade antibiotique et anti-inflammatoire prescrite par l’ophtalmologue ne suffit pas, une excision chirurgicale, sous anesthésie locale, permet de supprimer le kyste.

    Inflammations, infections des yeux : comment les prévenir et les soigner ?

     

    BESOIN D’UNE COMPLÉMENTAIRE SANTÉ ?

    Avec le contrat Santé de la Macif, offrez une protection optique sur mesure à toute la famille !**  

     

    ** Dans les conditions et limites du contrat souscrit.

    L’Essentiel de l’article

    • Une conjonctivite est contagieuse : lavez-vous les mains régulièrement.
    • La kératite (inflammation de la cornée) est souvent due au port de lentilles de contact.
    • L’orgelet disparaît spontanément en quelques jours.
    • Le chalazion (inflammation de la paupière) doit être traité par un ophtalmologue.
  • Dépistage du cancer du col de l’utérus : dès l’âge de 25 ans !

    Dépistage du cancer du col de l’utérus : dès l’âge de 25 ans !

    Contracté lors de rapports sexuels (même protégés), le papillomavirus humain (HPV) est une IST très répandue qui peut être responsable du cancer au col de l’utérus. « Le cancer du col de l’utérus se développe en moyenne 10 à 15 ans après une infection persistante par un papillomavirus », affirme Élisabeth Paganelli, médecin gynécologue.Mais dans 90 %(1) des cas, l’infection ne provoque aucune maladie et le corps évacue le virus dans les 2 ans.


    1

    Pourquoi se faire dépister du cancer du col de l’utérus ?

    Dépisté tôt, le cancer du col de l’utérus, tout comme le cancer du sein, se soigne bien. « Le dépistage des lésions précancéreuses a permis de diminuer de moitié le nombre des nouveaux cas et des décès, depuis 20 ans », souligne le Dr. Paganelli. Depuis mai 2018, le dépistage du cancer du col de l’utérus est organisé, c’est-à-dire qu’il est proposé systématiquement à l’ensemble de la population cible. « Il s’adresse à toutes les femmes entre 25 et 65 ans », indique le Dr Paganelli. Si vous en faites partie et n’avez pas fait de dépistage ces trois dernières années, vous recevez alors une invitation par courrier. Votre test de dépistage du papillomavirus est ainsi pris en charge à 100 % et sans avance de frais par l’Assurance Maladie sur présentation de ce courrier au professionnel de santé.


    2

    Quelle est l’efficacité du vaccin contre les papillomavirus (anti-HPV) ?

    La vaccination anti-HPV est recommandée car elle est efficace. En effet, selon une étude britannique publiée récemment dans la revue The Lancet, le taux de cancer du col chute de 87 % chez les femmes vaccinées entre 12 et 13 ans. Plus de 80 % des jeunes filles britanniques sont vaccinées contre les HPV, contre seulement 28 % en France, « nous sommes en retard », regrette le Dr Paganelli.

    VOUS SOUHAITEZ VOUS FAIRE DÉPISTER CONTRE LE CANCER DU COL DE L’UTÉRUS ?

    Le contrat Santé de la Macif vous couvre en cas de consultation chez un gynécologue.*

    *voir conditions


    3

    Comment se passe le dépistage contre le cancer du col ?

    Entre 25 et 29 ans, le dépistage consiste en un prélèvement au niveau du col de l’utérus. Appelé frottis, il permet un examen cytologique des cellules. Celui-ci « détecte précocement la présence de cellules anormales et de cellules précancéreuses qui pourraient évoluer en lésions cancéreuses », explique la gynécologue. Le premier examen est proposé à 25 ans puis un an plus tard. Il n’est pas nécessaire de vous faire dépister plus jeune, car il faut compter environ 10 ans entre les premiers rapports sexuels et l’éventuelle apparition d’anomalies. En cas de résultat normal, le dépistage est renouvelé trois ans plus tard.

    De 30 à 65 ans, le prélèvement sert à faire un test HPV-HR (détection des papillomavirus humains à haut risque cancérogène), plus efficace pour cette tranche d’âge.

    Bon à savoir

    Le frottis de dépistage est très rapide et indolore. Néanmoins vous pouvez ressentir une petite gêne, selon votre sensibilité, surtout s’il s’agit de votre première fois.


    4

    Où faire le dépistage du cancer du col de l’utérus ?

    Trois professionnels de santé sont compétents pour réaliser le dépistage du col de l’utérus :

    • un gynécologue;
    • une sage-femme;
    • un médecin généraliste.

    « Si une femme ne fait pas de dépistage du cancer du col de l’utérus chez un médecin ou une sage-femme, elle peut recevoir un autotest(1) à domicile dans le cadre du cahier des charges du dépistage organisé du cancer du col », signale la secrétaire générale du SYNGOF. Néanmoins, si le résultat du test HPV est positif, il est nécessaire de consulter pour pratiquer un prélèvement cervical du col à la recherche d’anomalies des cellules. Alors n’attendez plus, le dépistage peut vous sauver la vie !

     

    Dépistage du cancer du col de l’utérus : dès l’âge de 25 ans !

     

    L’Essentiel de l’article

    • Le dépistage du cancer du col de l’utérus s’adresse à toutes les femmes entre 25 et 65 ans.
    • On peut se faire dépister chez un médecin généraliste, un gynécologue ou une sage-femme.
    • Le vaccin contre le papillomavirus protège contre le cancer du col de l’utérus.

    (1) Les autotests dépistent les HPV. Ils sont recommandés pour les femmes de plus de 30 ans. 

  • Cueillette d’automne : attention aux intoxications

    Cueillette d’automne : attention aux intoxications


    1

    Un cueilleur de champignons averti en vaut deux

    Girolles, cèpes, pieds de mouton… vous aimez les champignons et savez peut-être les reconnaître en forêt. Mais ce n’est pas le cas de tous les promeneurs. Chaque année en France, près de 1 500 cas d’intoxication (1) sont dus aux champignons. Pour prévenir les risques, veillez à ramasser uniquement les champignons comestibles que vous connaissez, et cueillez ceux en bon état en prélevant la totalité du champignon : pied et chapeau, afin d’en permettre l’identification. Autre précaution : ne vous fiez pas aux applications de reconnaissance de champignons sur smartphone qui ne sont pas suffisamment fiables, d’après l’Agence nationale de sécurité sanitaire (Anses), face aux risques pour votre santé. Au moindre doute sur l’un des champignons récoltés, il vaut mieux le montrer à votre pharmacien ou consulter les associations et les sociétés de mycologie de votre ville.


    2

    Le piège des courges sauvages

    Des courges poussent spontanément dans votre potager ? Ce n’est pas un cadeau de la nature. Ces courges sauvages ont la même apparence que les courges dont vous avez semé les graines. Mais elles renferment des substances toxiques, prévues pour repousser les prédateurs comme les chenilles. La différence principale est leur goût, amer, alors que celui des courges comestibles est légèrement sucré. Mais plutôt que de les goûter pour vérifier qu’elles sont comestibles, fiez-vous à d’autres critères. La courge toxique peut avoir la forme d’un œuf ou d’une poire. Sa chair est verte, blanche ou jaune et sa peau peut être lisse ou couverte de verrues. Amenez-les à votre pharmacien, qui pourra vous aider ou vous rediriger vers un expert.

    Les courges décoratives, parfois vendues au rayon des fruits et légumes, sont, elles aussi, toxiques. En cas de doute, demandez conseil au vendeur et prévenez vos enfants qui seraient tentés de jouer à la dinette avec.


    3

    Colchique d’automne : belle mais toxique

    À l’automne, les balades en forêt sont l’occasion de cueillir de belles fleurs sauvages. Mais attention à ne pas confondre l’ail des ours avec le colchique. Cette dernière est en effet très toxique, voire mortelle. Pour ne pas vous tromper, l’ail des ours présente une odeur d’ail au froissage des feuilles, ses fleurs en forme d’étoile et son bulbe allongé sont de couleur blanche. Alors que les feuilles du colchique sont plus rigides, sans tige, le bulbe est rond et foncé et ses fleurs sont mauves. Cela dit, restez vigilant et au moindre doute, préférez admirer la fleur sans la cueillir.

     

    Cueillette d’automne : attention aux intoxications

     

    Bon à savoir : les signes de l’intoxication alimentaire qui ne trompent pas

    Les symptômes observés apparaissent dans les heures qui suivent la consommation (maximum 12 heures). Il s’agit de douleurs abdominales, nausées, vomissements et diarrhées.

    Besoin d’une complémentaire santé ?

    Avec le contrat Garantie Santé de la Macif, offrez une protection sur mesure à toute la famille !*

     

    * Dans les conditions et limites du contrat souscrit.

    L’Essentiel de l’article

    • Avant de partir en forêt, apprenez à reconnaître les champignons comestibles et toxiques.
    • En cas de doute, montrez la plante ou le champignon à votre pharmacien.
    • Ne cuisinez pas les courges sauvages.

    (1) Santé Publique France, Bulletin épidémiologique hebdomadaire, 2019

    Anses, 2021

  • Port du masque en CP : comment bien préparer votre enfant ?

    Port du masque en CP : comment bien préparer votre enfant ?


    1

    Comment habituer son enfant au port du masque ?

    V.B – Progressivement, demandez à votre enfant de porter le masque 5 minutes à la maison, puis pour faire les courses, pour aller chez le coiffeur… Bien sûr, montrez-lui l’exemple en portant vous-même le masque dès que nécessaire. Veillez aussi à lui expliquer comment l’utiliser correctement : on l’attrape par les élastiques puis on recouvre bien la bouche et le nez. Ainsi, vous laissez du temps à votre enfant de s’y habituer avant de retourner à l’école et vous limitez son stress.

    À savoir

    À partir de l’école élémentaire, les élèves doivent porter un masque chirurgical ou grand public ayant une capacité de filtration de 90 % dans les lieux clos et extérieurs de l’école (1).


    2

    Des suggestions pour rendre ce moment plus sympathique ?

    V.B – Vous pouvez faire porter le masque aux doudous, peluches, poupées de votre enfant. Vous pouvez aussi le faire participer au choix de son masque pour l’aider à se l’approprier. On en trouve de toutes les couleurs, avec différents motifs dessus (ballons de foot, fleurs, animaux…). Sinon vous pouvez lui proposer de le décorer en collant un ou deux stickers sur les côtés. Le masque peut devenir un accessoire de mode, être assorti à sa tenue ou représenter sa passion… L’idée est de rassurer votre enfant face à la crise sanitaire et de dédramatiser le port du masque en le rendant ludique.


    3

    Que faire s’il appréhende de mal respirer ?

    V.B – Avec le masque, on a tendance à respirer par la bouche. Mais il faut rester naturel : expliquer à votre enfant qu’il faut continuer à inspirer par le nez et expirer par la bouche. Vous pouvez aussi lui parler des chirurgiens, dentistes ou encore urgentistes qui portent le masque toute la journée et qui ne s’évanouissent pas pour autant. Il faut rassurer votre enfant et démentir les fake news concernant un éventuel manque d’oxygène à cause du masque.

     

    Les élèves s’adaptent très bien au masque, souvent mieux que les adultes !

    Véronique Bricout, infirmière scolaire

    Besoin d’une complémentaire santé ?

    Avec le contrat Garantie Santé de la Macif, offrez une protection sur mesure à toute la famille !*

     

    * Dans les conditions et limites du contrat souscrit.

    L’Essentiel de l’article

    • Demandez progressivement à votre enfant de porter le masque lors de petites sorties.
    • Proposez-lui de décorer son masque pour davantage l’apprécier.
    • Expliquez-lui qu’il n’aura aucun mal à respirer.
    • Montrez l’exemple en portant vous-même le masque correctement.

    (1) Ministère de l’Éducation Nationale, Coronavirus COVID-19 (FAQ), 2021

  • Bégaiement : les clés pour le repérer et aider votre enfant

    Bégaiement : les clés pour le repérer et aider votre enfant


    1

    Comment se manifeste le bégaiement ?

    Philomène Tanguy – Le bégaiement est un trouble du rythme de la parole qui apparaît en général vers 2 ans et demi quand l’enfant commence à combiner les mots. Il se manifeste par des répétitions de sons, de syllabes, de mots, des prolongations de sons et des blocages dans les phrases. Vous pouvez également remarquer un décalage entre ce que votre enfant veut et peut dire : il a du mal à se coordonner et le bégaiement en est le signe. Parfois, l’enfant fait des efforts plus conséquents pour parler et on voit apparaître des signes associés comme la fermeture involontaire des yeux, des crispations du visage ou des mouvements de la tête. À partir de 5 ans, il va parfois renoncer à parler et éviter des situations de prises de parole anxiogènes pour lui.

    Chiffre-clé

    5 % des enfants bégaient au cours de leur développement et les garçons sont majoritairement concernés (1 fille pour 3 garçons).*


    2

    Comment différencier le bégaiement de l’hésitation normale ?

    P.T – On distingue le bégaiement d’une hésitation normale car les répétitions de mots sont plus compulsives, c’est-à-dire supérieures à trois fois dans une phrase. Les prolongations de sons sont aussi plus importantes et l’enfant fait des pauses inadaptées au milieu de mots avec parfois un effort respiratoire. Vers 5-6 ans, on voit parfois apparaître des attitudes réactionnelles, de lutte, d’évitement comme la fuite du regard lorsque l’enfant s’exprime car il ressent un malaise. Alors qu’une hésitation normale se caractérise par des répétitions de mots de deux syllabes ou plus, le plus souvent une seule fois (ex. : « Je vais jouer avec avec papa ») ou des répétitions de parties de phrases (ex. : « Je vais je vais jouer avec papa »).


    3

    Que faire pour aider son enfant ?

    P.T – En cas de doute, n’hésitez pas à réaliser un bilan chez un orthophoniste, sur prescription médicale, ou consultez en ligne grâce à la téléconsultation. Chez le petit entre 3 et 5 ans, ce bilan permet aux parents de mieux comprendre le fonctionnement de leur enfant pour s’ajuster à ses besoins, car à cet âge, il ne peut pas encore exercer de contrôle moteur sur sa parole. Plus la rééducation est démarrée tôt (jusqu’à 5 ans), plus elle est efficace et permet de traiter le bégaiement.

    Pour aider votre enfant, vous pouvez commencer par vous mettre à son niveau physiquement quand vous lui parlez et lui toucher la main ou le bras pour le détendre. Pensez à bien garder le contact visuel et surtout ralentissez au maximum votre débit de parole. Ensuite, privilégiez les questions fermées ou avec des propositions : « tu veux du jus d’oranges ou du jus de pommes ? » pour limiter son stress. Enfin, tentez de dédramatiser la situation et de porter un regard neutre et tolérant sur le bégaiement de votre enfant pour ne pas lui transmettre votre inquiétude et exacerber ses réactions émotionnelles.

    Vous suspectez un trouble de la parole chez votre enfant ?

    Le contrat Santé de la Macif vous couvre en cas de consultation chez un orthophoniste*.

     

    *voir conditions du contrat

    L’Essentiel de l’article

    • Le bégaiement se manifeste par des interruptions, des répétitions et des prolongations de sons lorsque l’enfant prend la parole.
    • En cas de doute, consultez un orthophoniste pour faire un bilan.
    • Pour l’aider, parlez lentement et à la hauteur de votre enfant.

    *Association Parole Bégaiement, « Un jeune enfant bégaie ? Que faire ? »

  • Maladies estivales : comment prévenir les maux de l’été ?

    Maladies estivales : comment prévenir les maux de l’été ?


    1

    La conjonctivite : protégez les yeux des agressions

    Votre œil vous gratte, brûle, rougit ? Vous souffrez peut-être d’une conjonctivite liée à une bactérie, un virus ou une allergie. « Très contagieuse, la meilleure façon de s’en prémunir est de vous protéger des agents irritants (l’eau salée de la mer, l’eau chlorée de la piscine, le sable de la plage…) et des allergènes comme le pollen », explique le Dr Guez, médecin généraliste. Pensez aux lunettes de natation si vos yeux ou ceux de vos enfants sont fragiles et fermez les vitres de votre voiture en période de pollinisation. Rappelez également à vos enfants de se laver régulièrement les mains au cours de la journée pour éviter qu’ils irritent leurs yeux et montrez-leur l’exemple !


    2

    L’angine : évitez les changements brutaux de température

    Le médecin généraliste le constate chaque été : c’est une période où il y a une recrudescence d’angines, souvent provoquées par des fortes variations de chaleurs (exposition au soleil, climatisation, boissons fraîches…) qui fragilisent les muqueuses et les rendent plus sensibles aux virus. Les angines virales se caractérisent par de la fièvre et une douleur aiguë dans la gorge. Celles bactériennes se reconnaissent par des amygdales très gonflées et blanches. « Comme pour prévenir le rhume, le bon réflexe est de prévoir, pour toute la famille, un pull le soir. Ce sont les températures fraîches en soirée et les courants d’air qui favorisent les angines, car on attrape froid, même en été, constate le Dr Guez. Pensez également à vous laver les mains, et celles de toute la famille, plusieurs fois par jour, car les virus s’immiscent dans la majorité des cas sur la peau. Enfin, veillez à vous hydrater suffisamment (entre 1,5 et 2,5 litres d’eau par jour en cas de fortes chaleurs) tout au long de la journée, car des muqueuses humides seront plus efficaces pour lutter contre l’angine » explique le médecin.

    Cet été, gardez les bonnes habitudes en évitant les contacts avec les personnes très fragiles et continuez à vous laver les mains fréquemment pour limiter la propagation des virus, quels qu’ils soient.

    Dr Guez, médecin généraliste et vice-président du syndicat des médecins libéraux


    3

    Les verrues et mycoses plantaires : gardez les pieds au sec

    De la peau sous les pieds qui se décolle, des rougeurs, voire des démangeaisons ? C’est sans doute une mycose plantaire ! Si cela ressemble plutôt à une petite bosse rugueuse, recouverte de points noirs, alors il s’agit sûrement d’une verrue. Et là aussi, toute la famille est concernée. Les verrues et mycoses sont causées par des champignons qui raffolent des endroits chauds et humides comme les bords de piscine ou le sable humide de la plage. « Le premier nid à bactérie reste le pédiluve à l’entrée des bassins, constate le Dr Guez. Pour protéger vos enfants des bactéries, virus et champignons, vous pouvez leur faire porter des chaussons de piscine ». Pensez également à garder vos tongs ou sandales au bord du bassin et dans les vestiaires afin d’éviter une contamination éventuelle.


    4

    L’infection urinaire (cystite) : pensez à bien vous hydrater toute la journée

    Vous avez une envie très fréquente d’uriner et une sensation de brûlure au moment d’aller aux toilettes ? Ce sont les symptômes de l’infection urinaire qui concerne principalement les femmes (et les jeunes filles). La première cause est le manque d’hydratation, notamment en cas de fortes chaleurs. « Un long trajet en voiture, sans pause toilettes, avec la climatisation qui accentue la déshydratation est aussi responsable des infections urinaires », précise le Dr Guez. Pensez donc à vous hydrater régulièrement, mais également à vous changer après la plage, car porter un maillot de bain toute la journée engendre la prolifération des bactéries.

    Besoin d’une complémentaire santé ?

    Avec le contrat Garantie Santé de la Macif, offrez une protection sur mesure à toute la famille !*

     

    *Dans les conditions et limites du contrat souscrit.

    L’Essentiel de l’article

    • Protégez les yeux des agents irritants (chlore, pollen, etc.)
    • Portez des tongs à la piscine pour vous protéger des mycoses et verrues plantaires.
    • Buvez suffisamment pour prévenir les infections urinaires.
    • Couvrez-vous en soirée pour éviter l’angine.
  • Grossesse et regards sur le corps : une pression supplémentaire pour la femme enceinte

    Grossesse et regards sur le corps : une pression supplémentaire pour la femme enceinte

     

    Quelle femme enceinte n’a pas eu droit à des remarques sur son corps ? Des petits commentaires sur le physique souvent déplacés ou inappropriés parfois même violents. Céline Puill, sage-femme, appuie sur l’absurdité de cette liberté injustifiée que s’accorde la société à interférer dans la grossesse, événement pourtant particulièrement intime. « C’est vraiment quelque chose de marquant, d’un coup le corps de la femme enceinte appartient à tout le monde. Les gens se trouvent un droit à commenter, donner des conseils non souhaités, juger les choix ou encore toucher le ventre sans demander le consentement de la femme. Ce corps devient presque un bien commun dans l’espace public comme si les limites n’existaient plus. »

    Le corps de la femme enceinte, objet de projections et d’injonctions

    Diffusées sur les profils d’influenceuses ou dans les magazines, les images de corps de femmes enceintes n’échappent malheureusement pas aux diktats de la beauté. Une pression pour celles qui tentent de se projeter sereinement sans correspondre à ces injonctions.  « Vous avez déjà vu une pub à la télé où la femme enceinte a les chevilles enflées, des vergetures un peu partout et des plaques rouges sur le visage ? demande Pauline, qui a vécu deux grossesses. Eh non, elle a un ventre bien rond, une peau lisse et cette fameuse aura de grossesse qui fait briller ses cheveux tout en lui donnant le sourire. C’est sans doute vraiment le cas pour certaines, mais c’est presque irresponsable d’en faire une généralité car ça culpabilise beaucoup celles qui ne vivent pas du tout la grossesse de cette façon ! »

    Le poids du regard et des commentaires des autres

    Ventre trop gros par rapport au stade de la grossesse, baby bump pas assez rebondi, peau irritée ou encore cernes prononcées, autant de caractéristiques qui n’entrent pas dans les codes visuels attendus pour une grossesse épanouie et qui ajoute du mal-être aux femmes ayant déjà du mal à s’approprier ce nouveau corps. « Tout le monde, même les vendeuses en magasin, faisaient des remarques quand ils apprenaient que je n’étais qu’à 3 mois de grossesse avec mon ventre déjà bien rond, raconte Carole. Du coup je mentais, je disais que j’étais à un ou deux mois de plus pour éviter les remarques. »

    Solène de son côté, n’avait au contraire pas assez de ventre selon les personnes qui se sont permis des commentaires pendant sa grossesse. « Lorsqu’on a annoncé aux parents de mon conjoint que j’étais enceinte de 3 mois, ma belle-mère a tout de suite regardé mon ventre et dit “mais il est où le bébé ?”. J’ai préféré prendre ça à la rigolade au début, mais après plusieurs remarques concernant l’absence de “baby bump”, c’est devenu vraiment pesant, d’autant qu’elle n’était pas la seule à en faire. À un moment j’ai même commencé à m’inquiéter en me disant que mon bébé ne prenait peut-être pas assez de poids. »

    « Les changements corporels qui ont lieu pendant ces 9 mois sont tellement importants. Parfois Il faut du temps pour s’accorder avec son nouveau corps. »

    Céline Puill, sage-femme

    Une anxiété et une culpabilisation qui peuvent alors vraiment empiéter sur l’estime de soi et l’appropriation de son corps. « Malheureusement, beaucoup de gens ont du mal à sortir des diktats, ou ont des éléments de leur propre parcours à régler avec la maternité, explique Céline Puill. Ils et elles peuvent avoir des propos particulièrement violents pendant cette période de vulnérabilité surtout si ces personnes sont des proches des femmes enceintes. »

    Face aux commentaires répétitifs, Solène s’est sentie de plus en plus coupable. « Mon conjoint tentait de me rassurer et rembarrait aussi ceux qui se permettaient trop de remarques. C’est lorsque ma sage-femme m’a montré que tout allait bien et que c’était juste une question de morphologie me concernant, je me suis dit qu’il fallait vraiment pas que j’écoute les autres. »

    L’importance d’être bien entourée

    Selon Céline Puill, il est important que les personnes tierces se posent les bonnes questions avant de parler à une femme enceinte de sujet intime comme la grossesse, l’accouchement ou son futur enfant. « Il faut prendre conscience du poids que l’on fait porter à cette femme par d’éventuelles projections avant de dire « il faut faire ceci ou cela, car moi j’ai fais comme ça. », explique-t-elle. Ces projections sont tout aussi, voire encore plus, invasives que de toucher le ventre sans accord. » 

    Son conseil : se tourner vers une oreille bienveillante. « Il est possible d’imaginer une bulle de sécurité autour de soi et que les commentaires rebondissent dessus. Il peut être important de se rappeler que les personnes parlent avant tout d’elles-mêmes comme pour l’accouchement par exemple, développe-t-elle. Et si besoin, ne pas hésiter à en parler à ses proches, ou à des professionel.le.s (médecin, sage-femme, psychologue…) pour y voir plus clair. »

    BESOIN DE PARLER À UN.E SPÉCIALISTE ?

    Le contrat Santé de la Macif vous couvre en cas de consultation chez un.e psychologue*.

    L’Essentiel de l’article

    • Chacune vit sa grossesse différemment et chaque corps se développe à sa façon
    • Enceinte, votre corps continue de vous appartenir, les commentaires des autres ne sont que des projections
    • Tournez-vous vers une personne bienveillante, professionnelle ou non, pour de l’écoute et du soutien
    • En tant que personne tierce, il est important de mesurer ses propos qui peuvent être violents pour la femme enceinte
  • “Je ne voulais pas d’enfant”

    “Je ne voulais pas d’enfant”

     

    Enceinte sans le vouloir : témoignage d’une aventure inattendue

    Fanny n’avait pas le désir d’enfant, elle aimait sa vie exactement telle qu’elle était et après 10 ans de relation avec son époux, son avis n’avait pas changé. La jeune femme pratiquait la contraception naturelle, à savoir qu’elle suivait son cycle d’ovulation pour éviter les rapports sexuels les jours dits “fertiles”. « Mais il y a une fois où j’ai dû me louper, parce que je suis tombée enceinte sans le savoir », se souvient-elle. C’est au bout de 3 mois de grossesse que Fanny apprend la nouvelle lors d’un rendez-vous de contrôle chez sa gynécologue. Prise entre sidération et déni, elle s’inquiète rapidement pour la suite. « Je me suis dit “est-ce que je vais vouloir de cet enfant quand il sera né ?” Je voulais garder ma vie de femme libre qui travaille, qui sort avec ses amis, seule en amoureuse avec son mari. Mon inquiétude c’était : “Est ce que je vais pouvoir être une vraie maman?”. »

    De son côté, son mari Simon rêvait d’une famille mais avait accepté le choix de son épouse. La nouvelle de la grossesse a été une très bonne surprise pour lui mais l’anxiété s’est elle aussi rapidement installée. « En voyant qu’elle ressentait toujours la même non-envie, je me suis dit que les choses allaient être très compliquées. On lit beaucoup de choses, et je me demandais “Est-ce que l’état psychologique de la mère influe sur l‘enfant ? ”, “Est-ce qu’il va y avoir un problème pour le bébé ?”. »

    À la naissance d’Alexandre, la situation s’est avérée mitigée. « C’est quand même le moment le plus fou de ma vie, cette petite personne qui devient vraie, se rappelle Fanny. Mais toutes les inquiétudes que j’avais pendant la grossesse ont ressurgies rapidement et il m’a fallu du temps pour m’adapter. Aujourd’hui, j’aime bien notre vie à 3, mais je m’arrêterais à un enfant. »

    Grossesse imprévue : comment faire face ?

    Comme Fanny, comment réagir lorsque l’on apprend une telle nouvelle, qu’on ne souhaite pas et face à laquelle le champ d’action est finalement limité ? Comment gérer la situation au sein du couple ? Éléments de réponse avec la psychologue Nathalie Parent.

    Heureuse nouvelle pour l’un, détresse pour l’autre, comment gérer ?

    Nathalie Parent : Il faut en parler en mettant de côté les jugements. Écouter l’autre, sans attaque et avec une ouverture d’esprit, en ayant en tête que l’autre ne contrôle pas son ressenti. Les pères se sentent souvent impuissants et cherchent une solution. On sous-estime le pouvoir de l’écoute mais cela soulage grandement.

    Se faire accompagner par un professionnel peut-il aider ?

    N. P. : Oui car la psychothérapie peut permettre d’y voir plus clair, de se questionner sur ses différentes émotions et pensées et de donner du sens à cet événement imprévu. Venir en couple peut d’ailleurs être une bonne idée pour que chacun puisse s’exprimer dans un lieu neutre sans crainte de heurter l’autre. Une fois l’enfant né, certains couples vont dire que c’est finalement ce qui leur est arrivé de mieux dans la vie. Et bien qu’on ne puisse pas en faire une généralité, il paraît constructif de garder en tête qu’un enfant peut être un “investissement” à long terme, qui rapporte à bien des niveaux.

    L’enfant à naître peut-il être impacté par l’état psychologique de la mère ?

    N. P. : Tout dépend de la suite des choses. Il n’y aura pas de conséquence tant que la mère ne reste pas coincée dans un sentiment de culpabilité par rapport à ses propres émotions passées et présentes. Si les parents acceptent la situation, voient le positif et gèrent les émotions négatives, et sont bienveillants envers leur enfant, tout se déroulera normalement, comme pour toute autre naissance.

    BESOIN DE PARLER À UN.E SPÉCIALISTE ?

    Le contrat Garantie Santé de la Macif vous couvre en cas de consultation chez un.e psychologue*.

    L’Essentiel de l’article

    • Il est important de se défaire de tout sentiment de honte ou de culpabilité
    • La communication avec le partenaire est essentielle
    • Ne pas hésiter à se tourner vers un.e professionnel.le pour obtenir de l’écoute et de l’aide

    1 Ined 2014